24 octobre 2014

La Fondation Louis Vuitton : la volupté dans l'art moderne


Fondation Louis Vuitton
La fondation Vuitton a ouvert ses portes cette semaine. En présence de François Hollande, président de la République, Bernard Arnault a guidé ses invités dans un lieu aussi magique que voluptueux. A l’évidence, il n’y a pas que les journaux où LVMH publie ses publicités qui ont apprécié l’œuvre de Franck Gehry, l’architecte américain, auteur de projets majeurs pour l’art contemporain tels le musée Guggenheim de Bilbao.
Sis près de la porte Maillot, en lisière du Bois de Boulogne, sur des terrains du jardin d’acclimatation, l’immense voilier de Franck Ghery attire les regards et éveille la curiosité. Sans ignorer que Bernard Arnault, l’un des plus importants « capitaine » d’industrie, est aussi un collectionneur et un amateur avisé, sans méconnaître les noms des membres de son « écurie » artistique qu’il a donc intérêt à promouvoir, j’avoue qu’une visite patiente du nouveau musée parisien rassure sur le génie humain.

Lancé en 2001, le projet de Bernard Arnault a mis quelques années avant d’éclore. Au-delà des procédures judiciaires intentées par des riverains « effrayés » mais passéistes, au-delà du jugement de certains experts étonnés de « la décontextualisation » de ce grand vaisseau, l’œil et l’esprit ne peuvent être que conquis par la réussite indéniable de ce nouvel espace dédié à l’art sous bien des formes : peinture, sculpture, musique, photographie, films… et cette réussite se décline avec des formes et des matériaux inconnus au toucher ou à la lumière.
Il faut donc insister sur le travail des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers du BTP, des artisans, et de l’équipe d'architectes entourant Franck Ghery, un ensemble d’hommes et de femmes concourant au même objectif : l’intégration d’un incontestable chef d’œuvre de l’art moderne dans un quartier de la capitale appelé à devenir un rendez-vous culturel majeur à Paris.
Le sourcier entravé de Thomas Schütte
Je serais bien injuste de ne pas rappeler que le président du jardin d’acclimatation n’est autre que Marc-Antoine Jamet, secrétaire général de LVMH. Il fut un guide attentif pour les personnalités invitées à découvrir la fondation en avant-première. Fleur Pellerin, ministre de la Culture avait, ainsi, précédé par une visite privée, le président de la République. Ce dernier vécut d’ailleurs une semaine culturelle intense puisqu’il fut également en charge d’inaugurer le nouveau musée Picasso tandis que Manuel Valls ouvrait officiellement la FIAC au Grand Palais. 

La fondation Vuitton ouvrira ses portes au public dès lundi 27 octobre et pour trois jours gratuitement. Je ne saurais trop vous encourager à vous rendre dans cet espace exceptionnel où le métal, le bois, le végétal, le verre et les œuvres des créateurs (1) se côtoient avec merveille.

(1) La fondation expose notamment les oeuvres de Gerhard Richter, Christian Boltanski, Bertrand Lavier, Ellsworth Kelly, John Giorno, Pierre Huyghe, Thomas Schütte, et des commandes passées à Olafur Eliasson, Janet Cardiff, Adrian Villar Rojas…

23 octobre 2014

L'exclusion ou la coercition ne permettent pas de résoudre un problème politique


Depuis plusieurs semaines, des élus zélés du Parti socialiste, soutiens inconditionnels de Manuel Valls et de sa politique, demandent à l’envi l’exclusion des commissions de l’Assemblée nationale ou, pire encore, du parti lui-même, d’opposants à cette politique ou de militants peu regardants sur le vocabulaire. L’exemple de Gérard Filoche, membre du bureau national du PS, et irrespectueux à l’égard de la mort de Christophe de Margerie, le patron de Total mort accidentellement ( ?) à Moscou, est le dernier avatar d’un comportement peu admissible dans un parti démocratique.
Le fait est que, depuis la nuit des temps, on sait qu’on ne résout pas un problème politique par la sanction ou la coercition. C’est même ce qui différenciait la gauche de la droite, laquelle préfère isoler, marginaliser les opposants ou tout simplement les réduire au silence.
Le problème posé au Parti socialiste et à sa direction est finalement assez simple : comment accepter que des positions antagonistes continuent de s’affirmer au sein de la même organisation ? Quand j’entends des élus de haut rang en appeler au « pragmatisme » (Valls) au « bon sens » (Leroux) au « modernisme » je m’inquiète. Car ces mots vides de sens ne font pas une politique.
La seule façon de résoudre un conflit devenu plus que latent — les votes récents des frondeurs et des écologistes le démontrent — est d’organiser un congrès, du moins pour les socialistes. C’est la seule façon de connaître la pensée majoritaire des militants dont on devine, depuis la primaire pour la présidentielle, qu’elle ne compte plus vraiment aux yeux des gouvernants. D’où les hésitations de Jean-Christophe Cambadélis et de François Hollande. Car le président ne peut se désintéresser de ce qui se passe au sein du principal parti de la majorité. Les prochaines élections cantonales serviront de sondage grandeur nature permettant de connaître l’avis des Français (et de la gauche) à l’égard de la politique suivie. Je sais aussi qu’on en appellera au temps long. Mais sans troupes, un général ne peut gagner la guerre à lui tout seul. Et le PS perd chaque jour de nombreux militants !

21 octobre 2014

Martine Aubry et les frondeurs ont deux ans pour empêcher le vote populaire d'aller chez Le Pen ou Sarkozy


Martine Aubry. (photo JCH)
Deux lignes s’affrontent au sein du Parti socialiste. Une ligne néo-libérale, défendue par Manuel Valls et assumée par François Hollande et une ligne sociale-démocrate dont Martine Aubry peut devenir la chef de file. Le prochain congrès aura pour tâche de départager les deux camps et c’est bien pourquoi Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire, tarde à en fixer la date. Il n’est pas sûr de son coup lui qui n’a pas été élu par les suffrages de l’ensemble des militants mais par le vote d’un conseil national, un vote de second degré en quelque sorte.
J’entends MM. Macron, Le Guen, Rebsamen, notamment, expliquer que la sociale démocratie à l’ancienne, c’est fini. Vieilles lunes et rêves insensés. Aujourd’hui, il faut être moderne et tourné vers le changement. Cela entraîne quelques dérapages sémantiques…« les illettrées de GAD » « Les chômeurs qui ne cherchent pas de travail » « my government is pro business » et le tout à l’avenant. J'imagine les ravages dans les rangs des sans emploi et des victimes des plans sociaux plus nombreux que jamais.
Je ne nie pas que parmi les électeurs de François Hollande se soient trouvés quelques centristes amusés par un François Bayrou ou Jean-Luc Benhamias. Mais il ne faudrait pas exagérer. Les électeurs(trices) de François Hollande et ensuite des députés de gauche (dont les écologistes grâce à Martine Aubry d’ailleurs) ont voté pour un programme bien plus à gauche que les actes et les décisions actuels du gouvernement. Manuel Valls avait recueilli 5 % des suffrages des Français lors de la primaire socialiste, ce qui en disait long sur le ressenti des militants et des sympathisants de gauche à l'égard de ses propositions mises en musique aujourd'hui. Le discours du Bourget a été écouté et compris pour ce qu’il était. Pas pour amuser la galerie et faire le contraire de ce que l’on a promis.
Que Martine Aubry monte enfin en première ligne est une bonne nouvelle pour ceux et celles qui l’ont soutenue en 2011 et au début de l’année 2012. Son interview dans Le Journal du Dimanche montre qu’elle demeure pugnace et volontaire. J’ai évidemment en tête sa petite phrase concernant François Hollande : « quand c’est flou il y a un loup » et rien dans le comportement du Président de la République n’a démenti cette amabilité quelque peu taquine.
Alors, ce congrès ? Les États généraux engagés actuellement vont permettre à la base de faire remonter son mécontentement. L’espoir est que Martine Aubry et les frondeurs soient suffisamment crédibles et convaincants pour empêcher le vote populaire de finir chez les Le Pen ou chez Sarkozy. Il reste deux années pour y travailler.

20 octobre 2014

Prétendre que Pétain a sauvé les juifs de France est un mensonge


Libé-soir du 15 août 1945 : Pétain sera condamné à mort
La réécriture de l’histoire est une spécialité de l’extrême droite et donc du Front national. Jean-Marie Le Pen ne veut pas qu’on modifie le nom de son parti puisque c’est lui qui l’a créé et a permis à sa fille d’enrichir le terreau existant, celui traditionnel de la xénophobie et de l’hostilité à la République. Je ne suis pas Serge Moati et je n’ai pas de précautions à prendre pour contester les visions déformées des Le Pen et autres Zemmour. Leurs oripeaux, toujours visibles au FN, sont destinés à les « couvrir » de leur antisémitisme historique et de leur islamophobie à la mode.
L’une des thèses (inepties ?) de Zemmour dans son livre fort médiatiquement encouragé est que Pétain et son régime ont sauvé de nombreux juifs français en…sacrifiant des juifs étrangers. Jean-Marie Le Pen, ce matin, a joint sa voix à ce discours qu’il juge courageux et sympathique. Ce n’est pas tous les jours qu’un journaliste, affirme-t-il, ose mettre en cause la doxa « établie » après la Libération de la France. Et puis Le Pen ne s’est-il pas rendu célèbre en affirmant qu’il préférerait toujours ses enfants à ses cousins et ses cousins à ses neveux etc. Qu’un Bousquet ou un Papon sacrifie des juifs allemands, autrichiens, polonais ou ukrainiens réfugiés dans le pays des droits de l’homme ne les émeut pas une seule seconde.
Le sauvetage des juifs français par Pétain et son régime est bien une fable. Plusieurs historiens de renom dont l’Américain Paxton, spécialiste de cette période de l’histoire de notre pays, contestent à 100 % les affirmations de Zemmour-Le Pen, ce dernier ayant à plusieurs reprises au cours des décennies récentes, nié l’existence des chambres à gaz ou voulu ignorer la destruction systématique des juifs d’Europe.
Les jeunes ou les Français peu intéressés par l’histoire pourraient, si on n’y prenait garde, gober ces discours pour ignorants. Depuis le « Hitler connais pas », la majorité des générations récentes ignore tout des années 30 et 40. Franco, Mussolini, Hitler…des noms pourtant accessibles dans tous les bons livres d’histoire avec leurs cortèges de malheurs, de souffrances, de barbarie…
Zemmour est un imposteur. Il faut le dénoncer comme tel. Qu’il vende son livre à des milliers d’exemplaires ne le rend ni plus ni moins sympathique comme le dit JMLP. Car un livre contenant des contre-vérités peut être vendu et acheté par milliers, cela ne le blanchit pas. Au contraire.

18 octobre 2014

Le magazine « Valeurs actuelles » bave sur les journalistes d'investigation du « Monde »


Des journalistes de Valeurs actuelles dont j’ai déjà dit ici tout le mal que je pensais du contenu et des méthodes des soi-disant professionnels employés par la société d’édition ont cru judicieux de mettre en cause deux journalistes du journal « Le Monde » spécialisé dans l’investigation. Ces journalistes « fouille merde » comme dirait Alain Finkielkraut ont mis au jour plusieurs affaires intéressant la Sarkozie mais pas seulement.
Le gouvernement actuel et sa majorité ne sont pas épargnés par des journalistes dont le métier est de percer les secrets qu’on veut, par définition, cacher au public et qui méritent d’être connus des citoyens de notre pays. Il s’agit d’une tâche difficile, elle nécessite un travail de recoupements permanent et surtout la recherche de sources fiables. Ces sources, on le comprend aisément, doivent être certaines de ne pas être dénoncées ni identifiées si elles ne le désirent pas. 
La protection des sources est donc inhérente à l’objectif poursuivi par des journalistes dignes de ce nom. La loi protège le secret des sources, c’est pourquoi en citant nommément deux journalistes du Monde et leurs éventuelles sources, les besogneux de Valeurs actuelles méritent d’être sanctionnés. Des plaintes ont été portées devant le doyen des juges d’instruction pour d’éventuels délits qu’il appartiendra à l’instruction d’établir. Dans l’attente, de nombreux journalistes de diverses rédactions ont décidé de protester contre l’attitude de gens qu’il est impossible d’appeler des confrères puisqu'ils ne respectent pas la déontologie de la profession. Il est vrai que Valeurs actuelles n’est pas un journal comme les autres.
Voici le texte signé par ces journalistes. J’y joins évidemment ma signature :

« Nous, journalistes, dénonçons collectivement et fermement les méthodes employées par le journal "Valeurs Actuelles", qui a publié le 15 octobre un article intitulé "Retour de Sarkozy : les rendez-vous secrets des deux journalistes du Monde".
Cette atteinte grave au secret des sources est indigne de notre métier, dont nous devons tous préserver la liberté et l’indépendance. Nous soutenons nos confrères Gérard Davet et Fabrice Lhomme, chargés du suivi des affaires judiciaires au "Monde", dont Valeurs Actuelles a détaillé les rendez-vous.
Nous tenons à rappeler qu’il n’y a pas de sources sans protection des sources. Qu’il n’y a pas d’information libre sans sources. Que c’est la démocratie qui est menacée quand il n’y a plus d’information libre. Pour reprendre les termes de la Cour européenne des droits de l’homme, la protection du secret des sources est "une des pierres angulaires de la liberté de la presse".

