22 août 2014

Les Djihadistes de l'Etat islamique sont les Nazis d'aujourd'hui


Un ami me rappelait, ce matin, comment Sophie Scholl et ses amis de la Rose blanche avaient été assassinés par les nazis, décapités à la hache ! La Rose blanche est le nom que s’étaient donné ces quelques étudiants allemands convaincus de la barbarie du nazisme et de la nécessité de s’y opposer. Dans l’Allemagne d’Hitler, mener le combat contre le pouvoir et la dictature était tout simplement synonyme de mort en cas de dénonciation et d’arrestation. C’est ce qui arriva à ce groupe extrêmement courageux et idéaliste reconnu lors d’une distribution de tracts antinazis dans lesquels Sophie Scholl et ses amis s’élevaient contre ce régime si haïssable.
Pourquoi être décapité à la hache ? Pour inspirer la terreur évidemment et susciter la peur d’agir. Si j’évoque Sophie Scholl et sa fin tragique c’est parce qu’il y a une similitude évidente entre les intentions des nazis et celles des fanatiques djihadistes. Les uns comme les autres ont « Dieu avec eux » ce qui leur permet tous les excès et autorise toute les sauvageries. La mort par décapitation du journaliste américain doit avoir, dans l’esprit de ces hommes-là, le même effet d’effroi à l’égard de tous ceux qui voudraient s’opposer à leur entreprise mais c’est là qu’ils se trompent.
Les démocraties sont lentes à réagir. Elles sont même parfois trop longtemps sourdes et aveugles. Pour des intérêts « bien » compris (les affaires, le pétrole, les richesses du sous-sol) l’occident y regarde souvent à deux fois avant d’entrer en scène. Le souvenir du colonialisme n’est pas étranger, non plus, à certaines hésitations. Mais quand il y a le feu au lac, comme au Mali, hier ou en Irak aujourd’hui, on doit trouver des capitaines assez courageux et assez lucides pour agir contre ces avancées de l’obscurantisme et de la terreur religieuse.
François Hollande a eu raison d’intervenir au Mali, il a eu raison d’armer les Kurdes le premier, ce que l’Europe communautaire commence à comprendre et à accepter. Ce n’est pas tous les jours que la France, l’Angleterre, l’Allemagne, les Etats-Unis font front uni contre le terrorisme. Les Kurdes irakiens luttent pied à pied, barrage après barrage contre les membres de l’Etat islamique. Avec l’aide et le soutien de l’aviation américaine et les livraisons d’armes des Européens, les Peshmergas contre attaquent avec succès. Attendons-nous donc à d’autres assassinats filmés et à d’autres images à ne pas regarder.

21 août 2014

Un maire FN augmente, illégalement, de 44 % son indemnité !


Des électeurs et des électrices ayant choisi un bulletin FN (aux municipales et aux européennes) l’ont fait pour marquer leur désapprobation à l’égard des comportements de certains élus de gauche et de droite. Le « tous pourris » est une machine infernale, très souvent injuste mais elle trouve une justification — si c’en est une — dans des excès coupables de quelques brebis galeuses heureusement minoritaires.
J’ai entendu maintes fois Marine Le Pen vanter l’exemplarité de ses élus et affirmer (sans rire) qu’ils agiraient en veillant à la bonne utilisation des deniers publics. Elle nettoierait les écuries d’Augias, elle décernerait des brevets de bonne conduite et surtout, elle mettrait fin aux systèmes permettant aux élus de « s’en mettre plein les poches » sur le dos des contribuables.
La presse nationale s’est faite l’écho de l’emploi comme assistante parlementaire de l’épouse de l’avocat Gilbert Collard, député bleu marine. Elle vient récemment de relever qu’un maire FN avait fait voter, il y a quelques semaines, une délibération augmentant son indemnité de maire de 44 % ainsi que celle de ses adjoints. Comme la préfecture — elle contrôle la légalité des décisions municipales — a constaté que cette délibération n’était pas conforme au droit, elle a été annulée  et le maire FN a dû revoir sa copie et rétablir le bon droit en respectant les lois existantes.
Au passage, dans le texte de la nouvelle délibération, le maire FN (quelle classe !) met en cause l’administration communale pour la rédaction du texte désavoué par le préfet. Autrement dit, le maire FN n’est même pas capable d’assumer ses choix et d’en porter la responsabilité morale et financière.La tradition républicaine veut que les agents de l'administration soient exonérés des fautes et erreurs commises au nom des élus.
Il est donc important que le public connaisse ces comportements de la part de gens, soi disant, aux mains propres. Je ne tombe pas dans la caricature pour affirmer que tous les élus FN veulent se payer sur la bête mais ce parti, comme d’autres, recèle des représentants dont la moralité est plus que suspecte. 

