Certains d’entre vous ont
crié au scandale lorsque j’ai mis en cause François Fillon et son attitude à l’égard
de l’interruption de grossesse. Alors que dans son livre « Faire » Il affirmait
que l’IVG était un droit fondamental des femmes, il est revenu sur cette déclaration
pour corriger son propos et affirmer sur les antennes d’Europe numéro 1 qu’il était
« personnellement » contre l’IVG mais qu’il ne proposerait pas un changement de
la loi. Il s’agit d’une promesse de campagne mais comme toutes les promesses ne
sont pas toujours tenues qui dit qu’un jour, dans un contexte donné, l’éventuel futur président
de la République ne sera pas contraint par des lobbies puissants tels que « Sens commun » de revenir sur la loi initiée par Simone Veil.
Cette question n’est pas seulement
formelle. Elle a du sens. Pourquoi ? Parce que François Fillon est
croyant, ce que personne ne lui reprochera. Que dans la sphère privée, il
exprime sa foi et ses valeurs, très bien. La sphère publique a cependant des
exigences beaucoup plus larges et implique un respect des opinions et des
croyances différentes. C’est si vrai que la loi sur le voile démontre que cette
sphère publique peut imposer des comportements induits par des choix
personnels.
La question de l’IVG refait
la une de l’actualité suite à la lettre que Mgr Pontier, président des évêques
de France, vient d’adresser dernièrement au président de la République. Le prélat demande à
François Hollande d’empêcher l’adoption par le Parlement d’un texte présenté en
commission des affaires sociales et visant à autoriser la fermeture judiciaire
de certains sites internet répandant de fausses nouvelles sur l’IVG, ces sites
désirant dissuader les femmes en détresse de passer à l’acte.
Il est rare que
des responsables religieux s’immiscent dans la vie parlementaire au point de dénier
aux députés, par exemple, le droit de légiférer comme bon leur semble. Cette
intervention, au moment même où François Fillon vient d’être interpellé par
Alain Juppé sur ses positions sur l’IVG, avec la réponse que l’on sait démontre
que les opposants à l’IVG ne renoncent pas à modifier un jour la loi de liberté
des femmes de mener à terme, ou non, leur grossesse.
Mes détracteurs reconnaîtront,
s’ils sont de bonne foi, que cette coïncidence entre les déclarations de François
Fillon lors de la primaire de la droite et du centre et la lettre des évêques
de France exprime un activisme troublant. Je n’ai jamais dit autre chose.
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