Les sociétés des rédacteurs et des journalistes du Monde, du Figaro, du Parisien, du Nouvel Observateur, du Point, des Echos, de Radio France, de Mediapart, de Rue 89, de L’Express, de Libération, d’Europe 1, de RFI, de TF1, de France 2 et de Télérama.

17 octobre 2014

Le site de Cassidian à Val-de-Reuil ne doit pas fermer ses portes. Marc-Antoine Jamet demande le respect des engagements



La majorité du conseil municipal est unanime.
Une réunion s'est tenue aujourd'hui à la préfecture concernant l'avenir du site de Cassidian (ex Matra) à Val-de-Reuil. Marc-Antoine Jamet a fait lire cette déclaration : 
« Nous avons préparé cette réunion les uns et les autres, parfois les uns avec les autres, depuis plusieurs semaines. C’est avec vous que je souhaiterais être. Malheureusement, je suis auditionné à la même heure par une commission municipale de la Ville de Paris, commission à laquelle j’ai été convoqué tardivement, mais à laquelle je ne peux me soustraire. C’est pourquoi j’ai confié à Géraldine Deliencourt-Godefroy et Jean-Jacques Coquelet cette déclaration. Nous sommes ensemble élus de Val-de-Reuil et nous portons la parole de notre conseil municipal unanime qui est un acte de soutien et de solidarité. Nous nous rangeons délibérément aux côtés des salariés de Cassidian / Airbus. Pour la plus jeune commune de France, Cassidian est l’une des entreprises choisie par l’Etat pour la soutenir économiquement et socialement depuis sa création. Elle a plus que rempli ce rôle. Il y a quelques semaines, le Ministre des affaires étrangères et du développement international, ainsi que le Secrétaire d’Etat au commerce extérieur, célébraient Sanofi, l’usine voisine que la puissance publique avait également implantée, pour les mêmes raisons, voici 40 ans. Leurs mots étaient les mêmes que les miens. Ils ont aussi apporté leur soutien aux salariés de Cassidian / Airbus. Une entreprise qui investit et s’enracine, une autre qui désinvestit et organise sa fin : le décalage, à quelques centaines de mètres ne peut être si grand. Sanofi et Airbus ont en commun d’obtenir des résultats particulièrement positifs. 
J’ajoute qu’à deux pas, la société Pfizer qui souhaitait initialement abandonner son site rolivalois a trouvé un repreneur qui lui a confié des contrats. Elle continue aujourd’hui d’engager des salariés. Dans ce contexte, je résumerai notre position ainsi : s’en prendre à ce site, c’est s’en prendre à notre commune.

Une promesse d’entreprise, mais qui avait aussi une dimension personnelle – promesse d’attention et de préoccupation, de reprise et de résultats, de calendrier et de méthode – m’a été faite par le Directeur général délégué à la stratégie et au marketing d’Airbus voici presque un an. Elle n’a pour le moment pas été tenue. Son caractère incontournable doit être rappelé aux représentants du Groupe ici présents et à ceux qui le dirigent. Elle les engage. On ne peut, en effet, revendiquer, encore récemment auprès du cabinet du nouveau Ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, que la volonté de trouver un repreneur est forte quand on démontre sur le terrain et auprès des partenaires publics dans le département combien la mobilisation du groupe pour y parvenir est faible. Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron m’a reçu il y a quelques jours. Je reprends ses propres mots : « Il faut que ce site vive. Le Ministre prendrait très mal qu’on ne lui fasse pas respecter les engagements de son prédécesseur. » 

