1 mai 2016

Françoise Chapron répond à Jean-Louis Ernis : « Pierre Mendès France fut une sorte de lanceur d'alerte »


M. Jean-Louis Ernis m'a adressé un commentaire publié à la suite de mon billet (1) sur le livre que Mme Françoise Chapron a consacré à l'action de Pierre Mendès France. J'aurais pu à mon tour commenter l'argument de M. Ernis mais j'ai préféré laisser la parole à Mme Chapron. N'ai-je pas écrit qu'elle connaissait Pierre Mendès France comme personne ? Fort aimablement, elle a accepté de répondre à M. Ernis dont elle ne désapprouve pas, par ailleurs, certains des propos.

« J'ai éprouvé quelque perplexité devant le commentaire posté par une personne qui au moins a donné son nom mais que je ne connais pas, à propos de la présentation faite par Jean-Charles Houel  de mon ouvrage consacré à Pierre Mendès France la République en action. Les motivations et éléments avancés ne semblent pas très limpides, voire tendancieux.

Sur le point de litige
L' auteur,  qui se dit admirateur de PMF, avance un fait précis le refus de celui-ci du vote du traité du Marché commun en 1957 comme élément attestant du caractère visionnaire de PMF face à  l'échec aujourd'hui, selon M.Ernis, de ce traité créant une Europe ultra libérale.
Afin de justifier cette opinion  qui appartient à son auteur,  opposant de gauche sans doute au traité de 2005, celui-ci se livre à une attaque en règle de Jean-Charles Houel dans des termes agressifs voire injurieux, au motif que celui ci n'aurait pas cité ce vote négatif dans les moments importants de la carrière de PMF.

Sur la pertinence du reproche
Le manque de cet élément dans l' énumération des décisions courageuses de PMF, faite par JCH à la fin de son quatrième paragraphe, pouvait faire l'objet d'une observation  pertinente sur l'absence du vote sur le traité du marché commun en disant pourquoi ou en quoi.  Mais quand on rend compte d'un ouvrage, on peut hiérarchiser ses choix. Peut-être aurait il  été utile de mettre par prudence des points de suspension !
Pour autant, citer en priorité  la démission de 1945 et celle de 1956 en tant que membre du gouvernement  sur deux questions majeures de notre histoire de la France contemporaine qui ont eu des conséquences dramatiques et anticipées par Pierre Mendès France,  n'est pas choquant.
On aurait pu citer ce fait aussi dans les actes de courage cette décision que nul n'avait prise de présenter au Parlement, ce traité de la CED voulu par la France et non ratifié , qualifié de « crime du 30 août » d'autant que la solution négociée ensuite dans les Accords de Londres et Paris instituant le Traité de l' UEO, plus équilibré et moins soumis au leadership unique des Etats Unis, est encore en vigueur en 2016.

Pourquoi réagir ?
Ce qui m'a décidée à intervenir est de l'ordre de l'exigence d'honnêteté intellectuelle que prônait Pierre Mendès France et du respect des ouvrages des historiens qui n'ont pas vocation à être des polémistes ou ils l'assument clairement.
Pour ma part je n'apprécie pas que l'on cite des ouvrages à l'appui d'un argument d'opinion comme la biographie d'Eric Roussel que je connais bien, fort documentée par des archives, dans laquelle je ne vois pas qu'il élude ce vote de 1957.
Quand à moi, je rassure notre interlocuteur sur ma connaissance du texte en son entier des débats de 1957. Pour écrire des biographies telles que les nôtres (ma thèse initiale compte 683 pages et un volume d'annexes de 131 pages que j'ai réduit à 185 pages pour ce modeste ouvrage de synthèse grand public), il est en effet nécessaire d'effectuer un gros travail de lecture et dépouillement de kilos d'archives et lire les débats de l'Assemblée nationale: discours, propositions de lois, questions écrites, (environ 15000 par législature) comme ceux des assemblées départementales ou municipales. C'est la base même du métier d'historien, comme de vérifier les faits pour un journaliste digne de ce nom.
L'attaque portée contre Jean-Charles Houel dont je sais la déontologie journalistique, qui n'exclut pas un regard engagé  sur le monde, légitime du moment qu'il y a un souci d'honnêteté intellectuelle, et que je connais et apprécie depuis 1980, début de mes recherches, est déplacée  et ressemble à une mauvaise polémique ad hominem dont mon ouvrage semble le prétexte.

Lire avant de critiquer
Surtout,  comment se permettre de contester le contenu du compte rendu d'un ouvrage qu'on n’a pas lu. Et l'avouer naïvement. Certes il est d'usage trop fréquent chez certains commentateurs ou hommes politiques et quelques critiques culturels de s'aventurer à commenter  ou critiquer ce qu'ils ne connaissent pas ou n'ont pas lu ou vu. Cela n'en est pas moins une pratique détestable et condamnable.
 