20 août 2014

Cécile Duflot dresse un portrait au vitriol de François Hollande


Cécile Duflot. (DR)
Je ne suis pas un admirateur béat de Cécile Duflot, l’ancienne ministre d’Europe-Ecologie-les-Verts, qui a tout de même eu le courage de refuser un poste élevé (numéro 2) dans le gouvernement de Manuel Valls. Ils sont si nombreux ceux et celles dont l’obsession demeure d’entrer dans un gouvernement qu’on ne peut que saluer l’honnêteté de quelqu’un dont on connaît la franchise et, parfois, l’acidité.
Dans un livre écrit avec la journaliste Cécile Amar, dont le Nouvel observateur publie quelques bonnes feuilles, Cécile Duflot raconte ses deux années passées au sein du gouvernement et l’obligation qui fut la sienne de taire ses désaccords ou de rendre publiques ses oppositions à certaines mesures du couple Hollande-Ayrault. Elle dresse un portrait ravageur du président de la République mais Martine Aubry, en son temps, avait fait la même analyse et mis en avant les mêmes défauts de caractère de François Hollande qui ne changera plus maintenant.
Des quelques épisodes narrés par Cécile Duflot, j’en retiens un, dont elle mesure pleinement les dommages causés dans le peuple de gauche et au-delà. Il s’agit de l’affaire Cahuzac. L’ancienne secrétaire général des Verts marque son étonnement face au soutien quasi inconditionnel de la part du président, de l’appareil socialiste et des parlementaires. Cet aveuglement, je le dis comme je le pense, était incompréhensible. Sans être un soutien inconditionnel d’Edwy Plenel et de ses journalistes, il était évident que s’ils avaient pris le risque de rendre publique l’existence d’un compte en Suisse du ministre du budget, c’est bien qu’ils avaient des billes et pouvaient prouver la véracité de leurs affirmations. J’ai souvenir que le lendemain de la publication du premier article de Mediapart, j’ai demandé sur ce blog la démission de M. Cahuzac et invité les plus hautes autorités de l’Etat à faire preuve de sévérité et cela rapidement. Pendant des semaines, l’affaire a traîné, M. Cahuzac s’est enfoncé chaque jour un peu plus jusqu’à ce qu’il avoue et passe pour ce qu’il était : un sacré menteur.
Cécile Duflot a donc raison de regretter ces mois d’hésitation et d’absence de choix clair de la part de François Hollande. Ce n’est que le couteau sous la gorge que le président a lâché son ministre avec des dommages terribles pour le positionnement moral des socialistes et l’honnêteté de la gauche. J’ai déjà exprimé ma conviction : l’affaire Cahuzac et sa conclusion (ministérielle et non judiciaire) a été ravageuse pour l’image de la gauche socialiste et ses effets perdurent…
Je m’étonne, simplement, que Cécile Duflot n’ait pas présenté sa démission du gouvernement à ce moment-là du quinquennat. Si elle l’avait fait, c’eût été plus convaincant et plus crédible que ces regrets à contretemps.

Nadine Morano déclenche une polémique…utile


Nadine Morano. (DR)
La polémique née après les propos de Nadine Morano (toujours elle !) qui s’insurge de voir une femme habillée de haut en bas sur une plage, surgit dans un climat général de stigmatisation des arabo-musulmans. Avec les entreprises colonialistes de l’Etat au Levant (les Djihadistes fous qui décapitent des journalistes et assassinent chrétiens et autres minorités religieuses) proposant de créer un Califat de l’Irak à La Syrie en passant partout où ils pourront ; avec les jeunes Français candidats au Djihad en Syrie contre Bachar Al Assad « car ils pourront pratiquer leur religion librement » ; avec le conflit israélo-palestinien qui n‘en finit pas (bombardements, roquettes, morts et blessés) il ne manque plus que les déclarations de Marine Le Pen sur l’occident chrétien et le monde barbare pour alimenter la machine raciste et islamophobe.
Voilà maintenant des années que le François moyen (très moyen) a fait du « maghrébin » quels que soient son âge, son sexe, sa profession, son niveau d’intégration, sa réussite professionnelle ou sociale, le bouc émissaire de nos fantasmes primaires. Il suffit qu’un Renaud Camus (« intellectuel » d’extrême-droite) annonce la fin de notre civilisation chrétienne d’ici quelques années pour que la toile s’empare de cette prophétie fantaisiste et apporte du carburant à la haine et au mépris.
Un fait est acquis. Compte tenu du nombre de musulmans en France, il faut se mettre dans l’idée qu’il nous faut apprendre à vivre ensemble : Chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes, agnostiques, athées, dans une France ouverte au monde, aux idées et au pluralisme des pensées qu’elle soient magiques ou non.
Tous les discours visant à exclure qui que ce soit, sous quelque forme que ce soit, sont des discours mensongers. On ne jette pas trois millions de personnes à la mer. On ne peut revendiquer de supériorité culturelle, intellectuelle, religieuse, quand La France a l’histoire qu’elle a eue et le passé qu’elle a vécu. 
Je me souviens du slogan de SOS racisme « une mobylette marche mieux avec du mélange » il en va de même avec une société. Sinon, c’est la consanguinité et la reproduction des élites et des classes sociales issues du vieux monde.

18 août 2014

De la réussite de l'équipe de France d'athlétisme au coup de boule de Brandao


Plusieurs événements sportifs ont marqué la fin de la semaine. A l’évidence, les performances réalisées par les membres de l’équipe de France d’athlétisme occupent le haut du pavé. La dernière relayeuse du 4 fois 400 mètres féminin illustre parfaitement le climat de cette équipe de France d’exception rassemblant à la fois l’élégance du comportement et la réussite de la volonté.
Le comportement. Parlons-en. Mahiedine Mekissi Benabbad « imprévisible » comme le qualifie le président de la fédération française d’athlétisme, a totalement surpris son monde en gagnant le 1500 mètres dont il n’est pas un spécialiste. Certes, le temps réalisé, 3 minutes et quarante cinq secondes est très loin d’un temps de record mais lors de cette course, Mahiedine Mekhissi Benabbad a voulu prendre une revanche sur les esprits moqueurs (j’en étais) après qu’il a ôté son maillot lors de la finale du 3000 mètres steeple et la disqualification qui a suivi. Avant de franchir la ligne d’arrivée, il a fallu qu’il se distingue (un peu) mais cela lui sera pardonné.
L’équipe de France a été (ou sera) reçue par le président de la République trop heureux d’associer son image à celle d’une équipe qui gagne. Cela ne lui fera pas gagner un point dans les sondages mais, a contrario, il n’en perdra pas…Féliciter les lanceurs, sauteurs, coureurs de sprint ou de fond permet aussi de constater la diversité des talents d’une équipe jeune en préparation pour Rio et les jeux olympiques.
Autre facette du sport, le coup de boule de Brandao, joueur de l’équipe de ligue 1 de Bastia, à son collègue brésilien (1) Thiago-Motta, équipier de Paris-Saint-Germain. Les images sont limpides : Brandao prémédite son agression et ne laisse aucune chance au joueur parisien dont le nez cassé pisse le sang. Une fois de plus le monde du football professionnel se révèle tel qu’il est : violent, brutal, avec des joueurs d’une bêtise insondable. Même si, comme l’ont rapporté divers témoins, les deux joueurs ont eu des mots durant le match, il est totalement inadmissible, totalement inacceptable, qu’un joueur professionnel de ce niveau agresse qui que ce soit : joueur, arbitre ou quidam.
Ce qui sépare l’homme civilisé de l’homme bestial c’est le non passage à l’acte. Même en colère, même humilié, même insulté, un homme digne de ce nom doit réfléchir, se contenir, ne pas se mettre au niveau de son agresseur. La résolution des conflits doit emprunter le passage obligé de la non violence sinon, les autorités responsables ont l’obligation de sévir durement. Suarez « l’homme qui mord » l’a appris à ses dépens, Brandao devrait également connaître le même sort.
(1) Christian Renoncourt me signale opportunément que Thiago-Motta est Italien et non Brésilien. Bien qu'il soit né au Brésil et ait joué pour l'équipe brésilienne des moins de 17 ans, Thiago-Motta a opté pour l'équipe nationale italienne eu égard à ses ascendances du pays de la botte. D'où ma confusion dont mes lecteurs voudront bien m'excuser.

15 août 2014

Mahiedine Mekhissi Benabbab a-t-il été condescendant à l'égard de ses adversaires du 3000 mètres steeple ?

L’équipe de France d’athlétisme obtient de très bons résultats en Suisse à Zurich à l’occasion des championnats d’Europe. Coureurs, lanceurs, sauteurs composent une équipe homogène et les médailles obtenues récompensent le travail des sportifs, d’abord, et des équipes appelées à les encadrer et à la préparer.
La machine tournait bien jusqu’à hier. Deux malheureux événements sont venus gâcher le plaisir du club France dont l’un aurait pu être évité. Qu’un coureur de 110 mètres haies pose le pied dans un couloir voisin appartient aux aléas de cette course ingrate, technique, qui allie vélocité et rythme. Dans la mesure où les règlements interdisent de sortir du couloir qui est le vôtre, la sanction des juges à l’égard d’un coureur français est légitime.
Le cas de Mahiedine Mekhissi Benabbab est différent. Le vainqueur de la finale du 3000 steeple n’a pas d’adversaires de sa pointure en Europe. Il domine sa spécialité de la tête et des épaules. Surtout des épaules d'ailleurs. Seuls certains Africains peuvent mettre en danger sa suprématie. Le steepleur français a donc eu une course facile, à son niveau, et lors du dernier tour, s’est cru obligé à quelques dizaines de mètres de la ligne d’arrivée, d’enlever son maillot portant son numéro de dossard et son nom.
Stéphane Diagana, champion français et commentateur à la télévision, a d’emblée reniflé le danger exprimant à la fois son étonnement et son inquiétude. Il avait raison. Car le carton jaune donné à Mekhissi Benabbab n’a pas été la seule sanction de la soirée. Les juges internationaux ont en effet décidé de le disqualifier pour comportement antisportif.
Bernard Amsalem, président de la FFA, déplore l’attitude imprévisible de son athlète. Il rappelle, dans un commentaire, que Mahiedine Mekissi Benabbab a eu, dans le passé, des attitudes « border line ». Alors que ce dernier possède un palmarès exceptionnel, quelques points de détail entachent sa carrière d’athlète de haut niveau. Mekhissi Benabbab, dans un texte paru sur son compte facebook assure qu’en enlevant son maillot, il n’a pas souhaité se montrer condescendant à l’égard de ses adversaires mais qu’il a voulu associer le public à son succès. Peut-on, doit-on, le croire ?
Il reste que son camarade français devenu médaille d’or considère que cette victoire est usurpée et il s’interroge sur le fait de monter, ou non, sur le podium. Cette attitude l’honore. Mais imaginons un instant que Mahiedine Mekhissi Benabbab n’ait pas été sanctionné. Les pistes d’athlétisme doivent-elles devenir le pendant des terrains de football où les joueurs auteurs de buts, prennent un malin plaisir à ôter leur maillot en signe de puissance ! Il existe des règles que chaque athlète doit connaître et appliquer. Et comme disait le sapeur Camembert : quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites !
Le nouveau champion d'Europe du Triple saut Benjamin Campaoré, compagnon de Christine Aron, l'avait accompagnée lors de la remise de la Légion d'honneur par François Hollande. (photo Jean-Charles Houel)

