La majorité du conseil municipal est unanime. |
Une réunion s'est tenue aujourd'hui à la préfecture concernant l'avenir du site de Cassidian (ex Matra) à Val-de-Reuil. Marc-Antoine Jamet a fait lire cette déclaration :
« Nous avons préparé cette
réunion les uns et les autres, parfois les uns avec les autres, depuis
plusieurs semaines. C’est avec vous que je souhaiterais être. Malheureusement,
je suis auditionné à la même heure par une commission municipale de la Ville de
Paris, commission à laquelle j’ai été convoqué tardivement, mais à laquelle je
ne peux me soustraire. C’est pourquoi j’ai confié à Géraldine
Deliencourt-Godefroy et Jean-Jacques Coquelet cette déclaration. Nous sommes
ensemble élus de Val-de-Reuil et nous portons la parole de notre conseil
municipal unanime qui est un acte de soutien et de solidarité. Nous nous
rangeons délibérément aux côtés des salariés de Cassidian / Airbus. Pour la
plus jeune commune de France, Cassidian est l’une des entreprises choisie par l’Etat
pour la soutenir économiquement et socialement depuis sa création. Elle a plus
que rempli ce rôle. Il y a quelques semaines, le Ministre des affaires étrangères
et du développement international, ainsi que le Secrétaire d’Etat au commerce
extérieur, célébraient Sanofi, l’usine voisine que la puissance publique avait également
implantée, pour les mêmes raisons, voici 40 ans. Leurs mots étaient les mêmes
que les miens. Ils ont aussi apporté leur soutien aux salariés de Cassidian / Airbus.
Une entreprise qui investit et s’enracine, une autre qui désinvestit et
organise sa fin : le décalage, à quelques centaines de mètres ne peut être
si grand. Sanofi et Airbus ont en commun d’obtenir des résultats particulièrement
positifs.
J’ajoute qu’à deux pas, la société Pfizer qui souhaitait initialement abandonner
son site rolivalois a trouvé un repreneur qui lui a confié des contrats. Elle
continue aujourd’hui d’engager des salariés. Dans
ce contexte, je résumerai notre position ainsi : s’en prendre à ce site, c’est
s’en prendre à notre commune.
Une promesse d’entreprise,
mais qui avait aussi une dimension personnelle – promesse d’attention et de préoccupation,
de reprise et de résultats, de calendrier et de méthode – m’a été faite
par le Directeur général délégué à la stratégie et au marketing d’Airbus voici
presque un an. Elle n’a pour le moment pas été tenue. Son caractère incontournable
doit être rappelé aux représentants du Groupe ici présents et à ceux qui le
dirigent. Elle les engage. On ne peut, en effet, revendiquer, encore récemment
auprès du cabinet du nouveau Ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique,
que la volonté de trouver un repreneur est forte quand on démontre sur le
terrain et auprès des partenaires publics dans le département combien la mobilisation
du groupe pour y parvenir est faible. Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron
m’a reçu il y a quelques jours. Je reprends ses propres mots : « Il
faut que ce site vive. Le Ministre prendrait très mal qu’on ne lui fasse pas
respecter les engagements de son prédécesseur. »
La promesse qui m’a été faite était donc très claire : un
fournisseur ou un sous-traitant d’Airbus cherchant à se développer ou à acquérir
des moyens supplémentaires se verrait confier le site à des conditions
accessibles par lui. Il y installerait sa propre activité et ses salariés. S’appuyant
sur des contrats assurés par Airbus, il reprendrait également les salariés et l’activité
du site actuel Airbus Défense & Space de Val-de-Reuil, en en garantissant
la pérennité. Cela a un coût – la part de production qu’Airbus détacherait de
lui-même pour la confier à ce sous-traitant ou fournisseur – mais c’était la
promesse quasi solennelle que m’avait faite M. Marwan Lahoud et la méthode qui
avait été évoquée par M. Jean-Marc Nasr devant le Préfet Sorain. Là aussi la
position de la Ville est claire : il faut en revenir à ce schéma qui avait été
validé par M. Arnaud Montebourg alors Ministre du redressement productif et M.
David Azéma, alors directeur de l’agence des participations de l’Etat. L’attention
particulière portée au site Airbus de Val-de-Reuil venait notamment du fait qu’il
était seul de son espèce, isolé en Haute-Normandie, et non placé en région
parisienne. Le Ministre m’avait alors confirmé que les dirigeants d’Airbus lui
avaient donné la garantie absolue que le site ne serait pas fermé.
Le Conseil
municipal de Val-de-Reuil, à la fin du mois de septembre, a écouté et reçu les
salariés d’Airbus Defence and Space, considérant que l’engagement – partagé
jusqu’alors par et avec eux – de non publicité de leur situation et de leur
combat ne tenait plus. Le Président de la Région, Nicolas Mayer-Rossignol,
a rencontré les salariés d’Airbus D&S il y a quelques jours à Val-de-Reuil
et intervient lui aussi auprès du Ministère. Le député de la circonscription, François
Loncle, met son influence auprès des milieux diplomatiques et de la Défense au
service de notre but. De plus en plus nombreux à le défendre, l'objectif de ce
comité est précis : la reprise.
A moins qu'une
bonne nouvelle – qui ne doit pas alors être seulement un effet d'annonce – soit
présentée aujourd’hui, Airbus ne doit pas piloter seul ce processus puisqu’il n’aboutit
pas. Pour une autre affaire de reprise dans notre département, les salariés de
M'Real avaient été associés à la stratégie de recherche d'un repreneur. A
l'inverse, ils l'ont écrit, ceux d'Airbus semblent tenus à distance de la
moindre information. Il ne s'agit – il est vrai – « que de leur avenir ».
Ce silence, ce secret sont donc intolérables. Je souhaite que l'Etat qui a des
participations dans la société Airbus mobilise ses services et son réseau pour
mener les recherches d'un repreneur. Je souhaite que Airbus ne reprenne pas sa
parole. Je souhaite que le site, l’activité et les salariés soient préservés. C'est,
dans le prolongement des engagements du Gouvernement et dans le rappel de la
parole donnée par l'entreprise, la direction dans laquelle nous devons aller.
Marc-Antoine JAMET
Maire de
Val-de-Reuil, Vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie
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