Il ne fait pas de doute que
l’utilisation sur des malades à des fins thérapeutiques d’un « candidat »
vaccin contre la fièvre Ebola jamais testé auparavant sur l’homme est une
grande première. Face à l’urgence et surtout face au risque d’une épidémie
difficilement maîtrisable, les responsables de l’OMS (Organisation mondiale de
la santé) ont donné leur feu vert à un vaccin canadien produit en très petites
quantités mais, semble-t-il, très efficace sur des primates infectés par Ebola. Il va de soi que
les experts de l’OMS ont imposé un certain nombre de règles pour autoriser l’emploi
de ce vaccin. Des règles conformes à l’éthique incluant le respect du malade,
la défense de sa dignité et la nécessité de partager les résultats constatés avec la
communauté scientifique.
Deux médecins américains qui
ont reçu l’injection de ce produit se porteraient mieux depuis ce qui n’est pas le
cas d’un missionnaire espagnol sans doute fragilisé par son âge et son état de
santé général et décédé ces derniers jours. Mais rien ne dit que le produit canadien résistera aux multiples
éventuels effets secondaires puisqu'il n’a pas encore été testé sur l’homme. La
directrice générale adjointe de l’OMS assure que différents produits allaient d'ailleurs être
testés sur l’homme d’ici à quelques semaines et qu’il aurait donc été criminel de
laisser mourir des personnes pour lesquelles plus aucun traitement n’agissait.
La fièvre Ebola dont parla
avec tant de tact le sieur Le Pen (il comptait sur cette fièvre pour limiter l’immigration
clandestine !) est connue depuis 40 ans. Mais comme les malades sont des
pauvres habitant des pays pauvres, les laboratoires occidentaux n’ont pas
consacré de budgets importants ni de recherches intensives à la lutte contre le
virus.
Les échanges mondiaux, les
voyages nombreux entre pays du sud et pays du nord changent évidemment les
perspectives. Personne au monde n’est à l’abri. Ni d’une grippe, ni d’une fièvre,
ni d’une piqûre de moustique, et encore moins d’une contagion.
C’est bien pourquoi l’OMS
insiste avec force sur la nécessité de poursuivre la mise en place de mesures d’hygiène
et de protection personnelle afin d’éviter que le virus ne se transmette des morts
aux vivants ou des malades aux bien portants. Si La Sierra Léone, La Guinée, le
Libéria et dans une moindre mesure le Nigéria sont atteints c’est aussi parce
que ces pays souffrent d’un manque de locaux protecteurs isolants et de bonnes pratiques
d’hygiène collective.
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