Les institutions de la 5e République vont être réformées. Certaines des propositions de la commission Balladur, d'autres de la commission Attali, vont être retenues par le chef de l'Etat et le gouvernement et proposées à l'approbation du Parlement. Lionel Jospin ayant fait voter le quinquennat avec l'accord de Jacques Chirac, nous voilà devant un dilemme : faut-il présidentialiser la 5e République ou la parlementariser.
Dimanche dernier, dans l'émission « Ripostes » de Serge Moati, Pascal Perrineau du CEVIPOF, commentant les résultats des élections cantonales et municipales, a dressé ce constat terrible pour la Gauche : Là où elle présente des projets et des leaders affirmés, elle gagne et gagne nettement. Ce fut vrai aux régionales, ce fut encore vrai le 16 mars. Les Français ont confiance dans la gauche des villes et aussi des campagnes. Mais elle a perdu la présidentielle trois fois de suite parce que la présidentielle est une élection « qui ne va pas bien à la gauche. » François Mitterrand étant l'exception compte tenu de son histoire de jeunesse à droite et aussi au fait qu'il n'a rien changé d'essentiel dans la Constitution écrite et imaginée par Michel Debré, un homme de droite qui pensait à droite. Mitterrand a revêtu sans problème les habits de la 5e République.
PMF contre la constitution
Pierre Mendès France, lui, s'est durant toute sa vie, opposé à la constitution de 1958 et à l'élection du président de la République au suffrage universel. S'il a félicité François Mitterrand en 1981, c'était conjoncturel. Mais il a toujours refusé d'être, lui-même, candidat à la présidence tant l'élection au suffrage universel du président de la République lui semblait aller naturellement vers le pouvoir personnel et des excès toujours possibles. Il était anglophone et avait une grande confiance dans le parlementarime. Il savait bien que la défunte 4e République ne pouvait renaître (avec ses excès, son instabilité) mais il exigeait un équilibre des pouvoirs. Les dix premiers mois de la présidence Sarkozy apportent de l'eau à son moulin. Du jogging matinal avec Rayban à sa visite à Disneyland, de ses écarts verbaux à sa retraite sur le yacht de Bolloré (la chronologie importe peu) les 85 % de Français qui ont voté à l'élection présidentielle et les 53 % qui ont voté pour Nicolas Sarkozy sont tombés de haut. L'ouverture à gauche a fait pschitt ! Le remaniement est beaucoup plus politique que technique ! Alain Marlaix aux élections : attention au découpage des circonscriptions ! L'injustice sociale interpelle même des députés UMP !
Depuis quelques temps le président a changé de cap et en est revenu à ses fonctions plus régaliennes. Tout le monde est à peu près d'accord pour dire que Sarkozy va accorder plus de pouvoir au Parlement et aller vers un rééquilibrage exécutif-législatif. Aujourd'hui, l'exécutif domine outrageusement. Il fixe l'ordre du jour prioritaire au Parlement et les députés, notamment, n'ont plus le temps d'examiner les lois. Les réformes Dati sur l'organisation judiciaire en France, les peines plancher ou sur la rétention de sureté, sont exactement le contraire de ce qu'il faut faire. Quant aux réformes dites sociales, elles sont examinées à la hussarde et sont autant de bombes à retardement.
Quel candidat(e) ?
Alors, à gauche, quel candidat (ou candidate) résussira à réunir les ingrédients suivants : le charisme, des qualités de tribun, l'expérience, le projet idoine, l'unité du PS, l'union de la gauche au second tour et surtout, la posture d' homme ou de femme d'Etat…Il parait qu'ils sont pléthore. Je leur demande de méditer cette phrase de Jean-Luc Mélenchon entendue hier à la radio : « la personnalisation de la politique entraîne la dépolitisation des personnes. » C'est vrai partout. Et c'est surtout vrai de l'élection présidentielle.
Dimanche dernier, dans l'émission « Ripostes » de Serge Moati, Pascal Perrineau du CEVIPOF, commentant les résultats des élections cantonales et municipales, a dressé ce constat terrible pour la Gauche : Là où elle présente des projets et des leaders affirmés, elle gagne et gagne nettement. Ce fut vrai aux régionales, ce fut encore vrai le 16 mars. Les Français ont confiance dans la gauche des villes et aussi des campagnes. Mais elle a perdu la présidentielle trois fois de suite parce que la présidentielle est une élection « qui ne va pas bien à la gauche. » François Mitterrand étant l'exception compte tenu de son histoire de jeunesse à droite et aussi au fait qu'il n'a rien changé d'essentiel dans la Constitution écrite et imaginée par Michel Debré, un homme de droite qui pensait à droite. Mitterrand a revêtu sans problème les habits de la 5e République.
PMF contre la constitution
Pierre Mendès France, lui, s'est durant toute sa vie, opposé à la constitution de 1958 et à l'élection du président de la République au suffrage universel. S'il a félicité François Mitterrand en 1981, c'était conjoncturel. Mais il a toujours refusé d'être, lui-même, candidat à la présidence tant l'élection au suffrage universel du président de la République lui semblait aller naturellement vers le pouvoir personnel et des excès toujours possibles. Il était anglophone et avait une grande confiance dans le parlementarime. Il savait bien que la défunte 4e République ne pouvait renaître (avec ses excès, son instabilité) mais il exigeait un équilibre des pouvoirs. Les dix premiers mois de la présidence Sarkozy apportent de l'eau à son moulin. Du jogging matinal avec Rayban à sa visite à Disneyland, de ses écarts verbaux à sa retraite sur le yacht de Bolloré (la chronologie importe peu) les 85 % de Français qui ont voté à l'élection présidentielle et les 53 % qui ont voté pour Nicolas Sarkozy sont tombés de haut. L'ouverture à gauche a fait pschitt ! Le remaniement est beaucoup plus politique que technique ! Alain Marlaix aux élections : attention au découpage des circonscriptions ! L'injustice sociale interpelle même des députés UMP !
Depuis quelques temps le président a changé de cap et en est revenu à ses fonctions plus régaliennes. Tout le monde est à peu près d'accord pour dire que Sarkozy va accorder plus de pouvoir au Parlement et aller vers un rééquilibrage exécutif-législatif. Aujourd'hui, l'exécutif domine outrageusement. Il fixe l'ordre du jour prioritaire au Parlement et les députés, notamment, n'ont plus le temps d'examiner les lois. Les réformes Dati sur l'organisation judiciaire en France, les peines plancher ou sur la rétention de sureté, sont exactement le contraire de ce qu'il faut faire. Quant aux réformes dites sociales, elles sont examinées à la hussarde et sont autant de bombes à retardement.
Quel candidat(e) ?
Alors, à gauche, quel candidat (ou candidate) résussira à réunir les ingrédients suivants : le charisme, des qualités de tribun, l'expérience, le projet idoine, l'unité du PS, l'union de la gauche au second tour et surtout, la posture d' homme ou de femme d'Etat…Il parait qu'ils sont pléthore. Je leur demande de méditer cette phrase de Jean-Luc Mélenchon entendue hier à la radio : « la personnalisation de la politique entraîne la dépolitisation des personnes. » C'est vrai partout. Et c'est surtout vrai de l'élection présidentielle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire