2 décembre 2020

Une déclaration de Philippe Brun : « Il s'agissait pour moi de dénoncer les multiples irrégularités…»

Philippe Brun conseiller municipal et conseiller communautaire nous prie d'insérer :

« Le 20 mars 2020, au lendemain du premier tour de l'élection municipale, j'ai pris la responsabilité et le risque politique de déposer devant le tribunal administratif de Rouen une protestation contre l'utilisation excessive par M. Priollaud de l'argent du contribuable pour faire campagne. Il ne s'agissait pas pour moi de faire annuler l'élection, objectif que je savais irréalisable, mais de dénoncer les multiples irrégularités constatées pendant la campagne et qui manifestent un affaiblissement de la morale publique auquel je ne pouvais me résoudre. 

 Les habitants ont en effet vu se multiplier, dans les semaines qui précèdent l'élection, dîners gratuits dans les quartiers, goûters, distributions de livres aux enfants avec la photo du maire, inaugurations d'équipements non terminés ou de travaux non commencés, rubrique "fake news" dans le journal municipal répondant à mes tracts... Autant de manœuvres prohibées tant par le code électoral que la jurisprudence du Conseil d'Etat. Le but, avoué en privé par certains des soutiens de M. Priollaud, était de faire réélire par tous les moyens un maire en mauvaise posture, sanctionné deux ans plus tôt par un score très faible aux élections législatives dans sa propre commune. Cette stratégie a porté ses fruits et a permis à M. Priollaud d'être réélu dans un contexte de participation très faible, avec moins de 19 % des inscrits.

Aujourd'hui, le tribunal administratif de Rouen rejette ma requête, compte tenu de l'écart de voix. Ma haute conception de la justice m'interdit de commenter sur le fond cette décision, dont je ne partage pas l'appréciation. L'objectif de ma requête, c'est à dire de rappeler M. Priollaud au respect des règles du code électoral, est aujourd'hui satisfait. La grande fébrilité qu'il a affichée, en m'insultant publiquement, est la preuve de sa prise de conscience du danger qu'ont fait peser ses actes répréhensibles sur sa carrière politique. Je veux croire qu'il sait désormais avoir face à lui des femmes et des hommes déterminés qui ne laisseront passer aucun mélange des genres.

Nous ne sommes plus le 20 mars 2020. Depuis cette date, le confinement généralisé et la crise sanitaire ont mis à terre notre économie, fait exploser le niveau de chômage et de pauvreté. Notre ville en souffre gravement. Dans ces conditions, je ne ferai pas appel de cette décision et consacrerai l'essentiel de mon temps et de mon énergie aux lovériens en souffrance. »


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