12 juin 2017

François-Xavier Priollaud : « Faire barrage au Front national »


« Les électeurs de la 4e circonscription de l'Eure ont décidé de qualifier au second tour le candidat de la République en Marche et la candidate du Front National. Je prends acte de ce résultat qui s'est également produit dans toutes les autres circonscriptions du département de l'Eure où aucun candidat du centre et de la droite n'est qualifié pour le second tour. Je remercie les électrices et les électeurs qui m'ont fait confiance, en particulier à Louviers où je réalise un score très nettement supérieur à celui de la circonscription.

Je suis heureux d'avoir pu porter mes valeurs et mes convictions pendant cette campagne. Je remercie mon équipe, tous les militants, les sympathisants et les élus qui m'ont accompagné pour mener ce combat difficile. Mais force est de constater que l'instauration du quinquennat, couplée à l'inversion du calendrier électoral, a transformé les élections législatives en amplification de l'élection présidentielle. Je le regrette mais c'est ainsi. J'appelle dimanche prochain, sans hésitation, à faire barrage au Front National. »

(Communiqué de François-Xavier Priollaud, candidat UDI-LR)

Richard Jacquet appelle à faire battre le Front national


« A l’issue du 1er tour de l’élection législative ce dimanche 11 juin, les résultats de notre circonscription sont conformes aux résultats nationaux. Le deuxième tour opposera les candidats de « la République En Marche » et du « Front National » en éliminant tous les candidats de gauche.
Nous remercions les 3000 électeurs qui nous ont fait confiance et saluons la première place obtenue à Pont de l’Arche qui confirme la sincérité de l’action politique.
Parce que nous avons toujours dit que les candidats d’extrême droite étaient les adversaires de la République, nous appellerons à faire battre dans la 4ème circonscription la candidate du Front National qui ne devra pas obtenir une voix de plus.

Nous regrettons sincèrement que, sous couvert de donner une majorité au Président de la République, la représentation nationale soit demain aux seules mains (ou presque) d’un seul parti. La responsabilité du Président de la République et de sa nouvelle majorité sera alors immense. Nous n’avons jamais cru à l’homme providentiel. Il est à craindre que trop d’espoir mis en un seul homme et en un seul parti créé des crispations fortes pour notre pays et que l’opposition n’ait comme seul choix que de s’exprimer dans la rue.

Cette campagne, au-delà du résultat obtenu, est une aventure extraordinaire que nous avons partagée avec de nombreux volontaires, issus de toute notre circonscription. La seule boussole qui a guidé notre engagement est la fidélité à nos valeurs. Nous sommes fiers d’avoir porté les couleurs socialistes et poursuivrons tous ensemble à défendre un projet de société qui place l’humain au cœur nos préoccupations. »

--> (Communiqué de Richard Jacquet et Michaël Ono-Dit-Biot)

10 juin 2017

Le travail du dimanche dans les zones touristiques : c'est du gagnant-gagnant


Comme tout un chacun, je m’interrogeais sur la portée socio-économique du travail du dimanche et sur les conséquences humaines d’un tel changement. Etait-ce une régression sociale ou un progrès ? Martine Aubry, maire de Lille et Anne Hidalgo, maire de Paris, étaient vent debout contre cette réforme Macron et il a fallu bien des discussions et un passage en force du ministre de l’économie d’alors pour imposer sa vision du monde en faveur du commerce de boutique et des grands magasins dans les zones touristiques de quelques grandes villes.

Après un an d’application de cette mesure, que constate-t-on ? Le chiffre d’affaires des magasins ouverts le dimanche a augmenté de 10 %. Et contrairement à ce que racontaient les opposants, le CA des autres jours de la semaine n’a pas été affecté. Plus de 1000 emplois ont été créés sans compter ceux des enseignes spécialisées et présentes dans les grands magasins. S’agissant du personnel volontaire, il est beaucoup plus nombreux à être candidat que nécessaire. Les salaires des dimanches sont majorés à 100 %, certains salariés bénéficient de congés compensateurs dans la semaine et les DRH sont contraints d’organiser des turn-over pour satisfaire le plus grand nombre.

