La première grosse épine
dans le pied. L’affaire Ferrand empoisonne le début de mandat, jusqu’ici réussi,
d’Emmanuel Macron. Les nouvelles révélations du Canard enchaîné, si elles ne
changent rien réellement au fond, jettent un trouble sur le comportement pour
le moins « affairé » de l’actuel ministre du gouvernement Philippe. Son
maintien à 1250 euros mensuels au sein de la Mutuelle de Bretagne, apr !s
son élection comme député PS, fait gagne petit.
Le président de la République
actuel ne doit donc pas agir comme François Hollande lors de l’affaire Cahuzac.
Il avait fallu plus de trois mois à l’ancien président pour inviter son
ministre du budget à démissionner. Le bilan de l’affaire Cahuzac : une
gauche démonétisée, un président affaibli avec des lois de moralisation à la clé
dont tout le monde juge qu’elles sont à mettre au crédit de François Hollande.
Emmanuel Macron va-t-il exiger le sacrifice — car c’en est un — d’un de ses
plus proches complices depuis la création d’En Marche ! Va-t-il sectionner
rapidement une branche qui, sans être pourrie, n’en est pas moins atteinte par
un virus dont les Français connaissent bien le nom : toujours plus !
Richard Ferrand n’est pas différent de tous ceux et de toutes celles qui grimpent
dans l’échelle sociale. La tentation de favoriser ou plutôt d’aider ses proches
(sa compagne, son ex-femme, son fils) est d’autant plus facile que le pouvoir
(même si à l’époque il n’était pas élu député) donne bien des facilités.
On me dira : la justice
considère qu’il n’y a rien d’illégal dans les agissements de M. Ferrand. Et
alors ? Comme dirait Fillon. La légalité est peu de chose dans l’affaire.
Si le sentiment général est que M. Ferrand a utilisé ses positions pour
avantager tel ou telle, il ne répond plus aux critères exigés aujourd’hui et
motivés par la crise des élites. A la place de M. Ferrand, je mettrais mon sort
individuel à part pour aider le collectif naissant. Je n’attendrais pas que le
mal empire et gagne le reste du corps exécutif.
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