A la lecture de mon ouvrage, que je lui recommande vivement car s'il aime Pierre Mendès France, il le retrouvera dans son action politique régionale très mal connue, il aurait pu constater que j'ai mis en valeur à chaque fois que nécessaire le côté visionnaire ou la pertinence anticipatrice du « Cassandre » de la République dans différentes périodes ; des exemples concrets d'anticipation sont cités largement de 1930 à 1962.
Sur le Marché Commun (pages 126-127) j'explique que « sur le vote du traité, il a avancé des critiques comprises comme une opposition à la construction européenne, alors qu'il a surtout mis en garde sur la fragilité économique de la France dans le nouvel ensemble et les dangers de législations sociales et fiscales nuisibles pour la compétitivité économique de la France, ainsi que le risque de chômage et de concurrence avec l'Allemagne en regrettant le choix d'un processus de construction trop libéral ». Il fera de même sur le danger des institutions de la V° république  au risque  de l'échec en 1958 et 1962.

Oui, PMF fut par son intelligence et son sens de l'intérêt de la France et des citoyens, une sorte de « lanceur d'alerte » agissant avant que ne se produisent les événements et assurément certaines de ses analyses sont encore d'actualité. Comme celle sur la probité de la vie publique (voire privée, ce qu'il ne séparait pas). Donc je n'ai pas de désaccord sur le propos de M. Ernis.

Une polémique sans raison historique
Mais l'esprit et la méthode sont bien peu fidèles à l'exigence de respect des idées et  de vérité qui caractérisait Pierre Mendès France, lui qui travaillait à fond ses dossiers, pour ne dire que la vérité des faits puisée aux meilleures sources, écoutait et dialoguait avec chacun sans préjugé même si il mettait quelque entêtement à convaincre ses interlocuteurs.
Dommage d'avoir créé une navrante polémique sur un fait que la lecture préalable de mon ouvrage aurait désamorcée d'emblée. A moins que ce message ne relève que d'une forme de mauvaise querelle consternante s'adressant au blogueur !
Mon livre étant en cause sans être lu, j'ai demandé à  répondre en historienne, me sentant solidaire de JC Houel,  petitement mis en cause. Pierre Mendès France aurait détesté la procédure employée.
« Beaucoup de bruit pour rien finalement » et Talleyrand disait que « tout ce qui est excessif est insignifiant ». Merci à Jean Charles d'avoir mis en valeur avec talent, lui aussi, cet ouvrage. Et de m'avoir laissé la parole Ici. » 

(1) Pour ceux qui n'auraient pas lu le commentaire de Jean-Louis Ernis, je le publie à nouveau : « Jean-Charles Houel ne dit pas tout ! Faire l’éloge d’une personnalité remarquable comme fut Pierre Mendès France nécessite une totale indépendance d’esprit.
Faire les commentaires d’un livre oblige à tout dire, même si ce livre fait des impasses historiques. Je n’ai pas lu l’ouvrage de Mme Françoise Chapron, j’en ai lu d’autres, celui d’Eric Roussel par exemple.
Je ne sais si l’ouvrage en question évoque le positionnement de PMF sur le Traité de Rome, mais faire des commentaires en mettant en exergue les moments forts de la carrière de cet homme en « oubliant » le vote négatif du Député de Louviers sur le Traité de Rome le 18 janvier 1957 à l’Assemblée Nationale, m’interroge. Faire l’impasse sur le discours complet et détaillé justifiant le positionnement de Mendès France me sidère. Et pourtant, quelle clairvoyance.
Cinquante ans après, nous sommes en plein dans la situation qu’il redoutait. Jean-Charles Houel n’est pas le seul à biffer cet évènement historique. A l’heure où le rejet de cette construction ultralibérale de l’Union Européenne fait monter l’extrême droite dans toute l’Europe, il y en a encore qui se comportent comme l’équipage d’un navire voyant les récifs se rapprocher dangereusement, obstrue la longue vue et fonce à toute allure sachant que l’échouage est assuré !
Oui, Pierre Mendès France était un visionnaire, y compris sur la construction européenne. »

27 avril 2016

« Pierre Mendès France, la République en action » un livre de Françoise Chapron

Pierre Mendès France à Louviers. (photo Jean-Charles Houel)

 « Pierre Mendès France incarnait tout à la fois raison, rigueur, pragmatisme, et franchise envers les électeurs. » Cette phrase de Françoise Chapron, extraite du livre qu’elle consacre à l’ancien Président du conseil, ancien député de l’Eure et maire de Louviers, illustre à merveille les qualités font fit preuve cet homme d’Etat exceptionnel qui jamais ne transigea avec les principes acquis dès sa jeunesse.