La promesse qui m’a été faite était donc très claire : un fournisseur ou un sous-traitant d’Airbus cherchant à se développer ou à acquérir des moyens supplémentaires se verrait confier le site à des conditions accessibles par lui. Il y installerait sa propre activité et ses salariés. S’appuyant sur des contrats assurés par Airbus, il reprendrait également les salariés et l’activité du site actuel Airbus Défense & Space de Val-de-Reuil, en en garantissant la pérennité. Cela a un coût – la part de production qu’Airbus détacherait de lui-même pour la confier à ce sous-traitant ou fournisseur – mais c’était la promesse quasi solennelle que m’avait faite M. Marwan Lahoud et la méthode qui avait été évoquée par M. Jean-Marc Nasr devant le Préfet Sorain. Là aussi la position de la Ville est claire : il faut en revenir à ce schéma qui avait été validé par M. Arnaud Montebourg alors Ministre du redressement productif et M. David Azéma, alors directeur de l’agence des participations de l’Etat. L’attention particulière portée au site Airbus de Val-de-Reuil venait notamment du fait qu’il était seul de son espèce, isolé en Haute-Normandie, et non placé en région parisienne. Le Ministre m’avait alors confirmé que les dirigeants d’Airbus lui avaient donné la garantie absolue que le site ne serait pas fermé.
Le Conseil municipal de Val-de-Reuil, à la fin du mois de septembre, a écouté et reçu les salariés d’Airbus Defence and Space, considérant que l’engagement – partagé jusqu’alors par et avec eux – de non publicité de leur situation et de leur combat ne tenait plus. Le Président de la Région, Nicolas Mayer-Rossignol, a rencontré les salariés d’Airbus D&S il y a quelques jours à Val-de-Reuil et intervient lui aussi auprès du Ministère. Le député de la circonscription, François Loncle, met son influence auprès des milieux diplomatiques et de la Défense au service de notre but. De plus en plus nombreux à le défendre, l'objectif de ce comité est précis : la reprise. 

A moins qu'une bonne nouvelle – qui ne doit pas alors être seulement un effet d'annonce – soit présentée aujourd’hui, Airbus ne doit pas piloter seul ce processus puisqu’il n’aboutit pas. Pour une autre affaire de reprise dans notre département, les salariés de M'Real avaient été associés à la stratégie de recherche d'un repreneur. A l'inverse, ils l'ont écrit, ceux d'Airbus semblent tenus à distance de la moindre information. Il ne s'agit – il est vrai – « que de leur avenir ». Ce silence, ce secret sont donc intolérables. Je souhaite que l'Etat qui a des participations dans la société Airbus mobilise ses services et son réseau pour mener les recherches d'un repreneur. Je souhaite que Airbus ne reprenne pas sa parole. Je souhaite que le site, l’activité et les salariés soient préservés. C'est, dans le prolongement des engagements du Gouvernement et dans le rappel de la parole donnée par l'entreprise, la direction dans laquelle nous devons aller. 

Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil, Vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie

16 octobre 2014

Le système actuel est à l'agonie. A quand la 6e République ?


