On dépuille dans le bureau de centre ville à Louviers. (photo JCH) |
Marine Le Pen n’a qu’à bien
se tenir. Elle a en François Fillon un rival redoutable qui va faire mieux que
de marcher sur ses plates bandes. Quand Elisabeth Lévy, Frigide Barjot, Charles
Millon, pour ne citer qu’eux, se retrouvent au QG de l’ancien premier ministre
de Sarkozy, c’est qu’une page du gaullisme social est en train de se tourner.
Nous avons en Fillon un digne représentant de la droite éternelle et
conservatrice contre laquelle s’engage une lutte idéologique au
moins égale en degrés à celle qui nous oppose depuis toujours au Front
national.
Quand Fillon avait déclaré
qu’il voterait « pour le moins sectaire » si un candidat FN affrontait un
candidat de gauche, cela faisait longtemps qu’il avait remisé au fin fond de sa
cave le souvenir de Philippe Seguin, un homme qui jamais, ô grand jamais, n’aurait
mis sur le même plan un membre du Front national et un socialiste voire un
communiste. Seguin savait heureusement, lui, faire la différence entre un républicain
et un faux nez de l’extrême-droite, il savait faire la différence entre Jaurès-Blum-Mendès
France et Pétain-Le Pen Jean-Marie ou Marine.
Finalement, tout bien pesé, et
à chaud, Fillon est le meilleur candidat possible pour la gauche. Son programme
économique et social est tellement caricatural, tellement inapplicable en l’état,
tellement excessif, que les futurs candidats de Gauche peuvent d’ores et déjà
affuter leurs arguments. Il sera temps, dans les semaines qui viennent, de
reprendre un à un les éléments du programme de Fillon. Ce soir, réjouissons-nous
d’avoir à mener un combat noble et
digne contre un adversaire, démocrate sans doute, mais soutenu ce week-end par
une France âgée, riche, accrochée à ses lunes, peu partageuse et, surtout, tournée vers le passé. C’était
mieux avant ! Tel sera le slogan d’un Fillon dont le succès inattendu du
premier tour lui a permis de terrasser Sarkozy le maudit et Juppé « le meilleur
d’entre nous »…selon Jacques Chirac qu’on finira par regretter. C’est
dire.
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