Françoise Chapron, ancienne universitaire, raconte comme personne l’homme Pierre Mendès France. Elle sait tout de lui, de son action dans l’Eure ou de son court passage à la tête du gouvernement de la France, ce fameux gouvernement de 7 mois et 17 jours. Ce laps de temps, insiste-t-elle, fut toutefois suffisant pour engager des réformes fondamentales, défricher des chemins aussi prometteurs que la décolonisation avec l’Indochine et la Tunisie, tenir tant de promesses économiques ou liées à l’international dans ses relations avec l’Est ou le monde anglophone. Pierre Mendès France, pour Françoise Chapron et beaucoup d’entre nous est une icône. Il représente l’homme politique dans ce qu’il a à la fois de plus grand et de plus humble. Il avait confiance dans l’intelligence collective citoyenne. Il misait sur l’intelligence de chacun et de chacune. Pari intenable, espoir utopique ?

Inauguration du nouveau pont à Pont-de-l'Arche. (DR)
Dans « Pierre Mendès France, la République en action », Françoise Chapron nous permet de mieux connaître l’homme qui fit de l’Eure et de Louviers ses fiefs d’influence de la base au sommet de l’Etat. Député en 1932, sous-secrétaire d’Etat de Léon Blum et fervent soutien du Front populaire, animé des plus hauts idéaux de progrès et de justice sociale, sans jamais céder à la démagogie, celui qui allait devenir maire de Louviers et conseiller général de Pont-de-l’Arche, a sublimé les mandats qu’il tenait de ses électeurs, sa priorité. Il ne négligeait rien, n’ignorait personne, respectait chacun de ses interlocuteurs et surtout plaçait haut l’intérêt général. C’est ainsi que s’explique son engagement constant au service de valeurs immuables : le droit, l’honnêteté, la loyauté et le respect de la parole donnée. Ses rapports avec le général De Gaulle, pendant la guerre, à ses côtés, ou contre le même homme après le « coup d’état » du 13 mai 1958, s’expliquent par cette permanence de la recherche de la sincérité.

Françoise Chapron livre en détail — fait rare — l’action de PMF dans l’Eure (de 1928 à 1958) où il présida le conseil général lors de la reconstruction d’un département sinistré. Les ponts, les routes, les villes, l’agriculture…« rien ne s’y fit sans la présence et le soutien de Pierre Mendès France. » Elle explique également comment PMF traça les chemins de l’avenir dans ses votes au Parlement. Jamais il ne céda à la facilité (il fut le seul à voter contre la participation de la France aux JO de Berlin en 1936) et il fallait être bien courageux pour refuser la politique économique de l’immédiat après-guerre ou la volte-face de Mollet en Algérie.

Pierre Mendès France fut-il un homme seul ? Françoise Chapron ne le pense pas. S’il fut parfois un peu isolé politiquement, victime des jeux ambigus de la 4e République et des partis, il ne se coupa jamais de ceux qui lui avaient accordé leur confiance. Son chagrin lors de sa défaite en 1958 n’était pas feint. Ne cherchons pas ce sentiment ailleurs que dans sa fidélité à ce lien avec l’électeur, son souci de la pédagogie de l’action, sa volonté de faire comprendre et partager les politiques qu’il menait ou qu’il défendait. A cette époque, pas de conseiller en communication mais un homme vrai et des causeries radiophoniques en direction des jeunes et des citoyens en devenir. La preuve par l’explication bien avant Ségolène Royal…

Le livre (1) de François Chapron sort à point nommé. Alors que la gauche s’éparpille et s’émiette faute d’incarnation forte, on a besoin de figures idéalisées, peut-être, mais servant de référence morale et programmatique. A gauche (je ne parle pas de la droite) il nous manque des Mendès France, des hommes ou des femmes qui font ce qu’ils (ou elles) disent, qui disent ce qu’ils (ou elles) font. Des hommes et des femmes peu sensibles aux effets médiatiques, aux sondages ou autres fariboles du moment.Des hommes et des femmes pour qui les idées et les programmes demeurent prédominants.

Je ne saurais trop conseiller la lecture de ce livre qui rassure. Avec Pierre Mendès France la politique n’est ni sale ni compromettante, elle est un art forcément difficile où le citoyen y a toute sa place et doit jouer tout son rôle. Merci à Françoise Chapron de nous le rappeler avec talent  car « le message politique de PMF demeure d’une brûlante actualité. »


(1) « Pierre Mendès France, la République en action » Editions Infimes, 186 pages, 13 €.


25 avril 2016

La liberté de la presse ne s'use que si l'on ne s'en sert pas


Claude Cornu a animé le débat. (photo JCH)
Il me faut revenir sur le débat qui a succédé à la conférence de Mme Cécile-Anne Sibout, samedi dernier, devant la SED de Louviers et consacrée à l’histoire chaotique du quotidien Paris-Normandie aujourd’hui à l’agonie. Beaucoup a été dit mais beaucoup reste à dire. On ne peut pas parler impunément d’un sujet aussi important que la mort éventuelle de la presse locale sans en mesurer les conséquences fâcheuses pour les salariés des entreprises de presse dont le métier serait brutalement remis en cause, pour les lecteurs privés de leur priorité au petit café du matin, pour tous ceux et celles, enfin, préoccupés du sort d’un outil d’informations générales et d’un moyen au service de la vie démocratique régionale.

