24 avril 2008

Le non cumul des mandats aux oubliettes ?

Ma campagne électorale cantonale, outre qu'elle a mis en avant les absences du conseiller général sortant qui lui ont coûté cher dans les communes rurales, a également dénoncé le cumul des mandats qu'il affectionnait. Dans l'avant-projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République approuvé par le Conseil des ministres on ne trouve aucune trace de cette règle du non cumul des mandats. Christophe Caresche, député de Paris, a publié une tribune libre dans le journal Libération dans laquelle il reproche à la direction nationale du Parti socialiste de traiter cette question avec légèreté puisqu'elle n'en parle pas alors que cette règle figurait dans le projet socialiste et dans le programme présidentiel de Ségolène Royal. Il est vrai que François Hollande et Arnaud Montebourg, pour ne citer qu'eux, sont dorénavant mal placés pour reprocher à qui que ce soit de cumuler. Et pourtant.
Pourtant, cumuler les mandats ne présente que des inconvénients. On connait la litanie des sénateurs : un pied à Paris, un pied en province. On connait aussi le raisonnement que tenait Franck Martin : « il faut être conseiller général, maire et membre de la CASE pour faire efficacement son travail. » Comme il n'est plus conseiller général, cela voudrait-il dire qu'il ne fera pas efficacement son travail ?
Soyons clair : le cumul des mandats c'est le cumul des indemnités. Les élus considèrent (et ils nont parfois raison) que les indemnités de certaines fonctions sont insuffisantes eu égard au temps passé et aux responsabilités. Tout de même, bien des avantages en nature (voiture, chauffeur, frais, repas) limitent l'amputation des indemnités qui sont, je le rappelle limitées à près de 8 000 euros tous mandats locaux confondus. j'en connais plus d'un qui serait heureux d'être limité à 8000 euros mensuels ! Et il arriverait à vivre plus que correctement !
Non, le cumul des mandats est une exception française qui date de la 4e République. On se souvient de Maurice Faure, hypercumulard radical qui était tantôt sénateur, tantôt député européen ou député national, président de conseil général, conseiller régional, maire, et il a été ministre de nombreuses fois dans de nombreux gouvernements. j'ai même dû oublier quelques autres fonctions !
J'espère que le PS va se ressaisir et que lors de la convention nationale du 14 juin, le non cumul des mandats reviendra sur le tapis.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vous félicite; vous n'êtes pas un cumulard du fait des claques que vous avez pris lors de vos pitoyables tentatives électorales!

Jean-Charles Houel a dit…

Je n'avais pas attendu d'être candidat, même pitoyable, pour dénoncer le cumul des mandats qui, je le confirme, est une tare du système politique français. Les principes ne sont pas liés aux résultats des élections. C'est ce qui leur donne toute leur force et leur valeur.Je regrette votre anonymat. Assumez.