17 octobre 2014

Le site de Cassidian à Val-de-Reuil ne doit pas fermer ses portes. Marc-Antoine Jamet demande le respect des engagements



La majorité du conseil municipal est unanime.
Une réunion s'est tenue aujourd'hui à la préfecture concernant l'avenir du site de Cassidian (ex Matra) à Val-de-Reuil. Marc-Antoine Jamet a fait lire cette déclaration : 
« Nous avons préparé cette réunion les uns et les autres, parfois les uns avec les autres, depuis plusieurs semaines. C’est avec vous que je souhaiterais être. Malheureusement, je suis auditionné à la même heure par une commission municipale de la Ville de Paris, commission à laquelle j’ai été convoqué tardivement, mais à laquelle je ne peux me soustraire. C’est pourquoi j’ai confié à Géraldine Deliencourt-Godefroy et Jean-Jacques Coquelet cette déclaration. Nous sommes ensemble élus de Val-de-Reuil et nous portons la parole de notre conseil municipal unanime qui est un acte de soutien et de solidarité. Nous nous rangeons délibérément aux côtés des salariés de Cassidian / Airbus. Pour la plus jeune commune de France, Cassidian est l’une des entreprises choisie par l’Etat pour la soutenir économiquement et socialement depuis sa création. Elle a plus que rempli ce rôle. Il y a quelques semaines, le Ministre des affaires étrangères et du développement international, ainsi que le Secrétaire d’Etat au commerce extérieur, célébraient Sanofi, l’usine voisine que la puissance publique avait également implantée, pour les mêmes raisons, voici 40 ans. Leurs mots étaient les mêmes que les miens. Ils ont aussi apporté leur soutien aux salariés de Cassidian / Airbus. Une entreprise qui investit et s’enracine, une autre qui désinvestit et organise sa fin : le décalage, à quelques centaines de mètres ne peut être si grand. Sanofi et Airbus ont en commun d’obtenir des résultats particulièrement positifs. 
J’ajoute qu’à deux pas, la société Pfizer qui souhaitait initialement abandonner son site rolivalois a trouvé un repreneur qui lui a confié des contrats. Elle continue aujourd’hui d’engager des salariés. Dans ce contexte, je résumerai notre position ainsi : s’en prendre à ce site, c’est s’en prendre à notre commune.

Une promesse d’entreprise, mais qui avait aussi une dimension personnelle – promesse d’attention et de préoccupation, de reprise et de résultats, de calendrier et de méthode – m’a été faite par le Directeur général délégué à la stratégie et au marketing d’Airbus voici presque un an. Elle n’a pour le moment pas été tenue. Son caractère incontournable doit être rappelé aux représentants du Groupe ici présents et à ceux qui le dirigent. Elle les engage. On ne peut, en effet, revendiquer, encore récemment auprès du cabinet du nouveau Ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, que la volonté de trouver un repreneur est forte quand on démontre sur le terrain et auprès des partenaires publics dans le département combien la mobilisation du groupe pour y parvenir est faible. Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron m’a reçu il y a quelques jours. Je reprends ses propres mots : « Il faut que ce site vive. Le Ministre prendrait très mal qu’on ne lui fasse pas respecter les engagements de son prédécesseur. » 

La promesse qui m’a été faite était donc très claire : un fournisseur ou un sous-traitant d’Airbus cherchant à se développer ou à acquérir des moyens supplémentaires se verrait confier le site à des conditions accessibles par lui. Il y installerait sa propre activité et ses salariés. S’appuyant sur des contrats assurés par Airbus, il reprendrait également les salariés et l’activité du site actuel Airbus Défense & Space de Val-de-Reuil, en en garantissant la pérennité. Cela a un coût – la part de production qu’Airbus détacherait de lui-même pour la confier à ce sous-traitant ou fournisseur – mais c’était la promesse quasi solennelle que m’avait faite M. Marwan Lahoud et la méthode qui avait été évoquée par M. Jean-Marc Nasr devant le Préfet Sorain. Là aussi la position de la Ville est claire : il faut en revenir à ce schéma qui avait été validé par M. Arnaud Montebourg alors Ministre du redressement productif et M. David Azéma, alors directeur de l’agence des participations de l’Etat. L’attention particulière portée au site Airbus de Val-de-Reuil venait notamment du fait qu’il était seul de son espèce, isolé en Haute-Normandie, et non placé en région parisienne. Le Ministre m’avait alors confirmé que les dirigeants d’Airbus lui avaient donné la garantie absolue que le site ne serait pas fermé.
Le Conseil municipal de Val-de-Reuil, à la fin du mois de septembre, a écouté et reçu les salariés d’Airbus Defence and Space, considérant que l’engagement – partagé jusqu’alors par et avec eux – de non publicité de leur situation et de leur combat ne tenait plus. Le Président de la Région, Nicolas Mayer-Rossignol, a rencontré les salariés d’Airbus D&S il y a quelques jours à Val-de-Reuil et intervient lui aussi auprès du Ministère. Le député de la circonscription, François Loncle, met son influence auprès des milieux diplomatiques et de la Défense au service de notre but. De plus en plus nombreux à le défendre, l'objectif de ce comité est précis : la reprise. 

A moins qu'une bonne nouvelle – qui ne doit pas alors être seulement un effet d'annonce – soit présentée aujourd’hui, Airbus ne doit pas piloter seul ce processus puisqu’il n’aboutit pas. Pour une autre affaire de reprise dans notre département, les salariés de M'Real avaient été associés à la stratégie de recherche d'un repreneur. A l'inverse, ils l'ont écrit, ceux d'Airbus semblent tenus à distance de la moindre information. Il ne s'agit – il est vrai – « que de leur avenir ». Ce silence, ce secret sont donc intolérables. Je souhaite que l'Etat qui a des participations dans la société Airbus mobilise ses services et son réseau pour mener les recherches d'un repreneur. Je souhaite que Airbus ne reprenne pas sa parole. Je souhaite que le site, l’activité et les salariés soient préservés. C'est, dans le prolongement des engagements du Gouvernement et dans le rappel de la parole donnée par l'entreprise, la direction dans laquelle nous devons aller. 

Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil, Vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie

Aucun commentaire: