Il est dans la nature des
choses qu’une équipe municipale succédant à une équipe d’une autre couleur
politique lui cherche des poux sur la tête dans le domaine des finances. Ainsi,
François-Xavier Priollaud, le nouveau maire de Louviers, n’a-t-il pas refusé de
céder à cette tentation en sollicitant « l’Etat » pour connaître la situation
objective des finances de la ville de Louviers et par conséquent celle
des contribuables.
Compte tenu des conclusions
tirées par le nouveau maire — il juge cette situation catastrophique — il
fallait s’attendre à une contestation de l’ancien lequel a passé 19 ans à la tête
de la municipalité sans mégotter sur les investissements et en renouvelant
constamment le stock de la dette. On est dans le jeu de rôles inévitable.
François-Xavier Priollaud. (capture d'écran) |
Je ne suis pas forcément d’accord
avec toutes les conclusions de M. François-Xavier Priollaud même s’il est de bonne guerre d’effectuer
des comparaisons avec les villes moyennes situées dans la même strate démographique
que Louviers. Il est un point sur lequel on ne saurait lui donner tort :
le niveau d’imposition dans notre ville est élevé, trop élevé sans doute quand
l’argent se fait rare et que la crise économique et financière perdure. Avec
une dette de près de 2000 euros par habitant, Louviers occupe une place
largement au-dessus de la moyenne des villes comparables. J’ai à plusieurs
reprises, sur ce blog, dénoncé la fuite en avant de l’ancienne municipalité ce
qui fut, d’ailleurs, l’une des causes de l’éclatement de l’ancienne majorité
PS-PRG. Chiffres en main, Michel Doucet, ancien adjoint aux finances et
professionnel des finances locales, avait tiré la sonnette d’alarme à diverses
reprises sans être entendu par le maire. Je me suis même laissé dire que lors
du mandat récent, le maire avait outrepassé le vote majoritaire de son groupe
(en interne) visant à rejeter la pose d’une pelouse synthétique au stade Paul
Coudray. Rien n’y fit, un acte d’autorité solitaire imposa cette pelouse dont
la dépense avoisinait 600 000 euros tout de même ! Peut-on considérer que la pose d'une pelouse synthétique est du domaine de l'urgence ?
L’ancien maire affirme que
le niveau de la dette demeurait constant et que c’était le but recherché. En
fait, la question se pose différemment : ce niveau évidemment trop élevé aurait
dû diminuer et la municipalité aurait dû engager un processus de désendettement
forcément long pour ne pas être brutal. A deux reprises, l’ancienne équipe a
au contraire augmenté les impôts dans une période où les Français et donc les Lovériens
étaient contraints de se serrer la ceinture. Cet élément a d'ailleurs joué un rôle non négligeable
dans l’échec de l’équipe sortante.
Je sais bien qu’on ne
conduit pas une politique collective comme on le fait dans un ménage. Une
ville, surtout une ville comme Louviers, n’est pas près de faire faillite ou d’être
mise sous tutelle comme le laisse entendre le maire actuel. Sur ce point la
menace semble plus polémique que concrète.
Mais quand l’argent public
se faire rare et les subventions avec, la responsabilité des élus est de bien gérer
et de bien dépenser. Il faut éviter les gaspillages, rechercher la
mutualisation avec l’agglomération (combien d’emplois transférés ?) et
aussi limiter ses ambitions et les projets nouveaux. D’autant plus que l’entretien
de l’existant a été…inexistant et que le fonctionnement de nombreux services a
pâti du manque d’argent suite aux choix de l'équipe alors aux commandes de la ville.
Il est trop tôt pour porter
un jugement sur le projet politico-financier de François-Xavier Priollaud et de
sa majorité. Le nouveau maire est
encore dans la dénonciation de l’héritage, il a annoncé que le niveau des impôts
n’augmenterait pas, ce qui est une bonne chose, mais on ignore encore les détails
des économies qu’il compte réaliser. Le projet de budget 2015 nous éclairera
sans doute quelque peu sur ce point.
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