Dès cette semaine, d’ailleurs, tous les grands magasins parisiens seront ouverts le dimanche de manière à satisfaire la clientèle autochtone d’une part et les nombreux touristes qui préféraient Londres ou Berlin où les magasins sont ouverts le dimanche depuis longtemps. Alors quoi ? Ces arguments suffiront-ils à convaincre les réticents et les pessimistes professionnels ? Je me souviens de Jean-Luc Mélenchon affirmant : « ceux qui ont inventé le travail du dimanche sont des gens vraiment tordus. Alors il ne faudrait plus avoir de vie de famille ? » Visiblement, les gens confrontés à la réalité du monde ne sont pas d’accord avec le leader de la France insoumise. Ce qui ne signifie pas que le travail du dimanche soit la panacée absolue pour favoriser le commerce. Dans les zones touristiques et dans les grandes villes, preuve est faite pourtant que rien n’arrête ce qu’il faudra bien appeler un progrès, n’en déplaise aux grincheux et aux ringards. Même s’il faut être conscient que ce progrès concerne surtout le secteur du luxe et donc celui des clients fortunés.

8 juin 2017

Bruno Questel n'est au cœur d'aucun scandale


Bruno Questel.
Bruno Questel nous communique : 
« C’est ma première campagne législative. Je pensais en avoir vu …Et pourtant, je n’avais jamais été placé de la sorte dans une ornière. En effet, si des lettres anonymes m’ont toujours été consacrées, c’est la première fois que la presse locale, la Dépêche de Louviers pour ne pas la citer, a souhaité reprendre une interview donnée au Courrier de l’Eure (lui même destinataire d’une lettre anonyme) dans laquelle j’ai du me justifier sur des questions qui touchent à la fois à mon honnêteté, mon activité professionnelle et ma vie familiale.
Le  Courrier de l’Eure a titré « Opération vérité pour Bruno QUESTEL» Le rédacteur en Chef de la Dépêche de Louviers a titré pour sa part « Bruno QUESTEL au coeur du scandale ». Nous sommes à trois jours du premier tour des élections législatives, je ne peux répondre en rien à cette stupéfiante accusation. Le trouble, le doute et la suspicion sont posés. Dans quel intérêt ? Au profit de qui ? La dépêche de Louviers n’est plus ce qu’elle était. J’en suis désolé, pour celles et ceux qui l’ont portée pendant des années, avec un idéal et des convictions. »

Bruno QUESTEL

NDLR : Bruno Questel a raison. Pour avoir été rédacteur en chef adjoint de La Dépêche pendant plusieurs décennies, je peux attester que pareille mésaventure n’est jamais advenue à un quelconque candidat de droite ou de gauche aux élections législatives du temps où je dirigeais la rédaction de Louviers.
Ce qui est troublant ou choquant, comme on voudra, c’est l’immense distance existant entre le titre de la UNE du journal (La Dépêche de ce jour) et le contenu de l’article en page locale. Disons le tout net, Bruno Questel n’est au cœur d’aucun scandale. Il est victime, comme tant d’autres avant lui — d’autant plus qu’il est le favori — de rumeurs, de lettres anonymes, de sous-entendus évidemment blessants pour son amour-propre et sa probité mais également insultants pour les citoyens appelés à choisir le prochain député de la 4e circonscription. Serions-nous des veaux ?
Un point enfin, sur lequel je note un désaccord avec Bruno Questel : je pense que cette bêtise journalistique ( !) ne profite à personne. La dynamique d’En Marche ne sera pas cassée à la suite de fausses nouvelles ou de faits alternatifs, comme on voudra. Les électeurs-lecteurs savent faire la différence entre un article étayé, motivé, sourcé et un commérage contraire à tous les usages et surtout à la charte professionnelle des journalistes qui bannit tout écrit anonyme.

Jean-Charles Houel

6 juin 2017

Rendre les procureurs indépendants du pouvoir, c'est possible ! François Bayrou propose des modifications constitutionnelles

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François Bayrou.
Noël Mamère n’a pas bien écouté François Bayrou lors de sa conférence de presse ou n’a pas bien lu les journaux qui en ont rendu compte. En reprochant au ministre de la Justice, dans le cadre des projets de lois sur la moralisation de la vie publique, de ne rien avoir prévu pour réformer le parquet, Noël Mamère a eu tort. En effet, François Bayrou confirme qu’à l’automne, un ensemble de modifications constitutionnelles va intervenir. Outre les mesures concernant les anciens présidents de la République qui ne pourront plus siéger au Conseil constitutionnel, ou la suppression de la Haute cour de justice réservée aux ministres ayant commis (ou soupçonnés d’en avoir commis) un délit ou un crime, sans oublier l’impossibilité pour les élus d’accomplir plus de trois mandats consécutifs, le ministre de la Justice prévoit des textes propres à la magistrature.

Depuis des années, la Cour européenne des droits de l’homme reproche à la France de ne pas rendre les procureurs indépendants du pouvoir exécutif. Actuellement et même si Christiane Taubira a supprimé les injonctions individuelles, le parquet reste soumis hiérarchiquement au pouvoir politique. François Bayrou tout en constatant que depuis plusieurs années les procureurs sont nommés après avis du CSM (non modifié par le ministre de la justice) suggère de rendre les procureurs indépendants. Ce serait, en effet, une réforme importante tant le pouvoir politique a toujours voulu garder la main sur la nomination des membres du parquet longtemps soumis à l’exécutif.

Cette mesure était proposée par François Hollande qui aurait souhaité faire figurer à son bilan l’indépendance des procureurs. Mais la droite, hostile à toute modification constitutionnelle, a fait front en permanence contre les propositions du président sortant. Les temps changent. Avec une majorité confortable à l’Assemblée nationale, le président de la République pourra tenter de réformer la constitution en convoquant le congrès (Assemblée et Sénat) et faisant adopter ses propositions. Si le Parlement rechigne, François Bayrou ne cache pas l’intention du président de recourir au référendum, arme de dissuasion massive. Il ne fait pas de doute que le peuple souverain adoptera tout ce qui peut changer le système des privilèges actuels et renforcer l’indépendance des juges. Le référendum, système simpliste, et s’il est utilisé, obligera les gouvernants à faire œuvre de pédagogie. Il ne manquerait plus que les citoyens, fascinés par le président, oublient de commenter voire d'amender des propositions essentielles au bon fonctionnement des institutions.

5 juin 2017

Quelques réflexions au débotté : A quand le départ de Ferrand ? Trump dans les mains des lobbies du carbone, Ruquier « trahi et cocufié » par Mélenchon


Richard Ferrand ne tiendra plus longtemps
C’est devenu un leitmotiv. La question n’est plus : Ferrand va-t-il démissionner mais quand Richard Ferrand va-t-il être forcé ou non, de quitter le gouvernement ? Je suis stupéfait et des milliers de Français avec moi, que le système de défense de Richard Ferrand soit copié, au mot près, sur celui de François Fillon. On a vu ce que cela donnait, pas seulement au plan purement électoral, mais encore et surtout sur la capacité du candidat LR à convaincre les Français de sa « moralité » ou de sa « légalité ». Qu’il le veuille ou non, Richard Ferrand emprunte le même chemin rempli d’embûches. Chaque jour qui passe « alourdit », comme dirait François Bayrou, un peu plus le climat ambiant surtout par ces temps de législatives.
Le président Macron a donné un aperçu de sa position en invitant les élus bretons, dont Richard Ferrand, à dîner lors de sa visite récente dans la région. Il a eu tort de mettre en cause les journalistes « chacun devant rester dans son rôle ». Contrairement à ce que pense notre président, les journalistes ne s’érigent pas en juge. Ils mettent sur la table ce qu’ils savent et ce que les citoyens doivent savoir. C’est la base même de leur métier. Quand il s’agit de la vie d’hommes et de femmes publics, à la recherche d’un mandat électoral, et donc d’une aspiration à représenter les citoyens, il est juste et sain que la presse dévoile ce que, sans elle, on tairait ou on cacherait. Fabrice Arfi, de Médiapart, a listé les affaires concernant des élus de droite, de gauche, d’extrême droite…cette liste est longue comme un jour sans pain.

« La malveillance n'a de joie qu'à mordre et de goût qu'à faire de la peine. »
Donald Trump est classé comme « narcissique malveillant. » Autrement dit, il n’est pas fou mais possède des traits de caractère totalement négatifs. Il est menteur, hâbleur, vantard, égoïste, méchant, méprisant. Seule sa petite personne l’intéresse, seul son plaisir, sadique parfois, conduit sa vie dans les ors et les privilèges de l’argent et du pouvoir. Un constat : il faut faire avec puisque le système électoral américain l’a placé en tête du choix des grands électeurs bien qu’ayant 3 millions de suffrages populaires de moins qu’ Hillary Clinton, sa rivale démocrate.
Un second constat : Trump est dans les mains des lobbies des producteurs du carbone d’où sa décision de sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris. Trump se moque totalement du sort global de la planète et des réfugiés climatiques. Dans sa Trump power il ne risque pas de voir déferler le tsunami ou la vague Sandy qui a ravagé des quartiers de New York. Je me demande comment un homme à l’esprit si petit, aux réactions si primaires, nostalgique d’un passé si fantasmé, peut rendre sa grandeur à l’Amérique. Comment un homme si détesté et si détestable, capable de tous les coups bas et de toutes les arnaques, peut être identifié à la première vraie démocratie de l’histoire.
Des psychiatres américains s'inquiètent d’ailleurs des actes et paroles de Donald Trump depuis son investiture. Ils ont même lancé une pétition appelant à sa destitution. Un fait rare, car, aux USA, des spécialistes en psychiatrie ne s'étaient plus exprimés sur une personnalité publique depuis 1964.

Laurent Ruquier « Trahi et cocufié »
Laurent Ruquier, l’animateur de l’émission « on n’est pas couché » avait rendu public son vote lors du premier tour de la présidentielle. Il apporterait sa voix à Jean-Luc Mélenchon. De la part d’un amuseur public ayant pignon sur rue, cette prise de position courageuse en faveur du leader de la France insoumise n’avait pas vraiment étonné de la part d’un homme riche, favorisé mais attentif au sort de ceux qui le sont moins.
Hier, dans un entretien avec un journaliste de la presse écrite, Laurent Ruquier a fait part de son immense déception en assurant qu’il se sentait « trahi et cocufié » par Jean-Luc Mélenchon. Il n’a pas du tout apprécié l’attitude de celui qui avait marqué la campagne de premier tour. En refusant d’accepter le verdict des urnes et en chipotant comme un mauvais joueur, en refusant d’appeler clairement (voire personnellement) en faveur d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon a cru pouvoir sauvegarder un capital électoral chèrement acquis. En réalité, Les candidats de la France Insoumise — du moins ceux et celles qui seront élu(e)s seront cantonnés dans une opposition formelle et pas du tout en état d’imposer une cohabitation. Ruquier apostrophe violemment JLM : « ses 18% lui sont montés à la tête, il a eu une attitude de dictateur avec des positionnements absurdes. »
Noël Mamère, interrogé hier dans l’émission C politique, sur la malheureuse parole de Jean-Luc Mélenchon à l’égard de Bernard Cazeneuve à qui il reproche implicitement d’avoir contribué à « l’assassinat » de Rémi Fraisse, a lui aussi déploré le discours de JLM plaçant sur un même plan « l’extrême droite et l’extrême finance. » C’est évidemment très exagéré, a commenté Noël Mamère : « d’un côté on a un républicain qu’on pourra combattre et contester et de l’autre un parti — le FN — qui se situe en dehors du champ démocratique avec des propositions et des méthodes inadmissibles. »



3 juin 2017

L'obstination de Richard Ferrand brouille le message gouvernemental sur l'exemplarité des élus


Ils sont gonflés les socialistes. Enfin pas tous. Mais ceux qui tombent à bras raccourcis sur Ferrand devraient se souvenir que leur collègue, député du Finsitère, a été député socialiste en 2012, qu’il a siégé au sein du groupe PS de l’Assemblée nationale sans que personne, apparemment, ne soit dérangé par sa présence. Ont-ils oublié les pratiques de nombre d’élus de ce parti et de quelques autres, rattrapés par des déclarations incomplètes voire fausses à la Haute autorité de la vie publique ? Ont-ils oublié les conduites insupportables des Thévenoud, des Cahuzac, qu’ils ont défendu pendant des semaines (ou quelques jours pour Thévenoud) alors que la vérité éclatait au grand jour !

Je ne suis plus membre du PS mais si je l’étais encore, je me garderais bien de crier avec les loups alors que le nettoyage n’a pas été totalement fait dans certaines écuries. Les citoyens ont le droit et le devoir, eux, d’inviter Richard Ferrand à se mettre en congé de gouvernement et d’y revenir plus tard si l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Brest, ne démontre rien de délictueux. Cette démission-sacrifice — c’en est un — est nécessaire pour des raisons évidentes de non contagion d’une équipe alors même que François Bayrou propose nombre de mesures saines dans trois projets de lois et certains principes dont certains devront être intégrés dans la constitution. Mesures saines mais message brouillé. Quel gâchis.

Je ne comprends toujours pas la logique d’Edouard Philippe qui veut faire du scrutin législatif une espèce de machine à blanchir dont je conteste l’usage. « Les électeurs jugeront » affirme-t-il. Mais les électeurs ne sont pas là pour juger. Ils sont là pour soutenir une politique et ceux et celles qui la défendent. Elu ou pas le 18 juin, Richard Ferrand demeure le même homme avec le même passé et les mêmes conduites. Le suffrage universel n’efface rien. Il n’absout personne. Il n’est pas le baromètre de l’appréciation personnelle des uns sur les autres. Ferrand a-t-il été un bon député ? Soutient-il la bonne politique ? Voilà les questions qu’il faut se poser. Si Richard Ferrand était élu et ensuite poursuivi puis condamné, alors il faudrait sévir et sévir sévèrement. Oui, les élus doivent être exemplaires. Oui, on doit être clean quand on revendique les suffrages des citoyens. Oui, c’est beaucoup demander. Mais personne n’oblige personne à être candidat pour représenter la nation.

31 mai 2017

François-Xavier Priollaud assure ne pas avoir sollicité l'investiture d'En Marche !


Louviers est une petite ville. Presque tout le monde se connaît et le hasard des rencontres (dans la même brasserie notamment) fait qu’il est courant que le bloggeur-journaliste que je suis rencontre François-Xavier Priollaud, maire de Louviers et candidat UDI-LR aux élections législatives à venir. Intéressés par la politique, lui dedans, moi dehors, il nous arrive d’échanger des points de vue et de partager des impressions. On peut être adversaires politiques et respecter les convictions de chacun.

C’est ce qu’il s’est passé ce matin. M. Priollaud avait envie de faire savoir que le récit narré par certains concernant ses rapports avec « En Marche ! » ne correspondait pas à sa réalité. Il a été dit et écrit, notamment par François Loncle, député sortant, que M. Priollaud a souhaité bénéficier de l’investiture du mouvement macroniste. C’est à la fois plus simple et plus subtil. En réalité, le maire UDI-LR de Louviers affirme avoir passé un accord politique avec le MODEM d’Anne Terlez lors des élections municipales de 2014. Ils ont gagné ces élections et M. Priollaud, s’appuyant sur le travail commun, pensait pouvoir obtenir l’accord du MODEM national (de François Bayrou en particulier) lors des législatives. Ce ne fut pas le cas puisque seuls les MODEM locaux le soutiennent. Si le MODEM national avait apporté son appui à M. Priollaud, il est évident qu’aucun candidat d’En Marche n’aurait pu se présenter avec cette étiquette compte tenu de l’alliance nouée entre Macron et Bayrou. Le maire de Louviers nous a cependant certifié que jamais il n’avait postulé pour avoir l’investiture d’En Marche ! Ce qu’il souhaitait c’était une absence de candidature de ce mouvement créant une situation identique à celle dont bénéficient Bruno Le Maire à Evreux et Manuel Valls à Evry. Mais ces derniers, contrairement à M. Priollaud, ont fait leurs offres de services avant le premier tour de la présidentielle, date décisive pour bénéficier de la mansuétude des macronistes.

MM. Loncle et Questel — ce dernier avait fait acte de candidature auprès de Jean-Paul Delevoye (ainsi que treize autres postulants dont Franck Martin, ancien maire de Louviers) — ont beaucoup agi pour que le siège de la 4e circonscription soit attribué à un candidat dont l’origine politique ne pouvait être qu’à gauche. Bruno Questel a, certes, connu quelques difficultés relationnelles avec le PS et le PRG, mais il est tout de même le suppléant de François Loncle et il a lui aussi tout l’avenir devant lui. En retenant la candidature de Bruno Questel, la commission d’investiture d’En Marche ! a tenu compte de la personnalité et du CV politique du maire de Bourgtheroulde, bien sûr, mais également de la sociologie de la circonscription de Louviers, majoritairement à gauche. Il eût été invraisemblable qu’« En Marche ! » ne présentât pas de candidat face à M. Priollaud soutien de François Fillon lors du premier tour de la présidentielle.

Evidemment, les chances de voir élu FX Priollaud sont faibles. Avec une participation électorale entre 55 et 60 % des électeurs, la probabilité d’être présent au second tour sera très mince pour la majorité des candidats puisqu’il faudra obtenir les suffrages de 12,5 % des inscrits le 11 juin pour être autorisé à concourir le 18  soit 20 à 22 % des suffrages exprimés ! Seuls MM. Questel (EM), Priollaud (UDI-LR), Mme Perreaux (FN) surtout,  MM. Levitre (France insoumise) et Jacquet (PS) dans une moindre mesure, seront appelés à disputer la finale avec pour favori Bruno Questel, les autres jouant les outsiders. Personnellement, par amitié, fidélité à un homme d’abnégation et aussi par souci de cohérence, et même s’il n’a, a priori, eu égard à la situation catastrophique du PS, aucune vraie chance, je voterai, le 11 juin, pour Richard Jacquet. Adepte de la devise de Guillaume d’Orange « il n’est point nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer », j’invite le maire de Pont-de-l’Arche à la faire sienne. Il y aura, bien que l'avenir soit écrit nulle part, des jours meilleurs. Je voterai au second tour pour le candidat de gauche le mieux placé et Bruno Questel en fait évidemment partie.

