Le dépouillement du second tour de la primaire de la gauche en 2011 à Louviers. |
Même si elle est
souhaitable, la case primaire n’est pas obligatoire. Ils sont de plus en plus
nombreux ceux qui s’affranchissent de cette opération vérité destinée à donner
la parole démocratiquement à l’électorat de gauche. Jean-Luc Mélenchon ne
participera pas à la primaire de gauche et encore moins demain puisque le PCF
lui apporte son soutien et celui des élus synonymes de 500 signatures. Yannick
Jadot, pour les Verts, fera le chemin tout seul en mai prochain. Et voilà que
Sylvia Pinel, pour les radicaux de gauche, annonce qu’elle sera passera du
grand frère socialiste. Emmanuel Macron a annoncé sa candidature en solo, lui
aussi, inspiré par le renouveau et le jeunisme apartidaire. Il n’est ni de
droite ni de gauche…ni de gauche donc.
Attardons nous sur ces deux
dernières candidatures. Macron (dehors et dedans) et le PRG ont servi le
gouvernement pendant tout le quinquennat. Ils sont donc comptables des résultats
positifs, quand il y en a, et des échecs puisqu’il y en a. S’ils annoncent leur
volonté d’indépendance à l’égard de Hollande et Valls, c’est parce qu’ils
souhaitent monnayer, tôt ou tard, leur retour au bercail. Malgré les grands
mots et les petites phrases, je vois mal M. Macron ou Mme Pinel disputer la
seconde place qualificative au premier tour de la présidentielle sur leur seul projet.
Bien sûr, une surprise est toujours possible et Sarkozy en sait quelque chose,
mais les forces politiques en vogue (et en vague) sont plutôt du côté d’une
droite dure quelle que soit l’étiquette choisie. La gauche molle a fait long
feu.
Ainsi, Emmanuel Macron et
Sylvia Pinel, c’est du moins ma conviction, ne concourent pas pour gagner mais
pour exister et peser. On a l’habitude à Louviers et en Normandie, de ces coups
de menton des radicaux de gauche (cela leur a parfois réussi) visant à
affaiblir l’influence des candidats, des listes d’union ou des élus
socialistes. Ils procèdent toujours de la même façon : une menace de
candidature individuelle, un chantage pour obtenir les meilleures places
inversement proportionnelles à l’influence réelle du PRG et souvent, en fin de
parcours, un renoncement à des demandes excessives après avoir obligé le PS à céder
aux injonctions de quelques notables. Ce jeu est vieux comme la politique et le
PS, même s’il est en très petite forme, le sait mieux que quiconque.
Il est plus renversant d’entendre
un président de l’Assemblée nationale proposer au Premier ministre en place et
au Président de la République de concourir ensemble à la primaire de la gauche des
22 et 29 janvier prochains comme s’il existait des différences notables et
sensibles entre leur politique. Franchement, c’est le monde à l’envers. Que M.
Bartolone n’ait pas apprécié les remarques acerbes de François Hollande à son égard
ne justifie pas qu’il s’érige en poisson-pilote de Manuel Valls. Cette
proposition ajoute à une confusion déjà intense bien que le dessein de M.
Bartolone soit en fait très lisible : en poussant Mélenchon, Macron, Valls
et Hollande à concourir à la primaire, le président de l’Assemblée joue la
carte du Premier ministre sans en avoir l’air mais la ficelle est un peu
grosse car il sait bien que Mélenchon ne cédera pas. Alors quoi ? Les
candidatures à la primaire de la Gauche doivent être déposées avant le 15
décembre. Vivement le 16 !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire