« Soit on baisse les tarifs,
soit les autoroutes investissent pour améliorer le système routier et les
infrastructures, ce qui évitera qu'on reprenne des impôts sur les gens, soit on
fait des prestations gratuites. » Ségolène Royal, hier ?
En
suscitant l’idée que les sociétés d’autoroute pourraient rendre les accès à l’autoroute
gratuitement pendant le week-end, Ségolène Royal se fait volontairement
provocatrice. Mais il s’agit d’une provocation utile et parfaitement justifiée
quand on lit avec attention les différents rapports de la Cour des comptes. A de multiples
reprises, les juges financiers de la rue Cambon ont épinglé les sociétés d’autoroutes.
Elles se gavent à un point tel que les magistrats mettent en cause gravement
les contrats de concession signés par l’Etat et par Dominique de Villepin, un politique
animé par des raisons obscures puisque lui le soi-disant défenseur des intérêts
de l’Etat a bradé un patrimoine précieux largement sous-estimé…
L’ancien
Premier ministre dont j’ai à plusieurs reprises mis en cause sa façon
autocratique de gouverner (voir le CPE) ne doit pas se croire autorisé à
donner des leçons à tout bout de champ surtout après son coup d'éclat. Cet homme, auteur, dit-on, de l’idée de
la dissolution en 1997, et surtout responsable de la concession des autoroutes
dans les conditions que l’on sait, a fait perdre des milliards à l’état
français aujourd’hui dans le besoin.
Ségolène
Royal avec le franc parler qui est le sien et une certaine obstination dont il faut
lui rendre grâce, est persuadée qu’une pression constante et forte mise sur les
sociétés autoroutières devrait aboutir à des avantages pour l’Etat et donc pour
les usagers d’autoroutes ou les contribuables hexagonaux. Que Manuel Valls juge
infaisable la mise en place de la gratuité n’est pas étonnant de sa part. Est-ce une
raison pour affirmer que l’idée de Mme Royal est mauvaise ?
Certainement
pas. Et si elle cherche l’appui des Français dans cette affaire, elle l’obtiendra
aisément. Baisser les tarifs ? Ne Rêvons pas. Prestations gratuites le week-end ?
La mise en place au péage d’Incarville de la gratuité pendant trois mois s’est
avérée impossible. N’y comptons donc pas. Reste l’amélioration du système routier et
des infrastructures. Sur ce point, il est possible d’agir et de constater sur
le terrain, les bienfaits pour la sécurité des usagers et la fluidité de la
circulation. Éviter de reprendre des impôts sur les gens ! « Voilà une idée
qu’elle est bonne », comme dirait Coluche. Il y faudra du courage politique et de
l’entêtement. On peut compter sur Ségolène Royal pour ne pas lâcher le morceau.
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