8 décembre 2014

La législative partielle de l'Aube est-elle le crépuscule des cantonales pour le Parti socialiste ?


Les futures cantonales s'annoncent mal pour la gauche. (photo JCH)
L’Aube n’est pas la France. Mais pour le PS elle pourrait bien en être le crépuscule. Certes, il ne s’agissait ce dimanche que d’une élection législative partielle. Certes, le taux d’abstention a dépassé 75 % taux habituel pour une partielle. Certes, il s’agissait de remplacer François Baroin, devenu sénateur, dans une circonscription depuis longtemps classée à droite. Quand même. Avec un peu plus de 14 % des suffrages, le candidat socialiste perd 12 points par rapport à son score de 2012 et surtout, ne se trouve pas qualifié pour le second tour ! Un camouflet de première grandeur.
Les résultats de ce dimanche placent donc le candidat UMP en tête avec 44 % des voix devant — et c’est là qu’il y a un hic — le candidat du Front national dont le nom, M. Subtil, s’accorde mal avec les théories prônées par son parti. Le second tour, dimanche prochain, verra s’affronter l’UMP et le Front national. Je crains fort que cette situation ne soit que l’illustration de celle que nous connaîtrons dans de nombreux cantons français lors des élections départementales de mars prochain. 
Pour aller voter en faveur du PS, en ce moment, il faut vraiment en avoir envie. Il faut vraiment appartenir à cette frange de la population ancrée dans des schémas politiques acquis capable de dépasser les contingences et les aléas économiques. Le mécontentement vis-à-vis du gouvernement et de son action est grand. La déception est immense. Je veux bien que M. Sapin raconte ce qu’il sait ou ce qu’il peut sur les antennes du service public. Je veux bien que la politique étrangère de M. Hollande soit, globalement, une réussite. Je veux bien qu’on rappelle la situation catastrophique de la gestion Chirac-Sarkozy : l’augmentation de la dette, le creusement du déficit…La réalité est que François Hollande ne convainc pas.
Autrement dit, les résultats des cantonales s’annoncent mal pour la gauche. Le PS va perdre de nombreux départements et on aurait tort de s’en réjouir. Globalement, les présidents de conseils généraux ont plutôt bien réussi leur gestion décentralisée. Dans l’Eure, par exemple, la majorité PS-PC-PRG, sous l’impulsion de Jean-Louis Destans, a pris des initiatives intelligentes et utiles. Souvent précurseur (le RSA par exemple) le département de l’Eure est très correctement administré mais les élus locaux de gauche risquent de pâtir de la colère des Eurois qui sont avant tout des Français. 
Ils vont juger le PS à l’aune de la politique nationale puisqu’aujourd’hui tout est « global ». Attendons-nous donc à une nouvelle Bérézina. Non pas parce que nos élus cantonaux auront démérité ou mal travaillé mais parce que la colère est mauvaise conseillère. Et que les candidat(e)s du Front national, totalement inconnus et nuls pour la plupart, récupèreront les suffrages des âmes perdues…et qu'il ne nous restera que nos yeux pour pleurer. Martine Aubry avait poussé une grosse colère après la déroute des municipales. Je souhaite qu'elle n'ait pas épuisé toute sa puissance d'indignation.

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