Qu’est-ce qu’un journal local ? A quoi sert-il ? Pourquoi défendre ce type de presse moins « noble » (1) apparemment que la presse nationale mais non moins utile aux habitants d’une région ? La presse locale est un reflet de la vie d’un territoire, d’une ville, d’un département, d’une région. Elle sert à rendre compte des actions des élus, de leurs projets, mais aussi des activités des institutions, des associations, des clubs sportifs, des événements qui jalonnent le cours de l’existence commune (faits divers, communiqués, carnet, concerts, spectacles, etc.) ainsi que du présent et de l’avenir des entreprises, qu’il s’agisse des créations d’emplois ou sujet plus délicat des conflits entre salariés et directions…

La presse locale, pour peu qu’elle soit animée par des journalistes passionnés et curieux, porte aussi des regards sur des sujets et des hommes ou des femmes ignorés, inconnus, volontairement ou non. Elle met au jour des scandales ou des conduites « immorales » ou délictuelles, elle rend compte des procès prud’homaux, correctionnels, aux Assises et des actes que la loi récuse ou condamne. La presse locale est une vigie vigilante…elle demeure, à sa façon, un lanceur d’alerte. Pour ce faire, il lui faut des dirigeants compétents, indépendants des groupes financiers et des groupes de pressions de tous ordres pour que les journalistes demeurent libres de leurs choix et de leur vision du monde. Le pluralisme doit ainsi permettre d’exprimer toutes les contradictions de la société.

J’aime à assurer que la presse locale est un lien, un liant. Elle permet dans un espace réduit, à ses habitants de partager un destin commun. Les jeunes adultes ne lisent pas ou alors très peu, la presse locale. Question d’éducation et de culture. Et c’est là que le bas blesse. L’avenir s’assombrit dès lors que le renouvellement des lecteurs n’existe plus. Mon amie, Nelly Guilbert, assure que les blogs peuvent être ces nouveaux supports d’information globale. Ils en sont assurément l’un des vecteurs. Mais il n’existe que peu d’exemples (le Bondy Blog, le blog de Me Eolas) de blogs ayant pignon sur rue. Ce moyen d’expression n’en est pas à ses balbutiements pourtant il est encore loin d’avoir atteint un degré de performance et de confiance comparable à celui de la presse écrite. Question de temps sans doute.

Le contre-exemple nous est donné par les sites d’actualité régionaux promus par des mécènes disposant de certains moyens financiers. A l’exemple de Médiapart, je rêve d’une France et de régions peuplées de sites Internet aptes à rendre compte de la diversité des opinions, des sources courageuses aussi car sans elles, il n’existe pas de journalisme d’investigation dignes de ce nom. Un mot enfin sur la volonté exprimée par François-Xavier Priollaud sur son désir d’aider la presse locale en achetant des pages d’informations générales et d’intérêt public. Quand Paris-Normandie aura rendu son dernier soupir, notre région subira le monopole de Ouest-France. Je ne vois pas une collectivité territoriale soutenir un unique groupe de presse régional (du Tréport à Royan) au nom du pluralisme. Et encore moins au nom de la liberté…

(1) Mon expérience au sein de La Dépêche de Louviers me permet de penser que le journaliste localier est considéré par ses confrères parisiens comme un « prolétaire » titulaire de la carte de presse, certes, mais ne devant pas être comparé aux soi-disant maîtres de la plume…

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24 avril 2016

La presse locale est-elle morte ? Cécile-Anne Sibout annonce sa fin prochaine devant la SED de Louviers


Cécile-Anne Sibout. (photo JCH)
La presse locale a-t-elle encore un avenir ? Pour l’écrire autrement, la presse locale est-elle morte…ou sur le point de mourir ? Le modèle économique sur lequel elle a été bâtie : acheteurs, abonnements, publicité…n’est plus viable. La concurrence des réseaux sociaux et des sites d’informations met à mal cette presse trop longtemps cloisonnée dans un carcan idéologique « neutre » ne permettant pas au lecteur de ressentir une humeur, de vivre des émotions ou d’apprendre sur le monde alentour. Pourtant, cette presse a connu ses trente glorieuses. Après guerre et jusque dans les années soixante dix la presse locale touchait de nombreux citoyens, les taux de pénétration étaient exceptionnels et de nombreuses plumes de qualité exerçaient leur métier d’informateurs avec une vraie passion et aussi une vraie reconnaissance économique.

La conférence donnée par Mme Cécile-Anne Sibout, samedi dans la salle Pierre Mendès France de Louviers et consacrée à l’histoire de Paris-Normandie a ouvert bien des chemins. D’un grand quotidien régional tirant à 180 000 exemplaires sous la direction de Pierre René Wolf, le journal de l’Eure et de la Seine-Maritime ne diffuse plus qu’à 40 000 exemplaires ? Placé en procédure de redressement judiciaire, le groupe Ouest France attend patiemment que le quotidien rouennais termine sa vie de sa « belle » mort ou plutôt soit condamné à la liquidation, les biens matériels (imprimerie, locaux, bureaux régionaux) ne représentant plus que les seuls actifs.