14 août 2014

Le terrain des gens du voyage situé près de Pinterville empoisonnera-t-il le mandat de François-Xavier Priollaud ?


L'aire d'accueil des gens du voyage sera-t-elle démolie ? C'est la demande des élus de Pinterville. (photo JCH)
Le terrain des gens du voyage a empoisonné le dernier mandat de Franck Martin, en ira-t-il de même avec celui de François-Xavier Priollaud, son successeur à la mairie de Louviers ? Un fait demeure têtu : les élus de la commune de Pinterville, à l’unanimité, sont disposés à aller jusqu’au bout de leurs démarches judiciaires pour obtenir gain de cause.
Rappelons en deux ou trois mots l’objet du litige. L’ancienne majorité municipale lovérienne (municipalité Martin) a modifié son plan d’occupation des sols afin de permettre l’implantation d’un terrain dit « des gens du voyage » situé en frontière de Louviers avec la commune de Pinterville. Ce terrain avait servi de décharge pour diverses industries lovériennes et le tribunal administratif de Rouen ainsi que la Cour d’appel administrative de Douai, ont considéré que ce terrain n’était pas approprié à l’objectif assigné par la Communauté d’agglomération, maître d’œuvre des équipements d’accueil. Le fait que Franck Martin, maire et Franck Martin, président de la CASE, n’ait été qu’un seul et même homme a certes, facilité les démarches soutenues, in fine, par le préfet de l’Eure, représentant l’Etat et participant au financement de l’opération.
La Cour administrative de Douai avait, le 13 août 2012, donné deux années à la commune de Pinterville pour solliciter auprès du tribunal de grand instance de Rouen, la démolition des éléments bâtis sur le terrain situé non loin de l’autoroute A154. Et comme le conseil municipal de Pinterville n’a rien vu évoluer du côté de la CASE-ville de Louviers, les élus de cette commune se sont réunis fin juillet en leur mairie pour voter la délibération demandant la démolition !
Entre-temps, le préfet de l’Eure a proposé l’adoption d’une convention à signer par la CASE, la ville de Louviers et les gens du voyage fréquentant l’accueil de manière à « couvrir » administrativement les uns et les autres. Lors d’une récente réunion de l’agglomération Seine-Eure, Bernard Leroy, son nouveau président, a fait adopter cette convention malgré l’abstention d’une quinzaine d’élus communautaires et l’opposition de la commune de Pinterville. François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, hérite donc d’un dossier épineux sur lequel il va devoir se motiver et motiver sa majorité voire son conseil municipal en entier.
M. Priollaud était d’ailleurs présent lors du vote des élus Pintervillais. Il a pu mesurer l’opposition unanime des élus locaux et Didier Dagomet, maire de Pinterville, a eu l’occasion de rappeler à son collègue qu’il était l’héritier « de l’actif et du passif » de son prédécesseur, un passif dont il se…passerait bien.
En réalité, M. Priollaud ne connaît pas encore toutes les subtilités d’un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre dans la région de Louviers et a sans doute coûté son siège de conseiller général à Franck Martin sévèrement défait à Pinterville. M. Priollaud, d’après Didier Dagomet, s’est montré ouvert à la discussion mais n’a pas pris d’engagement ferme ni avancé de proposition précise.
Il va de soi que les élus Pintervillais ont également sollicité le tribunal administratif de Rouen pour obtenir l’annulation de la convention proposée par le préfet. On verra bien si M. Priollaud la propose au vote des élus lovériens ?

