Sur les 45 millions d’Ukrainiens,
combien sont-ils à vouloir que leur pays passe des accords économiques et
politiques avec l’Union européenne ? Un sondage (indépendant) pourrait
nous le dire. Toujours est-il que le président Ianoukovitch, l’ancien chauffeur
de bus, sans que cela n’ait rien de péjoratif même si bien conduire un bus n’autorise
pas forcément à bien conduire le char de l’état, a réussi ce coup d’éclat de négocier
pendant des années avec l’occident pour finalement se raviser au dernier
moment.
En quelques jours ou
quelques heures, sous l’amicale pression du grand frère…russe (j’allais écrire
soviétique) le président ukrainien — dont le fils a fait fortune grâce à papa —
a décidé de tourner le dos à l’union européenne pour profiter des remises de
dettes et d’un prix du gaz abaissé de 35 %. Etonnez-vous dès lors que le
camarade Poutine ait vu la main de
puissances extérieures quand les Ukrainiens de Kiev ont décidé d’occuper la
place de la liberté et de protester contre ce coup de Jarnac.
Vladimir Poutine, l’ancien
responsable du KGB à Dresde parle l’Allemand couramment mais c’est en russe qu’il
a jugé que ce qui se passait à Kiev était un coup monté (de la CIA évidemment)
ou plutôt « un pogrom » ! Si c’était vraiment un pogrom pourquoi le
gouvernement ukrainien s’est-il senti obligé de demander pardon aux
manifestants suite aux violences policières et une centaine de blessés.
Ianoukovitch sait bien que son peuple aspire à une vraie démocratie avec de
vraies libertés : de la presse, de circuler, de s’opposer.
Que les manifestants
occupent la mairie de Kiev, qu’ils barrent la route des ministres pour accéder à
la colline, siège du gouvernement, que des milliers d’hommes et de femmes exigent
le respect et donc la signature des accords passés avec l’UE, indiquent bien
que certains pays de l’Est veulent s’émanciper de la tutelle de la Russie laquelle
a vu d’un mauvais œil l’attraction par l’UE de la Moldavie et de la Géorgie (même
amputé de territoires annexés par les Russes).
Ce qui se joue à Kiev
devrait nous interpeller. Cette terre que même Hitler voulait annexer pour ses
richesses agricoles et pétrolières a connu suffisamment de souffrances et de
dominations extérieures pour qu’enfin le peuple ukrainien prenne son destin en
mains et ne demeure pas victime des zones d’influences héritées de Yalta.
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