En publiant les lettres de
responsables de quatre banques (dont une banque suisse) refusant de prêter de l’argent
au Front national pour organiser ses campagnes électorales, Marine Le Pen croit
s’en tirer…à bon compte. D’abord, LCL, BNP Paribas et CIC, ne sont pas toutes
les banques françaises. A ce jeu-là, on ignore quelle aurait été la réponse du
Crédit agricole, des banques populaires, du Crédit mutuel, j’en passe et des
meilleures. Peut-être les directeurs de ces banques auraient-il eu une attitude
plus compréhensive à l’égard d’un parti qui a recueilli 25 % des voix aux dernières
européennes.
Marin Le Pen, en publiant
ces lettres pour justifier les premiers neuf millions versés par la banque tchéco-Russe,
a senti le danger. Elle vient de comprendre qu’elle ne pouvait plus impunément
utiliser les notions comme « la souveraineté » « la nation » quand un parti politique
français bénéficie de fonds octroyés par les bonnes grâces de Moscou et de
Vladimir Poutine. J’ai écrit sur ce blog que le FN était devenu le parti de l’étranger.
Les membres du FN pourront faire toutes les contorsions sémantiques du monde,
ils ne pourront plus se prévaloir de la préférence nationale…s’agissant du
choix des banques.
D’ailleurs, Marine Le Pen
justifie l’annexion de la Crimée par la Russie qu’elle considère comme légitime,
elle apprécie les méthodes autoritaires et autocratiques de l’ancien
responsable du KGB en Allemagne de l’Est, elle ne rejette pas les affirmations
homophobes de Poutine sans oublier qu’il accuse l’Ouest de « décadence » lui
qui ne connaît que les rapports de force et l’agression comme dans l’est de l’Ukraine
en ce moment. Quand Poutine affirme que ce pays est gouverné par des fascistes
et des putschistes, Marine Le Pen applaudit car elle est alignée sur les
positions de Moscou. Peu importe les campagnes d’intoxication et de mensonge
des autorités russes. Peu importe que la liberté de la presse ait été supprimée
dans la fédération de Russie. L’opposition à Poutine est inexistante car
muselée et clandestine.
Les Français ne sont pas
idiots. Ils imaginent bien qu’une banque russe ne prête pas de l’argent (40
millions d’euros dit-on) à un parti politique et avec l'aval de Poutine sans contreparties. J’ignore
quels sont les engagements de Marine Le Pen vis-à-vis du « tsar » mais la
publication ce jour des lettres de refus des banques françaises sonne comme un aveu de
culpabilité. Cet aveu s’avère malgré tout, bien tardif et bien inutile. Le FN n'est pas le seul en Europe — et à l’extrême droite — à recevoir des
subsides de Poutine. Le FN est devenu l’œil de Moscou en France.
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