Ils sont nombreux ceux et
celles de mes ami(e) qui me demandent comment il est possible de demeurer adhérent
du PS quand on est un tant soit peu de gauche et depuis si longtemps. Je leur réponds,
sous forme de boutade évidemment, que la politique est une chose trop sérieuse
pour la laisser dans les seules mains des politiciens professionnels. Et qu’on
ne quitte pas un bateau qui coule. Imaginons un monde où les élus seraient les
seuls à avoir des idées ou de l’imagination et seraient seuls capables d’être à
l’écoute du monde qui change et qui bouge.
Michèle Delaunay, ancienne
ministre socialiste, députée de la Gironde, aime à raconter qu’elle est entrée en
politique à l’âge de 54 ans, qu’on est venue la chercher au nom de la parité et
que le métier qu’elle exerçait (chirurgien) lui plaisait, lui permettait d’avoir
un pied dans la vraie vie et que ses revenus étaient plus élevés que son
salaire de parlementaire. En ce qui la concerne, il s’agit donc bien d’un
engagement au nom de certaines valeurs et non un moyen de gagner sa vie en se
professionnalisant dans la politique.
La professionnalisation de
la vie politique conduit aux pires extrémités. Prenons un exemple au hasard.
Celui de Mme Nadine Morano par exemple. Après avoir vu le diable passer dans
une rue de Paris (une femme voilée) l’ancienne ministre a couru jusqu’au
premier poste de police du quartier pour dénoncer la femme (ou l’homme ?)
caché sous le niqab. Comme le planton était seul au poste et qu’il n’a pas
reconnu d’emblée la sarkozyste de choc, il s’est fait agonir et reprocher de ne
pas «contraventionner» une délinquante. C’est vrai quoi, que fait la police ?
Nadine Morano a fait un cirque pas possible au point qu’on pourrait la
surnommer Nadine Medrano pour ceux qui ont la mémoire des chapiteaux itinérants.
Nadine Morano-Médrano se
croit donc tout permis. Qu’elle pratique la délation ne m’étonne pas. Qu’elle
se prévale de ses titres anciens (ministre !) ou actuels (députée européenne)
est un ressort bien connu de ceux à qui le pouvoir donne des ailes et tourne la
tête. C’est pourquoi il est indispensable que des militants de base leur
rappellent que si ils (elles) sont là où ils (elles) sont, c’est parce que des électeurs(trices)
ont voté pour eux (elles). Et qu’il s’agit non pas d’un métier mais d’une
fonction éminemment précaire et donc provisoire.
Il en va de même avec Jérôme
Lavrilleux. L’élu de l’UMP se met en congé de parti mais ne démissionne pas de
son poste de député européen. Pas folle la guêpe. Les 6240 euros plus autant
pour les frais ne s’abandonnent comme ça. Quand on a passé sa vie à vivre de la
politique, qu’il est difficile de retrouver un vrai travail pour un vrai
salaire.
Et Thévenoud ? Le député
socialiste atteint de « phobie administrative » se soigne-t-il ? Il se
soigne certainement en retrouvant son banc à l’Assemblée nationale et les
indemnités qui vont avec. Depuis l’âge de 23 ans, il baigne dans les cabinets, hante
la salle des pas perdus (pas pour tout le monde) et fréquente les soirées
mondaines. On ne va quand même pas se priver des ors de la République pour
quelques factures impayées ?
Et les 20 000 euros d’amendes
de Jean-Vincent Placé, d’Europe Ecologie les Verts. 100 PV qu’il a régularisés
récemment. 100 PV ? Vous vous rendez compte !
Terminons par le bouquet. «
Sarkozy qui me rendra mon honneur » et l’affaire Bygmalion ? Jamais
entendu parler. Kekidi ? C’est quoi ça. Les truffes et les lumières. Les
vidéos et les télés en continu. Une campagne longue, chère, pendant laquelle on
dépense sans compter. 40 millions de dépenses. 22 autorisés. Comment survivre à
une telle gabegie ? Et ce sont ces gens-là qui nous font la morale. A
quand la 6e République ?
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