Les futures cantonales s'annoncent mal pour la gauche. (photo JCH) |
L’Aube n’est pas la France. Mais pour le PS elle pourrait bien en être le crépuscule. Certes, il ne s’agissait
ce dimanche que d’une élection législative partielle. Certes, le taux d’abstention
a dépassé 75 % taux habituel pour une partielle. Certes, il s’agissait de
remplacer François Baroin, devenu sénateur, dans une circonscription depuis
longtemps classée à droite. Quand même. Avec un peu plus de 14 % des suffrages,
le candidat socialiste perd 12 points par rapport à son score de 2012 et
surtout, ne se trouve pas qualifié pour le second tour ! Un camouflet de
première grandeur.
Les résultats de ce dimanche
placent donc le candidat UMP en tête avec 44 % des voix devant — et c’est là qu’il
y a un hic — le candidat du Front national dont le nom, M. Subtil, s’accorde
mal avec les théories prônées par son parti. Le second tour, dimanche prochain,
verra s’affronter l’UMP et le Front national. Je crains fort que cette
situation ne soit que l’illustration de celle que nous connaîtrons dans de
nombreux cantons français lors des élections départementales de mars prochain.
Pour aller voter en faveur
du PS, en ce moment, il faut vraiment en avoir envie. Il faut vraiment
appartenir à cette frange de la population ancrée dans des schémas politiques
acquis capable de dépasser les contingences et les aléas économiques. Le mécontentement
vis-à-vis du gouvernement et de son action est grand. La déception est immense.
Je veux bien que M. Sapin raconte ce qu’il sait ou ce qu’il peut sur les
antennes du service public. Je veux bien que la politique étrangère de M.
Hollande soit, globalement, une réussite. Je veux bien qu’on rappelle la
situation catastrophique de la gestion Chirac-Sarkozy : l’augmentation de
la dette, le creusement du déficit…La réalité est que François Hollande ne convainc
pas.
Autrement dit, les résultats
des cantonales s’annoncent mal pour la gauche. Le PS va perdre de nombreux départements
et on aurait tort de s’en réjouir. Globalement, les présidents de conseils généraux
ont plutôt bien réussi leur gestion décentralisée. Dans l’Eure, par exemple, la
majorité PS-PC-PRG, sous l’impulsion de Jean-Louis Destans, a pris des
initiatives intelligentes et utiles. Souvent précurseur (le RSA par exemple) le
département de l’Eure est très correctement administré mais les élus locaux de gauche risquent de pâtir
de la colère des Eurois qui sont avant tout des Français.
Ils vont juger le PS à
l’aune de la politique nationale puisqu’aujourd’hui tout est « global ». Attendons-nous
donc à une nouvelle Bérézina. Non pas parce que nos élus cantonaux auront démérité
ou mal travaillé mais parce que la colère est mauvaise conseillère. Et que les
candidat(e)s du Front national, totalement inconnus et nuls pour la plupart, récupèreront
les suffrages des âmes perdues…et qu'il ne nous restera que nos yeux pour pleurer. Martine Aubry avait poussé une grosse colère après la déroute des municipales. Je souhaite qu'elle n'ait pas épuisé toute sa puissance d'indignation.
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