Laurent Mauduit, sur le site d’informations Médiapart, a
consacré une longue enquête suite aux déclarations de François Fillon sur les
modifications qu’il proposerait — s’il était élu président de la République — aux règles actuelles de la sécurité sociale. Cette sécurité sociale dit bien
son nom : la « sécurité » permettant de se soigner et donc de prévenir ou de
vaincre les maladies, celle qui assure une retraite à tous les salariés de
France et de Navarre, « sociale » dans la mesure où les revenus ne conditionnent
pas l’accès aux soins, qu’il s’agisse de maladies graves ou chroniques ou de
traitements plus légers.
Sous l’influence déjà
ancienne des groupes d’assurances et de certaines mutuelles, des politiques
proposent de modifier sensiblement les règles actuelles issues des préconisations
du Conseil national de la Résistance. Alexandre de Castries, proche conseiller
de François Fillon, l’un des principaux dirigeants d’un groupe d’assurance français,
a convaincu l’ancien Premier ministre d’inscrire dans son programme une révolution
que Jean-Luc Mélenchon nomme « un coup d’état social. »
François Fillon propose de maintenir
une sécurité sociale totale pour les longues maladies ou les maladies
chroniques et d’inciter les Français à s’assurer une couverture nouvelle pour
les soins et traitements considérés comme plus légers auprès des assurances
privées ou de certaines mutuelles. Laurent Mauduit résume cette proposition en
une formule bien connue : les pertes pour la sécurité sociale collective,
les profits pour le privé ! Il s’agirait donc bien d’une vraie révolution
de notre système de santé, une révolution également préconisée par le MEDEF d’autant
que les besoins en prothèses : lunettes, prothèses auditives, dentisterie…seraient
à la charge des patients, celles-ci étant considérées comme des outils de
confort dépendant de choix individuels.
François Fillon a bien senti
le danger de sa proposition maximaliste. Il vient de mettre de l’eau dans son
vin (un peu) en corrigeant son tir d’origine et en soulignant que les plus
modestes de nos concitoyens et les retraités (lesquels ?) ne seraient pas
visés par les mesures nouvelles. L'article de Laurent Maudit démontre que le programme présidentiel de Fillon mérite
d’être étudié à la loupe pour en décler les pièges et les chausse-trappes. Finalement, on doit rendre grâce aux élections primaires de droite ou de gauche.
Elles permettent d’anticiper le vote décisif des prochaines présidentielles et
de mieux savoir à quelle sauce les candidats voudront nous manger.
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