13 août 2014

La fièvre Ebola peut être vaincue par un candidat vaccin…


Il ne fait pas de doute que l’utilisation sur des malades à des fins thérapeutiques d’un « candidat » vaccin contre la fièvre Ebola jamais testé auparavant sur l’homme est une grande première. Face à l’urgence et surtout face au risque d’une épidémie difficilement maîtrisable, les responsables de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ont donné leur feu vert à un vaccin canadien produit en très petites quantités mais, semble-t-il, très efficace sur des primates infectés par Ebola. Il va de soi que les experts de l’OMS ont imposé un certain nombre de règles pour autoriser l’emploi de ce vaccin. Des règles conformes à l’éthique incluant le respect du malade, la défense de sa dignité et la nécessité de partager les résultats constatés avec la communauté scientifique.
Deux médecins américains qui ont reçu l’injection de ce produit se porteraient mieux depuis ce qui n’est pas le cas d’un missionnaire espagnol sans doute fragilisé par son âge et son état de santé général et décédé ces derniers jours. Mais rien ne dit que le produit canadien résistera aux multiples éventuels effets secondaires puisqu'il n’a pas encore été testé sur l’homme. La directrice générale adjointe de l’OMS assure que différents produits allaient d'ailleurs être testés sur l’homme d’ici à quelques semaines et qu’il aurait donc été criminel de laisser mourir des personnes pour lesquelles plus aucun traitement n’agissait.
La fièvre Ebola dont parla avec tant de tact le sieur Le Pen (il comptait sur cette fièvre pour limiter l’immigration clandestine !) est connue depuis 40 ans. Mais comme les malades sont des pauvres habitant des pays pauvres, les laboratoires occidentaux n’ont pas consacré de budgets importants ni de recherches intensives à la lutte contre le virus.
Les échanges mondiaux, les voyages nombreux entre pays du sud et pays du nord changent évidemment les perspectives. Personne au monde n’est à l’abri. Ni d’une grippe, ni d’une fièvre, ni d’une piqûre de moustique, et encore moins d’une contagion.
C’est bien pourquoi l’OMS insiste avec force sur la nécessité de poursuivre la mise en place de mesures d’hygiène et de protection personnelle afin d’éviter que le virus ne se transmette des morts aux vivants ou des malades aux bien portants. Si La Sierra Léone, La Guinée, le Libéria et dans une moindre mesure le Nigéria sont atteints c’est aussi parce que ces pays souffrent d’un manque de locaux protecteurs isolants et de bonnes pratiques d’hygiène collective.