Il y a belle lurette, en effet, que Paris-Normandie n’est plus le journal de référence régional haut normand. La cause ? Les multiples conséquences de la mainmise de Robert Hersant d’abord et de son fils ensuite lors de tractations peu morales et à une gestion déplorable de contrôleurs à la petite semaine intronisés directeurs de journaux. Quand il y a à ce point fêlure entre les lecteurs de bilans et ceux qui ont soif de nouvelles, la chute finale n’est jamais loin. François Charmot, ancien journaliste de PN et membre de la SED, organisatrice de la conférence, a témoigné de la lente agonie du journal qui l’employait. J’ai moi-même rappelé comment La Dépêche avait fini par tomber dans les mains de Ouest-France après que le groupe Hersant avait racheté l’hebdo de l’Eure en 1994 et en avait fait plus une feuille qu’un outil culturel ou d’enquêtes. On ne peut tout miser sur les gratuits de publicité et en même temps attendre des journalistes et des lecteurs un succès éditorial…Et pourtant, si j’en crois la conférencière, l’avenir d’une presse digne de ce nom résiderait dans le développement de l’investigation, de papiers personnels et de magazines, dans la conquête d’une nouvelle clientèle rajeunie et renouvelée comme dirait l’ancien maire de Louviers, Franck Martin.

François-Xavier Priollaud, maire et conseiller régional, est conscient de la fragilité de la presse locale. Il pense pouvoir l’aider en incitant la Région à acquérir des espaces de publicité pour faire de l’information d’intérêt général plutôt qu’en éditant elle-même son journal. L’ancienne majorité de gauche privilégiait l’approche interne. Celle de droite semble préférer la délégation…on verra à l’usage sachant que la région compte plus de trois millions d’habitants, que cinq départements très dissemblables la peuplent et que le nombre important d’hebdomadaires est trompeur puisque dans les mains du seul groupe Ouest-France bientôt unique diffuseur de presse papier dans notre région. Cette situation de monopole n’est pas saine car la démocratie a besoin de pluralisme. Je sais bien que l’Etat aide la presse d’opinion en difficulté et que la presse locale a nécessairement besoin d’élargir son champ de convictions. Le groupe Ouest France, fort diversifié, n'a pas besoin des aides directes de l'Etat…Il vit sur ses acquis et ses parts de marchés. Jusqu'à quand ?

FX Priollaud veut aider la presse locale en achetant des espaces.
Les aides indirectes (taux de TVA, tarifs postaux, aides fiscales) bénéficient, elles, à l’ensemble des journaux contrôlés par l’OJD (office de justification et de diffusion) mais cette presse sous perfusion ne sera jamais guérie des maux qui la rongent : le vieillissement du lectorat, le désintérêt des jeunes (ils préfèrent les Smartphones !) l’absence d’interactivité si prisée des lecteurs d’aujourd’hui (avec son pendant négatif l’anonymat) et aussi le contenu… à l’évidence, il faudra plus que la vie assez banale des associations pour attirer de nouveau les lecteurs vers la presse de proximité. Et Cécile-Anne Sibout d'insister sur l'obligation faite aux journaux locaux, s'ils veulent survivre, de se tourner vers l'investigation.

Alors quelles solutions ? La création de sites régionaux type Mediapart, est-elle possible, est-elle souhaitable ? Daniel Jubert, ancien directeur d’un journal du groupe Hersant, y est favorable : La réussite économique du site créé par Edwy Plenel est éclatante : 115 000 abonnés, des bénéfices sensibles en fin d’année, des journalistes professionnels chasseurs de scoops et auteurs d’articles profonds, une rédaction conséquente, seul bien réel de la société car bien immatériel culturel irremplaçable. Et surtout outil de contrôle démocratique des élus en place. Sans Médiapart, par d’affaires Bettencourt ou Cahuzac !

A ce titre, les blogs (dont le mien) animés par des bénévoles concernés peuvent également jouer un rôle dans la diffusion des informations locales avec tel ou tel angle permettant, comme on dit, une mise en perspective des informations. Cela nécessite du temps, de la curiosité, une volonté de partage et aussi le désir de continuer à apprendre. Aucun événement n’est banal. Dès lors qu’on l’explique, on entre dans ce monde mystérieux et divers des comportements humains. Voilà un sens à donner à la vie. Bien sûr, on aurait besoin d’un Paris-Normandie de la belle époque. On ne refait pas l'Histoire.