Ils sont nombreux ceux et celles de mes ami(e) qui me demandent comment il est possible de demeurer adhérent du PS quand on est un tant soit peu de gauche et depuis si longtemps. Je leur réponds, sous forme de boutade évidemment, que la politique est une chose trop sérieuse pour la laisser dans les seules mains des politiciens professionnels. Et qu’on ne quitte pas un bateau qui coule. Imaginons un monde où les élus seraient les seuls à avoir des idées ou de l’imagination et seraient seuls capables d’être à l’écoute du monde qui change et qui bouge.
Michèle Delaunay, ancienne ministre socialiste, députée de la Gironde, aime à raconter qu’elle est entrée en politique à l’âge de 54 ans, qu’on est venue la chercher au nom de la parité et que le métier qu’elle exerçait (chirurgien) lui plaisait, lui permettait d’avoir un pied dans la vraie vie et que ses revenus étaient plus élevés que son salaire de parlementaire. En ce qui la concerne, il s’agit donc bien d’un engagement au nom de certaines valeurs et non un moyen de gagner sa vie en se professionnalisant dans la politique.
La professionnalisation de la vie politique conduit aux pires extrémités. Prenons un exemple au hasard. Celui de Mme Nadine Morano par exemple. Après avoir vu le diable passer dans une rue de Paris (une femme voilée) l’ancienne ministre a couru jusqu’au premier poste de police du quartier pour dénoncer la femme (ou l’homme ?) caché sous le niqab. Comme le planton était seul au poste et qu’il n’a pas reconnu d’emblée la sarkozyste de choc, il s’est fait agonir et reprocher de ne pas «contraventionner» une délinquante. C’est vrai quoi, que fait la police ? Nadine Morano a fait un cirque pas possible au point qu’on pourrait la surnommer Nadine Medrano pour ceux qui ont la mémoire des chapiteaux itinérants.
Nadine Morano-Médrano se croit donc tout permis. Qu’elle pratique la délation ne m’étonne pas. Qu’elle se prévale de ses titres anciens (ministre !) ou actuels (députée européenne) est un ressort bien connu de ceux à qui le pouvoir donne des ailes et tourne la tête. C’est pourquoi il est indispensable que des militants de base leur rappellent que si ils (elles) sont là où ils (elles) sont, c’est parce que des électeurs(trices) ont voté pour eux (elles). Et qu’il s’agit non pas d’un métier mais d’une fonction éminemment précaire et donc provisoire. 
Il en va de même avec Jérôme Lavrilleux. L’élu de l’UMP se met en congé de parti mais ne démissionne pas de son poste de député européen. Pas folle la guêpe. Les 6240 euros plus autant pour les frais ne s’abandonnent comme ça. Quand on a passé sa vie à vivre de la politique, qu’il est difficile de retrouver un vrai travail pour un vrai salaire.
Et Thévenoud ? Le député socialiste atteint de « phobie administrative » se soigne-t-il ? Il se soigne certainement en retrouvant son banc à l’Assemblée nationale et les indemnités qui vont avec. Depuis l’âge de 23 ans, il baigne dans les cabinets, hante la salle des pas perdus (pas pour tout le monde) et fréquente les soirées mondaines. On ne va quand même pas se priver des ors de la République pour quelques factures impayées ?
Et les 20 000 euros d’amendes de Jean-Vincent Placé, d’Europe Ecologie les Verts. 100 PV qu’il a régularisés récemment. 100 PV ? Vous vous rendez compte !
Terminons par le bouquet. « Sarkozy qui me rendra mon honneur » et l’affaire Bygmalion ? Jamais entendu parler. Kekidi ? C’est quoi ça. Les truffes et les lumières. Les vidéos et les télés en continu. Une campagne longue, chère, pendant laquelle on dépense sans compter. 40 millions de dépenses. 22 autorisés. Comment survivre à une telle gabegie ? Et ce sont ces gens-là qui nous font la morale. A quand la 6e République ?

15 octobre 2014

Autoroutes gratuites ? Ségolène Royal ne lâchera pas le morceau


« Soit on baisse les tarifs, soit les autoroutes investissent pour améliorer le système routier et les infrastructures, ce qui évitera qu'on reprenne des impôts sur les gens, soit on fait des prestations gratuites. » Ségolène Royal, hier ?
En suscitant l’idée que les sociétés d’autoroute pourraient rendre les accès à l’autoroute gratuitement pendant le week-end, Ségolène Royal se fait volontairement provocatrice. Mais il s’agit d’une provocation utile et parfaitement justifiée quand on lit avec attention les différents rapports de la Cour des comptes. A de multiples reprises, les juges financiers de la rue Cambon ont épinglé les sociétés d’autoroutes. Elles se gavent à un point tel que les magistrats mettent en cause gravement les contrats de concession signés par l’Etat et par Dominique de Villepin, un politique animé par des raisons obscures puisque lui le soi-disant défenseur des intérêts de l’Etat a bradé un patrimoine précieux largement sous-estimé…
L’ancien Premier ministre dont j’ai à plusieurs reprises mis en cause sa façon autocratique de gouverner (voir le CPE) ne doit pas se croire autorisé à donner des leçons à tout bout de champ surtout après son coup d'éclat. Cet homme, auteur, dit-on, de l’idée de la dissolution en 1997, et surtout responsable de la concession des autoroutes dans les conditions que l’on sait, a fait perdre des milliards à l’état français aujourd’hui dans le besoin.
Ségolène Royal avec le franc parler qui est le sien et une certaine obstination dont il faut lui rendre grâce, est persuadée qu’une pression constante et forte mise sur les sociétés autoroutières devrait aboutir à des avantages pour l’Etat et donc pour les usagers d’autoroutes ou les contribuables hexagonaux. Que Manuel Valls juge infaisable la mise en place de la gratuité n’est pas étonnant de sa part. Est-ce une raison pour affirmer que l’idée de Mme Royal est mauvaise ?
Certainement pas. Et si elle cherche l’appui des Français dans cette affaire, elle l’obtiendra aisément. Baisser les tarifs ? Ne Rêvons pas. Prestations gratuites le week-end ? La mise en place au péage d’Incarville de la gratuité pendant trois mois s’est avérée impossible. N’y comptons donc pas. Reste l’amélioration du système routier et des infrastructures. Sur ce point, il est possible d’agir et de constater sur le terrain, les bienfaits pour la sécurité des usagers et la fluidité de la circulation. Éviter de reprendre des impôts sur les gens ! « Voilà une idée qu’elle est bonne », comme dirait Coluche. Il y faudra du courage politique et de l’entêtement. On peut compter sur Ségolène Royal pour ne pas lâcher le morceau.

13 octobre 2014

Une histoire belge mais pas drôle du tout


Le nouveau gouvernement belge nous donne une idée de ce que serait un gouvernement dominé par le Front national en France. Le ministre de l’Intérieur de notre pays voisin du nord — M. Jam Jambon — membre d’un parti indépendantiste flamand vient de déclarer que les Belges qui avaient participé à la collaboration avec les nazis « avaient leurs raisons ». Même s’il ne précise pas si elles sont bonnes ou mauvaises, il faut comprendre que M. Jambon ne les blâme pas et qu’il leur trouve bien des excuses.
Ainsi, le royaume de Belgique vient-il de se doter d’un gouvernement dans lequel siègent des hommes et des femmes non francophones, historiquement liés à des partis d’extrême droite et parlant le Flamand. Il est vrai que pour la première fois depuis 25 ans, aucun socialiste ne siège dans le gouvernement belge et que M. Michel, le nouveau premier ministre, a offert les postes régaliens aux trois partis flamands très eurosceptiques…
Depuis 1945, la participation de l’extrême-droite à divers gouvernements européens s’est produite en Autriche, surtout, dans les Balkans parfois, et maintenant en Belgique après les Pays-Bas qui ont connu leur crise xénophobe. On le voit, nul n’est à l’abri d’un malheur.
Même s’il est un peu tôt pour dresser un premier bilan de la gestion des 14 municipalités conduites par le Front national, on a déjà un aperçu de ce que les maires FN ont dans la tête. Prenons l’exemple de Béziers. Robert Ménard n’est pas adhérent du FN mais c’est tout comme. Il vient d’inonder la ville de tracts et d’affiches annonçant la venue prochaine dans la ville qu’il guide d’Eric Zemmour, le monsieur qui vote FN mais ne veut pas que cela se sache. Autrement dit, le maire de Béziers, avec des fonds publics, fait la pub d’un livre qui n’en a nul besoin puisque dit-on, 5000 acheteurs se présentent quotidiennement chez les libraires ou les kiosquiers voire les hypermarchés…pour repartir avec la France qui se suicide sous le bras. Merci les copains-coquins !
Dans l’est de la France, dans le sud, dans le nord, les maires FN font ce qu’ils ont dit qu’ils feraient. Ils affament les associations qui ne leur plaisent pas, privent de locaux la Ligue des droits de l’homme et bâillonnent leur opposition à l’occasion des séances de conseil municipal. Quant aux journalistes mal pensants, vous imaginez le traitement qu’on leur réserve.
Lors des votes à venir, les électeurs(trices) devront y regarder à deux fois avant de voter Bleu Marine. Si c’est pour avoir des élus nostalgiques de Pétain, non merci.

12 octobre 2014

« Prenons nos crayons et nos cahiers, ce sont nos armes les plus puissantes » Malala Yousafzaï


Patrick Modiano, prix Nobel de littérature, a vendu 2500 exemplaires de l’un de ses livres aux Etats-Unis. Valérie Trierweiler avec « Merci pour ce moment » a enrichi son éditeur et s’est enrichie elle-même après avoir pris la décision de rendre publics des événements de sa vie privée avec François Hollande, événements vus et lus au prisme de ses sentiments et vendus à des centaines de milliers d’exemplaires.
Valérie Trierweiler est comme les autres. Elle a très mal vécue sa répudiation et la fin de son histoire avec l’homme qui avait dit d’elle : « elle est la femme de ma vie. » Ceux qui ont parcouru ce best-seller — j’en suis (sans aucune honte) sinon comment pourrais-je le commenter — découvriront le monde commun des jalousies, des mensonges et des trahisons. Rien que de très banal au fond et que de très courant.
Bourdieu aurait sûrement détesté le style mais il aurait retenu que Valérie Trierweiler souffre surtout de ne pas avoir été « reconnue » et donc d’avoir été humiliée. Sans les codes du monde politique, sans l’apprentissage de l’énarchie, la vie d’une première dame aux origines modestes ne peut être qu’un enfer…mement.

