L’équipe de France
d’athlétisme obtient de très bons résultats en Suisse à Zurich à l’occasion des
championnats d’Europe. Coureurs, lanceurs, sauteurs composent une équipe
homogène et les médailles obtenues récompensent le travail des sportifs,
d’abord, et des équipes appelées à les encadrer et à la préparer.
La machine tournait bien
jusqu’à hier. Deux malheureux événements sont venus gâcher le plaisir du club
France dont l’un aurait pu être évité. Qu’un coureur de 110 mètres haies pose
le pied dans un couloir voisin appartient aux aléas de cette course ingrate,
technique, qui allie vélocité et rythme. Dans la mesure où les règlements
interdisent de sortir du couloir qui est le vôtre, la sanction des juges à
l’égard d’un coureur français est légitime.
Le cas de Mahiedine Mekhissi
Benabbab est différent. Le vainqueur de la finale du 3000 steeple n’a pas d’adversaires
de sa pointure en Europe. Il domine sa spécialité de la tête et des épaules. Surtout des épaules d'ailleurs. Seuls certains Africains peuvent mettre en danger sa
suprématie. Le steepleur français a donc eu une course facile, à son niveau, et
lors du dernier tour, s’est cru obligé à quelques dizaines de mètres de la
ligne d’arrivée, d’enlever son maillot portant son numéro de dossard et son
nom.
Stéphane Diagana, champion
français et commentateur à la télévision, a d’emblée reniflé le danger exprimant
à la fois son étonnement et son inquiétude. Il avait raison. Car le carton
jaune donné à Mekhissi Benabbab n’a pas été la seule sanction de la soirée. Les
juges internationaux ont en effet décidé de le disqualifier pour comportement
antisportif.
Bernard Amsalem, président
de la FFA, déplore l’attitude imprévisible de son athlète. Il rappelle, dans un
commentaire, que Mahiedine Mekissi Benabbab a eu, dans le passé, des attitudes « border
line ». Alors que ce dernier possède un palmarès exceptionnel, quelques points
de détail entachent sa carrière d’athlète de haut niveau. Mekhissi Benabbab, dans un
texte paru sur son compte facebook assure qu’en enlevant son maillot, il n’a
pas souhaité se montrer condescendant à l’égard de ses adversaires mais qu’il a
voulu associer le public à son succès. Peut-on, doit-on, le croire ?
Il reste que son camarade
français devenu médaille d’or considère que cette victoire est usurpée et il
s’interroge sur le fait de monter, ou non, sur le podium. Cette attitude
l’honore. Mais imaginons un instant que Mahiedine Mekhissi Benabbab n’ait pas été sanctionné. Les
pistes d’athlétisme doivent-elles devenir le pendant des terrains de football
où les joueurs auteurs de buts, prennent un malin plaisir à ôter leur maillot
en signe de puissance ! Il existe des règles que chaque athlète doit
connaître et appliquer. Et comme disait le sapeur Camembert : quand les
bornes sont franchies, il n’y a plus de limites !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire