1 décembre 2013

Elisée Reclus avait deux passions : la géographie et l'anarchisme


Elisée Reclus.
Elisée Reclus, vous connaissez ? Si vous ne le connaissez pas, il n’est pas trop tard pour s’informer. Surtout quand Nicolas Eprendre est de passage à Louviers à l’invitation de la société d’études diverses. Après de solides études au lycée des Fontenelles de notre ville, Nicolas est entré à l’institut Louis Lumière. Devenu assistant opérateur et assistant réalisateur il s’est tourné vers la réalisation autonome et le film qu’il a financé grâce à Antoine Martin (le fils et le frère de…) producteur rouennais était présenté ce samedi au cinéma Forum.
Elisée Reclus a deux cordes à son arc : la géographie et l’anarchisme. En consultant les sites de vente des 19 volumes de sa géographie universelle, j’ai constaté que les Américains éprouvaient un vif intérêt pour le personnage. Car c’en est un. Il a vécu la révolution de 1848 du bon côté des barricades et a été l’un des artisans de la Commune de Paris, terminée dans un bain de sang. Arrêté, condamné à mort, sa peine fut commuée et Elisée Reclus dut s’exiler, ce qu’il fit plusieurs fois dans sa vie. J’ignore si l’exil lui a donné le goût des voyages mais il a fait plusieurs fois le tour du monde à une époque où les avions subsoniques n’existaient pas.
L’Amérique du sud, l’Asie, l’Afrique du nord, l’Europe…Elisée Reclus ne reculait devant aucun obstacle, ni distance ni montagne. Peut-être son père pasteur protestant lui a-t-il inspiré le goût de la méditation et de la contemplation, toujours est-il qu’Elisée Reclus a écrit des pages demeurées fameuses sur la nature vraie et sur les milieux de vie. Le témoignage de Kenneth White est à cet égard éloquent.
J’ignore quelle mouche a piqué Pierre Vandevoorde. Lors des questions au réalisateur et aux animateurs de la SED, MM. Cornu et Bodinier, le membre du NPA a poussé une colère froide contre François Loncle, député invite, qui avait commis le crime d’avouer son penchant pour « la géographie qui fait l’histoire » et dont le principal défaut est d’appartenir à la majorité gouvernementale. Le Fouquier-Tinville lovérien, devenu accusateur public d’un jour, nous a donné une petite idée de ce que serait un pays gouverné par icelui. Même si je sais ne pas confondre capital et travail.
Claude Cornu (à gauche) avec Nicolas Eprendre (à droite)
J’aime bien Pierre Vandevoorde mais ma compassion a des limites et j’ai trouvé son intervention mal à propos voire hors de propos. Il a fallu que Bernard Bodinier rappelle les statuts de la SED et son exigence de neutralité politique pour espérer que le partisan du NPA s’interroge sur ce qu’on peut dire en tel ou tel lieu, à tel ou tel moment. Question de tact. Il s’agit sans doute d’un concept petit bourgeois. Va pour le concept.
J’ai préféré l’intervention de Claude Desnoyer. Ce lovérien très engagé dans la vie publique il y a maintenant quelques années a remercié Nicolas Eprendre pour son beau film et rappelé son attachement personnel à l’anarchisme, synonyme de théorie politique et non de violence terroriste.

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