Que dire du livre d'Eric Zemour (que je n’ai pas lu et que je ne lirai pas). Je me contente de l’entendre déblatérer ses fantasmes et surtout affirmer une certaine nostalgie à l’égard de Philippe Pétain et de sa Révolution nationale. Ils ne sont pas nombreux ceux qui considèrent que Pétain, auteur du statut des juifs dès 1940, fut de ceux qui sauvèrent de l’anéantissement DES juifs français puisque telle est la thèse de Zemour. Les historiens ont eu vite fait de le remettre à sa place : celle d’un polémiste islamophobe, xénophobe, qui ne connaît pas grand chose à ce dont il parle et s’est donné pour tâche de réécrire l’histoire à sa façon : réductrice et falsifiée.

Les élus alsaciens et des habitants de cette belle province de France sont descendus dans la rue, hier, pour protester contre le projet de fusion de leur région avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne dont la capitale est Reims. Le démographe Hervé Le Bras avait prévu ces manifestations. Il avait également anticipé le réflexe provincial des Français très attachés, quoiqu’on dise, à leur histoire locale ou régionale. C’est bien pourquoi la modification de la carte des régions eût mérité plus de dialogue, plus de concertation avec les élus et les habitants.
Au lieu de cela, le gouvernement a fait le choix de passer par la voie parlementaire et de ne pas associer les acteurs de terrain. En Bretagne, dans le Nord, dans l’est de la France, en Poitou-Charente, etc. les élus locaux ruent dans les brancards. S’ils connaissent le découpage en treize régions, ils ignorent encore tout des compétences des uns et des autres et notamment de l’avenir de la clause de compétence générale jusqu’ici attribuée aux communes, aux départements, aux régions…A quelques mois des élections cantonales, on ne connaît toujours pas les départements appelés à disparaître pour cause de métropole proche (Rouen) comme en Seine-Maritime par exemple. Je souhaite bon courage aux candidats socialistes. Les élus de terrain, connus et reconnus, sauveront peut-être leur peau. Quant aux autres ?

Jean-Michel Baylet, président national du PRG et PDG de La Dépêche du Midi, a été sévèrement battu lors des dernières élections sénatoriales. Et pas par n’importe qui ? Il a été éliminé par un dissident de son parti qui en avait assez d’être considéré comme la dernière roue du carrosse. Cette défaite a un goût amer. Elle affaiblit le pouvoir de nuisance de Jean-Michel Baylet et de son parti. Voilà sans doute pourquoi les instances dirigeantes du PRG — Baylet quoi — ont récemment décidé de se livrer à ce qu’elles font de mieux dans la vie politique française : exercer un chantage permanent à l’égard du gouvernement et du président de la République. Au PRG, la réforme territoriale passe mal. Baylet veut sauver quelques bastions et aussi quelques mandats, principales sources de financement pour les partis politiques.
Avec ses 192 villes de plus de 10 000 habitants perdues lors des municipales, le Parti socialiste sait ce qu’il en coûte en termes d’emplois (6 000 !) et de rentrées financières. La défaite de l’UMP lors des dernières législatives est à l’origine de la crise actuelle au sein de ce parti. Un exemple à ne pas suivre…même au PRG.

Le prix Nobel de la paix a été décerné conjointement à la Pakistanaise Malala Yousafzaï et à l'Indien Kailash Satyarthi, tous deux activistes des droits des enfants. Les deux lauréats ont été choisis par le comité parmi une liste 278 candidats « pour leur combat contre l'oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l'éducation », a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland. La jeune Malala, victime des Talibans et des obscurantistes, a enchaîné les discours, le plus connu étant son allocution aux Nations unies en juin 2013 : « Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes », avait alors clamé la jeune femme. Désormais installée en Grande-Bretagne, où elle a été soignée, Malala Yousafzaï a créé une fondation à son nom et soutient les campagnes en faveur de l'éducation des enfants, en particulier au Pakistan, au Nigeria, en Jordanie, en Syrie et au Kenya. Un beau symbole et une bien belle personne.