4 décembre 2013

La miction répétitive du président, l'habile subterfuge de TF1, les louvoiements d'Hervé Morin, le maire UMP qui veut laisser brûler les Roms…

Le président Hollande en compagnie de Christine Arron et de son mari. (photo JCH)
L’hypertrophie bénigne de la prostate est courante chez les hommes d’un certain âge. Elle peut nécessiter une intervention chirurgicale permettant aux patients de se lever moins souvent la nuit…Si François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, souhaitait bien récupérer de ses efforts et des longues soirées de campagne, on peut comprendre qu’il ait dû faire appel à un urologue pour supprimer cette hypertrophie autrement appelée adénome. Où est le problème ? Dans la miction mon cher…
On ne va quand même pas reprocher à un candidat à une élection quelle qu’elle soit de ne pas publier l’agenda de ses visites chez son dentiste, le toiletteur de son chien et chez son coiffeur ainsi que ses visites chez le médecin ! Et si aujourd’hui, certains médias font des gorges chaudes, c’est bien parce que François Hollande a été élu quelques mois après l’intervention chirurgicale et qu’ils n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent contre lui si ce n’est son affection pour les pâtisseries et sa tendance à l’embonpoint. 
L’affaire, si je puis dire, serait totalement différente si l’opération avait eu lieu pendant son mandat. Le président doit la vérité sur sa santé aux Français encore que…je m’interroge vraiment sur le niveau de transparence nécessaire entre vie privée et vie publique. On sait tout (ou presque) sur les liaisons amoureuses, sur le patrimoine…de nos élus. Doit-on également tout savoir sur le corps et ses souffrances quand ils n’influencent aucunement l’exercice du pouvoir ? Le courage de Dominique Bertinotti, ministre de la famille, déclarant publiquement qu’elle était atteinte d’un cancer du sein et qu’elle fut soignée en plein débat sur « le mariage pour tous » avec ce que cela engendre de fatigue et de stress, n’en est que plus méritoire. Ce courage est une forme de dépassement de soi et de lutte pour la vie. Quand 60 000 hommes, chaque année, subissent une résection prostatique et le président de la République fut l’un d’entre eux, il n’y a pas de quoi en faire un fromage.

Les professeurs de classes prépa s’accrochent à leurs bons salaires et à leurs avantages. Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, a émis le souhait de réduire (un tout petit peu) leurs émoluments pour reporter ces euros gagnés sur les efforts à faire porter en faveur des zones d’éducation prioritaire. Il fallait s’y attendre, les profs hurlent et s’indignent ! « Touche pas au grizbi salaud » comme dirait Michel Audiard.
C’est toujours la même histoire. Tout le monde veut des réformes, tout le monde veut faire des économies mais à une condition : que leurs effets ne touchent que les autres. Chacun reste assis sur ses acquis, ses niches fiscales, ses privilèges…sauf que le classement établi par Pisa au niveau international démontre que le niveau général des élèves de 15 ans (classement établi tous les trois ans) baisse en France. Surtout chez les enfants de milieux défavorisés. Qu’il s’agisse des mathématiques ou de l’utilisation de la langue française. Pour se former, être éduqué, apprendre en un mot, je ne connais qu’une vraie technique, infaillible : la lecture. Sous toutes ses formes. Pour l’encourager, rien ne vaut les bons conseils des parents et l’obstination des enseignants. « Braves bouquinistes des quais, c'est vous qui avez fait mon éducation intellectuelle. » (A. France)

Je n’aime pas toutes les séquences du Petit journal de Yann Barthès mais il faut avouer qu’il « sort » des faits intéressants surtout quand ils mettent en évidence les contradictions des uns et des autres. D’ailleurs, qui n’en a pas ?
Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, spécialiste de la chasse aux journalistes, pourfendeur de l’amateurisme des médias et « pur et dur » devant « l’être suprême » s’est fait prendre les doigts dans le pot de confiture. Interrogé par une journaliste de TF1 dimanche, lors de la marche sur Bercy, le leader du Parti de gauche a accepté une mise en scène indigne de lui et des valeurs qu’il professe.
Les faits : Claire Chazal, en direct, passe la parole à sa reporter sur place et à JLM en ces termes : « Jean-Luc Mélenchon et avec derrière lui les militants qui se massent…» sauf qu’un journaliste néerlandais a pris la photo du balcon de son appartement situé à l’étage et on constate « que la foule qui se masse » comprend une trentaine de personnes avec drapeaux et banderoles. La focale de la caméra permet de croire au subterfuge. 
Ainsi, la France de TF1 accrédite le fait qu’il y aurait 100 000 manifestants dans les rues quand la police en a compté 7 000 ce qui permet de penser que le chiffre réel tourne autour de 20 à 30 000. Ce qui n’est déjà pas si mal. Interrogé depuis sur cet artifice, JLM explique que la mise en scène visait à éviter les interférences acoustiques d’une foule en liesse. Il a donc réponse à tout.

Hervé Morin, que je connais depuis longtemps, anticipe une vague bleue lors des prochaines élections municipales. Comme chacun sait, le bleu est la couleur préférée de la droite. J’ignore si le maire d’Epaignes fait confiance à son petit doigt ou à son intuition mais si sa prédiction est aussi fiable que le système informatique « Louvois » qu’il a accepté comme ministre de la Défense, j’affirme que la Gauche a de beaux jours devant elle.
Ce système de paie fait que, chaque mois, des milliers de militaires reçoivent ou des trop-perçus ou des moins-perçus. La cause des dysfonctionnements ? Une faille colossale du système. Plus de 200 personnes ont été embauchées en CDD pour en pallier les défauts. Et cela a, et aura, une conséquence non moins énorme : des dizaines de millions d’euros de perdus. Jean-Yves Le Drian, l’actuel ministre de la Défense, affirme qu’il aura besoin de deux années pour mettre en place un nouveau système de paie, fiable et juste. 

Le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens, lors d'une réunion publique récente tenue dans sa commune, a regretté (un habitant l'a enregistré) que les sapeurs-pompiers soient arrivés trop tôt sur les lieux d'un incendie dans un camp de Roms. Autrement dit, il a laissé entendre qu'il aurait préféré que le campement forcément provisoire soit attaqué par les flammes car on ne peut pas imaginer qu'il ait pensé que des personnes puissent subir le même sort.
Nous allons devoir vivre avec des phrases comme celles-ci pendant des mois. Les campagnes électorales à venir seront insupportables si les citoyens se trouvent contraints de subir les anathèmes des xénophobes de toutes obédiences, du FN à l'UMP.


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