Depuis plusieurs semaines,
des élus zélés du Parti socialiste, soutiens inconditionnels de Manuel Valls et
de sa politique, demandent à l’envi l’exclusion des commissions de l’Assemblée
nationale ou, pire encore, du parti lui-même, d’opposants à cette politique ou
de militants peu regardants sur le vocabulaire. L’exemple de Gérard Filoche,
membre du bureau national du PS, et irrespectueux à l’égard de la mort de
Christophe de Margerie, le patron de Total mort accidentellement ( ?) à
Moscou, est le dernier avatar d’un comportement peu admissible dans un parti démocratique.
Le fait est que, depuis la
nuit des temps, on sait qu’on ne résout pas un problème politique par la sanction
ou la coercition. C’est même ce qui différenciait la gauche de la droite,
laquelle préfère isoler, marginaliser les opposants ou tout simplement les réduire
au silence.
Le problème posé au Parti
socialiste et à sa direction est finalement assez simple : comment accepter
que des positions antagonistes continuent de s’affirmer au sein de la même
organisation ? Quand j’entends des élus de haut rang en appeler au «
pragmatisme » (Valls) au « bon sens » (Leroux) au « modernisme » je m’inquiète.
Car ces mots vides de sens ne font pas une politique.
La seule façon de résoudre
un conflit devenu plus que latent — les votes récents des frondeurs et des écologistes
le démontrent — est d’organiser un congrès, du moins pour les socialistes. C’est
la seule façon de connaître la pensée majoritaire des militants dont on devine,
depuis la primaire pour la présidentielle, qu’elle ne compte plus vraiment aux
yeux des gouvernants. D’où les hésitations de Jean-Christophe Cambadélis et de
François Hollande. Car le président ne peut se désintéresser de ce qui se passe
au sein du principal parti de la majorité. Les prochaines élections
cantonales serviront de sondage grandeur nature permettant de connaître l’avis
des Français (et de la gauche) à l’égard de la politique suivie. Je sais aussi
qu’on en appellera au temps long. Mais sans troupes, un général ne peut gagner la
guerre à lui tout seul. Et le PS perd chaque jour de nombreux militants !
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