23 avril 2016

Contournement EST de Rouen : l'enquête publique démarre le 12 mai. Une réunion se tiendra à Louviers le 26 mai à partir de 19H30

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L’enquête publique relative à la déviation Est de Rouen démarrera le jeudi 12 mai et s’achèvera le 11 juillet prochain. On entre donc dans le vif du sujet autour d’un projet qui, c’est le moins que l’on puisse dire, ne fait pas l’unanimité. 

L’avis d’enquête est paru dans le journal Le Monde daté du 22 avril. Cette enquête se déroulera simultanément dans les deux départements de la Seine-Maritime et de l’Eure. Quatre réunions publiques seront organisées selon le calendrier suivant : à Rouen le 17 mai à 19 h 30, à Boos le 19 mai à 19 h 30, à Saint-Etienne-du-Rouvray le 24 mai à 19 h 30 et enfin à Louviers, le 26 mai à 19 h 30 également. Il est indiqué dans l’arrêté préfectoral que les lieux seront communiqués en temps utile. L’enquête porte sur l’utilité publique et la mise en compatibilité des schémas de cohérence territoriale, des plans d’occupation des sols ainsi que des plans locaux d’urbanisme situés sur le tracé de la nouvelle autoroute.

L’avis d’enquête rappelle l’objectif de cette liaison A 28-A13. « La nouvelle infrastructure autoroutière à péage de contournement de l’agglomération rouennaise par l’Est a pour objectif de détourner du cœur de l’agglomération une grande partie des trafics de transit et d’échanges, notamment de poids lourds, et ainsi décongestionner les voies pénétrantes sur l’agglomération et améliorer les liaisons entre l’agglomération rouennaise et l’Eure. Le projet est une autoroute à deux fois deux voies comportant trois branches pour une longueur totale de 41,5 Km. Le tracé comporte des ouvrages d’art : viaducs du Robec, de l’Aubette, des Chartreux et des Bucaux, viaduc sur la Seine à Oissel, viaduc des voies ferrées à Saint-Etienne-du-Rouvray, viaduc sur la Seine et l’Eure au niveau des communes d’Alizay et du Manoir, viaduc de raccordement avec l’AI3 au sud. En plus des raccordements avec l’A28, l’A13/154 et la RD18e, le projet prévoit six échangeurs avec les principaux axes rencontrés, la RN 31, la RD 6014, la RD95, la RD321, la RD6015, et un échangeur à Oissel au cœur de la zone d’activités. »

Je passe sur tous les détails concernant l’enquête elle-même. Les personnes intéressées peuvent demander le dossier complet (elles en assumeront les frais) auprès de la préfecture de Seine-Maritime. Elles découvriront à cette occasion les dates et heures de la présence des commissaires enquêteurs dans les communes concernées. Elles y prendront connaissance également de tous les éléments relatifs à l’étude d’impact, l’avis des autorités compétentes, les contre expertises, les plans de situation, le plan général des travaux etc.

A l’évidence, cette enquête publique ne laissera pas insensibles les partis et mouvements ou associations qui, depuis des années, se battent contre les autoroutes en général et cette liaison en particulier.

20 avril 2016

Le sacre du printemps à Val-de-Reuil, le massacre de LVMH à Louviers

(photo compagnie Dominique Brun)

Un choix cornélien. Rester à Louviers pour visionner « Merci patron » au cinéma Forum avec la présence espérée de François Ruffin (1) ou aller à l’Arsenal de Val-de-Reuil y apprécier « Le sacre du printemps » chorégraphié par Dominique Brun. J’ai fait le choix du cœur et non celui de la raison. Autant un film documentaire peut être vu à la demande, autant un spectacle vivant ne dure qu’un instant et nécessite une présence physique, attentive, passionnée…

Il est étrange qu’au moment même où Marc-Antoine Jamet se faisait conchier par des adversaires (et aussi des ennemis politiques) pour son rôle équivoque dans un arrangement au service de LVMH filmé à son insu, un autre spectacle était donné dans un théâtre voulu, justement, par le même MAJ, maire de la ville et ambitieux au service d’une collectivité en progrès.

Ce que je sais de l’auditoire de Louviers est qu’il y avait foule. Une foule composée de membres de la gauche de la gauche, de socialistes anti-Jamet, d’élus de l’opposition rolivaloise et aussi d’authentiques militants mélenchonistes supporteurs de François Ruffin et du mouvement « la nuit debout ». On ne saurait reprocher à tous ces activistes et militants un engagement nécessaire quand le gouvernement nous offre un spectacle aussi navrant. François Ruffin pourra bientôt piéger ces députés socialistes, pourfendeurs de Jamet, mais suivistes de Valls et El Khomri et sa loi Travail si favorable au patronat. Merci qui ?

Revenons à la danse et à l’Arsenal puisque c’est en ce lieu culturel de haut niveau que s’est donné le ballet de Nijinski, Stravinsky revu et corrigé par Dominique Brun et devant un très nombreux public comprenant nombre de jeunes. Un public désemparé, sans voix, ayant eu du mal à « adhérer » comme on dit. Surtout dans la première partie où les corps sont devenus ceux de primates gauches, aux membres désaxés et aux torses pliés courant après on ne sait quel monde imaginaire. Nijinski voulait cela et la chorégraphe contemporaine s’est donc inspirée des dessins de Valentine Gross Hugo, seuls témoignages du travail du grand artiste russe.

La seconde partie, sacrificielle, plus abordable, moins essoufflée, moins inquiétante alors que l’héroïne pourtant perd la vie, a suscité des applaudissements de soulagement. Ceux adressés à François Ruffin étaient sans doute plus spontanés et moins réfléchis. Toute la différence, en somme, entre l’art et la militance. Cette dernière n’empêchant ni l’humour, ni le questionnement sur le fonctionnement de notre société.

(1) François Ruffin, prétextant un agenda fourni, a fait faux bond aux Lovériens. Son absence n’a donc pas permis la tenue d’un débat pourtant promis au public.

19 avril 2016

Archives municipales : le maire de Louviers répond à la question de leur avenir


Autres temps, autres mœurs. (photo JCH)
Le maire de Louviers, François-Xavier Priollaud, n’a pas tardé à répondre à ma question concernant l’avenir du service des archives municipales de notre ville. Je l’en remercie. Je l’avais interpellé après avoir constaté que, dorénavant, ce service municipal ne serait accessible au public que sur rendez-vous et je m’étonnais de cet état de fait eu égard à l’ouverture permanente qui avait été de mise pendant ces dernières années.

L’explication du maire est simple : la mutualisation du service d’archives lovérien avec celui de la CASE — suite à un vote de l’assemblée communale et l’acceptation par le conseil d’agglomération Seine-Eure — et implanté sur l’axe structurant (ancienne usine Henkel) entraîne évidemment une restructuration du service et un transfert des documents. Cela prend du temps et nécessite de la main d’œuvre. Comme Mme Lamy, archiviste en chef, a fait valoir ses droits à la retraite, le maire indique qu’il n’a pas souhaité pour autant priver les personnes intéressées de la possibilité de consulter ces archives d’où cette proposition de rendez-vous par téléphone.

Au cours de notre conversation, M. Priollaud a confirmé sa volonté de rendre encore plus ouvert et encore plus disponible ce service d’archives fort riche puisque détenteur, notamment, d’un fonds Mendès France passionnant (Eric Roussel l’un des biographes de l’ancien maire de Louviers l’a largement utilisé). Oserai-je indiquer qu’ayant fait don de mes archives personnelles relatives à la gestion CAG-Fromentin-Ernest Martin, les personnes intéressées par cette riche période lovérienne (voir affiche ci-dessus) pourront mieux connaître ce qu’on appelait « l’autogestion » et qui n’était autre qu’une démocratie participative avant la lettre.

 Pendant qu’on y était, le maire a indiqué également son désir de voir transférer dans l’ex-usine Henkel les réserves du musée municipal actuellement entreposées dans la maison Condorcet (ex-banque de France) là où elles seraient conservées dans de bonnes conditions. Cette maison, c’était déjà dans les cartons et projets de la municipalité Martin, devrait être désolidarisée du patrimoine communal pour des raisons évidentes : revenus conséquents pour le budget communal et projet d’urbanisme à la hauteur du bâtiment. Une solution privée ne serait pas à exclure.

18 avril 2016

Les écologistes politiques sont surtout des masochistes même s'ils ne sont pas les seuls


Alors que l’écologie et l’environnement sont au cœur des préoccupations citoyennes, les mouvements politiques français s’en réclamant sont en état de faillite. Et pas seulement financière. Alors que la COP 21 a fait de Paris la capitale du monde grâce à la ténacité de Laurent Fabius et la compétence de Laurence Tubiana, ceux qui sont censés représenter les aspirations à une économie raisonnable et une agriculture raisonnée se disputent les maroquins et courent après les titres et les voitures avec chauffeurs. Autrement dit, les écologistes politiques ont perdu la confiance des Français attirés qu’ils sont par les luttes de pouvoir et le miroir aux alouettes. Il n’y a guère que les socialistes pour être aussi masochistes, ce qui n’est pas peu dire.

Le réchauffement climatique est devenu une réalité. La montée des eaux est inéluctable tout comme celle du CO2. La terre continue de trembler en Équateur et au Japon mais ce qui devrait demeurer un phénomène naturel devient une catastrophe universelle quand le cœur de centrales nucléaires explose et que l’homme n’a plus que ses yeux pour pleurer. Et je ne parle pas de la pollution urbaine, du développement des maladies dû à des causes environnementales, de l’accroissement des allergies, du manque d’eau potable pour des centaines de millions de gens sans oublier l’absence dans maints pays de réseaux d’assainissement ou de destruction organisée des déchets ménagers ou industriels. Les campagnes sont devenues des poubelles.