L'affaire Ferrand : la première grosse épine dans le pied d'Emmanuel Macron


La première grosse épine dans le pied. L’affaire Ferrand empoisonne le début de mandat, jusqu’ici réussi, d’Emmanuel Macron. Les nouvelles révélations du Canard enchaîné, si elles ne changent rien réellement au fond, jettent un trouble sur le comportement pour le moins « affairé » de l’actuel ministre du gouvernement Philippe. Son maintien à 1250 euros mensuels au sein de la Mutuelle de Bretagne, apr !s son élection comme député PS, fait gagne petit.

Le président de la République actuel ne doit donc pas agir comme François Hollande lors de l’affaire Cahuzac. Il avait fallu plus de trois mois à l’ancien président pour inviter son ministre du budget à démissionner. Le bilan de l’affaire Cahuzac : une gauche démonétisée, un président affaibli avec des lois de moralisation à la clé dont tout le monde juge qu’elles sont à mettre au crédit de François Hollande. Emmanuel Macron va-t-il exiger le sacrifice — car c’en est un — d’un de ses plus proches complices depuis la création d’En Marche ! Va-t-il sectionner rapidement une branche qui, sans être pourrie, n’en est pas moins atteinte par un virus dont les Français connaissent bien le nom : toujours plus ! Richard Ferrand n’est pas différent de tous ceux et de toutes celles qui grimpent dans l’échelle sociale. La tentation de favoriser ou plutôt d’aider ses proches (sa compagne, son ex-femme, son fils) est d’autant plus facile que le pouvoir (même si à l’époque il n’était pas élu député) donne bien des facilités.

On me dira : la justice considère qu’il n’y a rien d’illégal dans les agissements de M. Ferrand. Et alors ? Comme dirait Fillon. La légalité est peu de chose dans l’affaire. Si le sentiment général est que M. Ferrand a utilisé ses positions pour avantager tel ou telle, il ne répond plus aux critères exigés aujourd’hui et motivés par la crise des élites. A la place de M. Ferrand, je mettrais mon sort individuel à part pour aider le collectif naissant. Je n’attendrais pas que le mal empire et gagne le reste du corps exécutif.

30 mai 2017

La loi électorale victime de lourdeurs dogmatiques et systématiques


450 micro-partis, comités théodules…alliance écologique de ceci, défense des animaux de cela…il existe dans notre pays 450 structures bénéficiant de subventions de l’Etat pour assurer leur fonctionnement. Ne cherchez pas ailleurs les raisons des multiples candidatures enregistrées à l’occasion des élections législatives prochaines. Il suffit que les représentants de ces structures « improbables » et parfois fantaisistes soient présents dans 50 circonscriptions et obtiennent 1% des suffrages pour qu’une fraction des crédits publics bénéficie aux « partis » satisfaisant à ces conditions. 

Il est bien évident que ces mesures destinées à éviter les candidatures de figuration sont insuffisantes. René Dosières, le député de l’Aisne, spécialiste des financements publics, propose de porter à 2,5% des suffrages et 100 circonscriptions les nécessaires conditions ouvrant le droit au financement public. Il n’est qu’à consulter les listes de candidatures dans certaines circonscriptions pour constater qu’ils sont 24, 25 voire 27 à postuler pour la fonction de député. Certain(e)s candidat(e)s ne collent aucune affiche sur les panneaux électoraux. D’autres n’envoient pas de circulaires. Il y a là un détournement évident du suffrage universel dont devrait se soucier le ministre de la Justice chargé de préparer la loi de moralisation de la vie politique.

Preuve, encore de la lourdeur du système démocratique actuel, le temps de parole sur les ondes « officielles » accordé aux partis représentés au Parlement. Le PS bénéficie de trois heures, les Républicains de deux heures…tandis que la République en marche, la France insoumise ou le Front national ne bénéficient que de douze minutes d’antenne.  Le conseil d’Etat a saisi le Conseil constitutionnel. Il devra dire si trois des partis ayant obtenu le plus de suffrages à la présidentielle sont des nains en communication ou des parias de la parole libre.

(article à paraître dans La Dépêche du 31 mai)