23 novembre 2008

Jean-Pierre Mignard se lance sur le terrain judiciaire pour tenter d'inverser la vapeur en faveur de Ségolène Royal

Manuel Valls, proche de Ségolène Royal l'avait assuré. Jean Pierre Mignard, avocat au barreau de Paris l'a fait. Il a déposé plainte pour « faux en écriture » auprès du tribunal de Lille pour contester les résultats transmis par la fédération socialiste du nord. Jean-Pierre Mignard (notre photo) qui défendait la motion de Mme Royal lors du congrès fédéral des motions à Pont-de-l'Arche est un tribun talentueux et un redoutable avocat.
Au cours des douze minutes qui lui furent accordées à Pont-de-l'Arche, Jean-Pierre Mignard (sans notes) se livra à un exercice difficile de défense et illustration de la motion « Collomb » puisque Ségolène était encore au frigidaire. Comme dirait Mme Rossignol, depuis elle en est sortie pour passer au « micro-ondes ».
Donc Jean-Pierre Mignard (président de Désirs d'avenir, le club de supporteurs de Ségolène Royal) a décidé de situer le nouveau combat de l'ex-candidate aux présidentielles sur le terrain judiciaire. C'est un choix risqué, sans doute calculé, mais certainement voué à l'échec. Le combat qui se mène actuellement au Parti socialiste (sous les yeux effarés des Français de gauche) est un combat politique. Il ne doit pas quitter ce terrain sauf, évidemment, à prouver des fraudes et des tricheries portant préjudice à Mme Royal. A charge pour elle d'être impeccable du côté des fédérations qui l'ont placée en tête.
Ségolène n'aime rien tant que les conflits. Elle ne vit et ne vibre que dans le duel. Elle adore jouer les victimes, quelle que soit la situation et le pire est qu'elle réussit à se mettre dans la poche les Français naïfs ou peu au fait des postures politiciennes. Elle a pourtant 25 ans d'ancienneté au Parti socialiste. Elle a été conseillère à l'Elysée, ministre déléguée, ministre à part entière, elle est l'une des principales figures du PS et pourtant, seul son destin individuel la passionne. Dans le livre qu'ils ont consacré à Ségolène Royal, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin décrivent une femme que rien ni personne n'arrêtera :
« Deux journalistes parmi les mieux informées de Paris décident de briser l'omerta sur le couple Hollande-Royal. Elles racontent (presque) tout sur la crise conjugale qui n'a pas pesé pour rien dans la détermination de Ségolène Royal de concourir pour l'Elysée. Les amis de trente ans sont sommés de choisir entre elle et lui : "Tu as vu ses sondages, tu as vu les miens...", leur répète-t-elle sur un mode quasiment obsessionnel.
Quand elle subit, à l'été 2005, une opération de remodelage du bas de son visage, tous ne s'avisent pas que "Ségo" n'a pas seulement décidé de souffrir pour être belle. Elle est déjà décidée. Le dernier à s'en rendre compte sera le premier secrétaire du PS, son compagnon François Hollande.»

Voilà Ségolène Royal. Elle aurait tort de sous-estimer Martine Aubry. La maire de Lille, forte de ses soutiens et du vote des militants, ne se laissera pas faire. Elle rendra coup pour coup. Jusqu'à ce que la tempête passée, la vie reprenne son cours. Elle a dit : lundi, la droite ne rira plus. Ce sera peut-être mardi. Mais pas plus tard.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"le club de supporteurs de Ségolène Royal"... Pourquoi tant de fiel dans tes mots ?

N'est-ce pas là le problème du PS : l'acceptation de l'autre et de la différence ?

Bien à toi.

Jean-Charles Houel a dit…

Supporteurs ? Le mot n'est pas de moi. Mais un supporteur c'est quelqu'un de passionné, qui vit sur l'émotion, l'instant, et surtout qui ne voit que son équipe ou son favori. Comment un supporteur pourrait-il accepter l'autre et la différence ? Supporteur n'est pas un mot fielleux. C'est un mot qui qualifie bien des militants à 20 euros déçus de la défaite de leur favorite et qu'on n'a jamais revus. 60 000 ? 80 000 ?
Bien à toi