Cécile Duflot. (DR) |
Je ne suis pas un admirateur
béat de Cécile Duflot, l’ancienne ministre d’Europe-Ecologie-les-Verts, qui a
tout de même eu le courage de refuser un poste élevé (numéro 2) dans le
gouvernement de Manuel Valls. Ils sont si nombreux ceux et celles dont l’obsession
demeure d’entrer dans un gouvernement qu’on ne peut que saluer l’honnêteté de
quelqu’un dont on connaît la franchise et, parfois, l’acidité.
Dans un livre écrit avec la
journaliste Cécile Amar, dont le Nouvel observateur publie quelques bonnes
feuilles, Cécile Duflot raconte ses deux années passées au sein du
gouvernement et l’obligation qui fut la sienne de taire ses désaccords ou de
rendre publiques ses oppositions à certaines mesures du couple Hollande-Ayrault.
Elle dresse un portrait ravageur du président de la République mais Martine
Aubry, en son temps, avait fait la même analyse et mis en avant les mêmes défauts
de caractère de François Hollande qui ne changera plus maintenant.
Des quelques épisodes narrés
par Cécile Duflot, j’en retiens un, dont elle mesure pleinement les dommages
causés dans le peuple de gauche et au-delà. Il s’agit de l’affaire Cahuzac. L’ancienne
secrétaire général des Verts marque son étonnement face au soutien quasi
inconditionnel de la part du président, de l’appareil socialiste et des
parlementaires. Cet aveuglement, je le dis comme je le pense, était incompréhensible.
Sans être un soutien inconditionnel d’Edwy Plenel et de ses journalistes, il était
évident que s’ils avaient pris le risque de rendre publique l’existence d’un
compte en Suisse du ministre du budget, c’est bien qu’ils avaient des billes et
pouvaient prouver la véracité de leurs affirmations. J’ai souvenir que le
lendemain de la publication du premier article de Mediapart, j’ai demandé sur
ce blog la démission de M. Cahuzac et invité les plus hautes autorités de l’Etat
à faire preuve de sévérité et cela rapidement. Pendant des semaines, l’affaire
a traîné, M. Cahuzac s’est enfoncé chaque jour un peu plus jusqu’à ce qu’il
avoue et passe pour ce qu’il était : un sacré menteur.
Cécile Duflot a donc raison
de regretter ces mois d’hésitation et d’absence de choix clair de la part de
François Hollande. Ce n’est que le couteau sous la gorge que le président a lâché son
ministre avec des dommages terribles pour le positionnement moral des
socialistes et l’honnêteté de la gauche. J’ai déjà exprimé ma conviction :
l’affaire Cahuzac et sa conclusion (ministérielle et non judiciaire) a été
ravageuse pour l’image de la gauche socialiste et ses effets perdurent…
Je m’étonne, simplement, que
Cécile Duflot n’ait pas présenté sa démission du gouvernement à ce moment-là du
quinquennat. Si elle l’avait fait, c’eût été plus convaincant et plus crédible
que ces regrets à contretemps.
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