30 novembre 2020

Mardi soir sur Arte : « Main basse sur l'eau » un documentaire d'actualité pour les élus de Seine-Eure

 

Photo d'archives JCH
Alors même que l’exécutif de l’agglomération Seine-Eure veut proposer de confier les services de l’eau sous forme de délégation de service public, sans doute à la société privée Véolia, la programmation télévisée tombe à propos. « Main basse sur l’eau », un documentaire à regarder absolument par les élus de la CASE sera projeté demain mardi à 21 heures sur la chaine Arte. 

Ce documentaire de Jérôme Fritel est annoncé ainsi : « Après l'or et le pétrole, voici venu le temps de la ruée vers l'eau. Les populations augmentent, l'agriculture s'étend, sans oublier la pollution et le réchauffement climatique. Partout sur le globe, la demande en eau explose. En 2050, au moins une personne sur quatre vivra dans un pays affecté par des pénuries d'eau chroniques. De quoi attiser les convoitises des géants de la finance qui ont décidé de s'attaquer à ce secteur en y investissant des milliards d'euros. Les banques, les fonds de placements et les fonds spéculatifs se jettent sur tout ce qui a trait à l'eau, déjà appelée l'or bleu.

Aujourd’hui, des banques et des fonds de placements – Goldman Sachs, HSBC, UBS, Allianz, la Deutsche Bank ou la BNP – s’emploient à créer des marchés porteurs dans ce secteur et à spéculer, avec, étrangement, l’appui d’ONG écologistes. Lesquelles achètent de l’eau "pour la restituer à la nature", voyant dans ce nouvel ordre libéral un moyen de protéger l’environnement. En Australie, continent le plus chaud de la planète, cette marchandisation de l’eau a pourtant déjà acculé des fermiers à la faillite, au profit de l’agriculture industrielle, et la Californie imite ce modèle. Face à cette redoutable offensive, amorcée en Grande-Bretagne dès Thatcher, la résistance citoyenne s’organise pour défendre le droit à l’eau pour tous et sanctuariser cette ressource vitale limitée, dont dépendront 10 milliards d’habitants sur Terre à l’horizon 2050.

 

Ce documentaire et les questions qu'il soulève en particulier sur notre territoire justifient l'engagement de nombreux élus et militants en faveur d'une régie publique de l'eau. Dans une lettre adressée à l'ensemble des élus de la CASE, le président Leroy présente les positions qu'il comptera défendre devant le conseil d'agglomération et qui se résume à une délégation de service public qu'il souhaite faire approuver avant la fin de l'année 2020.

Ses opposants considèrent qu'il n'y a pas d'urgence à faire le choix d'une régie publique ou d'une DSP puisque le marché conclu actuellement avec Véolia courra encore en 2021. Ils proposent un report du vote et l'étude collective et contradictoire des avantages et inconvénients de telle ou telle solution (régie publique à définir…ou DSP) puisqu'il semble bien que l'audit réalisé (que les élus n'ont pu analyser dans son intégralité) et les propositions par un cabinet d'« experts » parisiens
méritent un débat contradictoire en bonne et due forme. Les 40 000 abonnés (et beaucoup plus d'usagers) du service de l'eau sur le territoire de l'agglomération devraient eux aussi s'intéresser à ce documentaire démontrant combien l'eau demeure un bien collectif essentiel à la vie des hommes, des animaux et des plantes.

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