12 août 2014

Les méthodes de contraception dites « naturelles » sont vouées à l'échec


Une IVG n'est pas un acte anodin. (photo JCH)
Un homme est-il le mieux placé pour parler de la contraception des femmes ? Cette question est aussi ancienne que l’autorisation de mise sur le marché de la pilule que le député Lucien Neuwirth parvint à imposer en France. Et pourtant, l’amour se fait à deux (voire plus) et on ne peut dissocier l’un(e) de l’autre dans le choix des méthodes visant à éviter une grossesse non désirée.
Quand je lis que les méthodes dites naturelles reprennent, si je peux me permettre, du poil de la bête, je suis inquiet. Méthode Ogino, méthode des températures, abstinence programmée, retrait…tout cela est bel et beau mais gâche sensiblement le paysage de l’amour physique…même s’il est sans issue comme l’affirmait Serge Gainsbourg.
Je vois dans le retour de ces pratiques d’un autre âge, le poids des conservatismes et des sublimations de la nature. La nature n’est pas, en principe, bonne en tous points. La propagation du virus Ebola, le SIDA, les maladies chroniques graves, démontrent que l’homme est mortel mais qu’il sait parfois (souvent) trouver des parades à la morbidité.
En France, plus de 200 000 femmes avortent chaque année. A moins de penser — je n’en suis pas — que l’avortement est une méthode contraceptive, c’est cher payer, physiquement et mentalement, un rapport non protégé. Même si la notion de détresse a disparu (grâce au gouvernement de gauche) pour obtenir le droit à l’interruption de grossesse, il est de notoriété publique qu’il ne s’agit pas d’un acte anodin ou banal contrairement à ce que voudraient faire croire certains intégristes religieux ou des politiciens mal informés. On n’avorte pas comme on va chez le dentiste.
Ernest Martin, notre regretté créateur du centre de planning familial de Louviers, avait coutume de dire qu’en dehors de la pilule — et jusqu’à plus ample informé — il n’existe pas de moyen contraceptif digne de ce nom. Une femme ou une jeune fille adepte de la pilule et respectueuse du mode d’emploi (sans oubli conscient ou non) ne tombera pas enceinte si elle ne le désire pas. Les autres pratiques connaissent des taux d’échecs plus ou moins élevés et je m’étonne que la presse reprenne en chœur des notions aussi vides de sens que ces méthodes naturelles qui n’ont de naturelles que la frustration dans l’échange, toujours, et l’échec dans l’objectif, souvent.
Je ne nie pas la lassitude que peuvent ressentir les femmes après des années de prise de pilule…mais ce moyen demeure encore le seul qui leur offre le choix réel de disposer de leur corps comme elles l’entendent et quand elles le veulent. Si on n’appelle pas cela un progrès !

10 août 2014

La saison de foot commence « bien » à Bastia : 44 policiers et gendarmes blessés


Au temps où le FCR (Rouen football club) jouait en première division, mon père m’emmenait voir des matchs au stade des Bruyères. C’était l’époque bénie où l’argent roi ne dominait pas encore le football professionnel et où les pères (et les mères) pouvaient être accompagnés de leurs enfants au stade en toute sécurité. Dans les tribunes, on trouvait de vrais passionnés et de chauds partisans de leur équipe sans que jamais, ô grand jamais, les supporters en viennent aux mains. On notait la présence de quelques policiers, hors du stade, et uniquement pour canaliser le flot de voitures important avant et après le match.
C’était l’époque, également, où les joueurs noirs ou d’origine maghrébine, ne se faisaient pas insulter de manière raciste mais se voyaient affubler de surnoms plutôt sympathiques même si cette façon de faire revenait, en fin de compte, à stigmatiser ces joueurs d’origine non européenne.
Aujourd’hui, aller au stade avec ses enfants relève de l’irresponsabilité de la part des parents. Une simple confrontation opposant l’équipe de Marseille à Celle de Bastia, hier soir, commence et se termine sous le signe de la violence. 44 policiers et gendarmes blessés ou agressés ! Le tout après que les forces de l’ordre, comme l’écrit le ministre de l’Intérieur, ont agi avec « responsabilité et retenue. »
Je sais bien que la Corse n’est pas seulement l’endroit où des vacanciers heureux passent une partie de leur été. Je sais bien que les règlements de comptes y sont nombreux et les crimes souvent impunis. Je sais bien que le culte de la violence y est pratiqué comme une religion et que les responsables des clubs de foot professionnels ont leurs noms ailleurs qu’à la rubrique sportive des journaux.
Tout de même, pour une ouverture de saison, les heurts d’hier soir, sont le symbole d’une société malade. Reste à se mettre d’accord sur le diagnostic.