Quand la planète va mal, les écologistes devraient aller bien ou mieux. Au lieu de cela, ils nous offrent un spectacle, certes traditionnel, mais pas de bon goût. Des députés européens ou français, des conseillers régionaux (même peu nombreux) démissionnent d’Europe-Écologie-Les-Verts à tour de bras pour aller soit au gouvernement soit pour créer des microstructures toutes plus «pures» les unes que les autres. Plus vert que moi tu meures !

Dans ces conditions comment voulez-vous que l’écologie ait bonne presse ? Alors que l’écologisation, ainsi que l’écrit Hubert Védrine, en homme très avisé, prend le pas sur la dépolitisation des politiques, n’est-il pas grand temps que les peuples se décident enfin à donner la priorité à la défense d’une terre, d’un air et d’une eau que nous n’aurons pas honte de léguer à nos enfants et petits-enfants ? Et si pour cela il faut plus d’éoliennes, de panneaux solaires et une facture d’électricité au montant plus élevé, acceptons-en les inconvénients avant de subir les conséquences d’une vision à court terme que l’histoire condamnera un jour.

Au Théâtre du Moulin d’Andé Festival Alexandre Paley et ses amis du 26 Avril au 1er Mai


Alexandre Palais, un fidèle du Moulin d'Andé et un grand artiste.
Depuis plus d’un quart de siècle Alexandre Paley revient chaque année au Moulin d’Andé pour le plus grand bonheur des spectateurs. Six prestigieux concerts seront donnés durant la semaine dont vous trouverez le programme ci-dessous.


Mardi 26 Avril 2016
MOZART-BUSONI : Ouverture de l’opéra "La flute enchantée" pour 2 pianos
MOZART : Sonate pour violon et piano en sol majeur, K.379
MOZART-GRIEG : Sonate n° 5 en sol majeur K.283/188h, pour 2 pianos
* Entracte *
REGER : Variations et fugue sur un thème de Mozart, op. 132, pour 2 pianos
GRIEG : Sonate pour violoncelle et piano, op. 36
Accueil à 19h, concert, dîner à l'issue du concert

Mercredi 27 Avril 2016
MENDELSSOHN : Trio avec piano n° 1, op. 49 en ré mineur
* Entracte *
MENDELSSOHN : Trio avec piano n° 2, op. 66 en do mineur
Concert à 19h et dîner ensuite

Jeudi 28 Avril 2016
LISZT-SAINTSAENS : "Orfée" trio pour piano, violon et violoncelle
LIGETI : Trio pour piano, cor et violon
* Entracte *
BRUCH : Kol Nidrei pour violoncelle et piano, op. 47
VLADIGEROV : Sonatine concertante pour piano solo
ENESCO : Rhapsodie Roumaine pour piano solo
Concert à 19h et dîner ensuite

Vendredi 29 Avril 2016
SCHUMANN : Dichterliebe op. 48
* Entracte *
ROSSINI-SCHOENBERG : Sélections extraits de l’opéra " Le Barbier de Séville " pour piano 4 mains
Concert à 19h et dîner ensuite

Samedi 30 Avril 2016
POULENC : Elégie pour cor et piano
FRANCK : Sonate en la majeur pour violon et piano
* Entracte *
BRITTEN : Sérénade pour ténor, cor et piano, op. 31
BRITTEN : Sonate pour violoncelle et piano, op. 65
Concert à 19h et dîner ensuite

Dimanche 1er Mai 2016
GLUCK : Trio-Sonate n° 1 en do majeur pour 2 violons, violoncelle et piano Wq.54
SELECTION DE 4 AIRS FRANÇAIS : GOUNOD "Repentir", CHAUSSON "Le Colibri", DUPARC "Chanson Triste", "La Vie Antérieure"
* Entracte *
VIVALDI : "Les 4 Saisons" pour piano 4 mains
Concert final à 17h et cocktail dînatoire

INTERPRETES :
Violon : Raimondas BUTVILA, David GALUSTOV
Violoncelle : Alexandre DMITRIEV, Olivier LEDRU
Cor : Denis SIMANDY
Ténor : Pascal BOUGEOIS
Piano : Alexander PALEY, Peiwen CHEN

Tarifs :
    Concert : 25 €
    Abonnement pour 6 concerts : 120 €
    Déjeuner ou cocktail 20 € / Dîners 25 €
    Chambre individuelle avec petit-déjeuner : 60 €
    Chambre double (grand lit ou lits jumeaux) avec petit-déjeuner : 80 €
    Séjour résidentiel en pension complète au Moulin
    - En chambre individuelle : 690 €
    - En chambre double : 510 €/pers.

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Et petit rappel, samedi 23 Avril soirée cabaret jazz avec Sylvia Hernandez au chant, Ludovic de Preissac au piano et Bertrand Couloume à la contrebasse
Soirée cabaret avec dîner 45 €.


Réservez votre spectacle ou votre week-end en pension complète : 02 32 59 90 89 | moulin@moulinande.asso.fr