3 décembre 2013

Ce qui se joue à Kiev devrait nous interpeller et susciter le soutien du gouvernement français


Sur les 45 millions d’Ukrainiens, combien sont-ils à vouloir que leur pays passe des accords économiques et politiques avec l’Union européenne ? Un sondage (indépendant) pourrait nous le dire. Toujours est-il que le président Ianoukovitch, l’ancien chauffeur de bus, sans que cela n’ait rien de péjoratif même si bien conduire un bus n’autorise pas forcément à bien conduire le char de l’état, a réussi ce coup d’éclat de négocier pendant des années avec l’occident pour finalement se raviser au dernier moment.
En quelques jours ou quelques heures, sous l’amicale pression du grand frère…russe (j’allais écrire soviétique) le président ukrainien — dont le fils a fait fortune grâce à papa — a décidé de tourner le dos à l’union européenne pour profiter des remises de dettes et d’un prix du gaz abaissé de 35 %. Etonnez-vous dès lors que le camarade Poutine ait vu la main  de puissances extérieures quand les Ukrainiens de Kiev ont décidé d’occuper la place de la liberté et de protester contre ce coup de Jarnac.
Vladimir Poutine, l’ancien responsable du KGB à Dresde parle l’Allemand couramment mais c’est en russe qu’il a jugé que ce qui se passait à Kiev était un coup monté (de la CIA évidemment) ou plutôt « un pogrom » ! Si c’était vraiment un pogrom pourquoi le gouvernement ukrainien s’est-il senti obligé de demander pardon aux manifestants suite aux violences policières et une centaine de blessés. Ianoukovitch sait bien que son peuple aspire à une vraie démocratie avec de vraies libertés : de la presse, de circuler, de s’opposer.
Que les manifestants occupent la mairie de Kiev, qu’ils barrent la route des ministres pour accéder à la colline, siège du gouvernement, que des milliers d’hommes et de femmes exigent le respect et donc la signature des accords passés avec l’UE, indiquent bien que certains pays de l’Est veulent s’émanciper de la tutelle de la Russie laquelle a vu d’un mauvais œil l’attraction par l’UE de la Moldavie et de la Géorgie (même amputé de territoires annexés par les Russes).
Ce qui se joue à Kiev devrait nous interpeller. Cette terre que même Hitler voulait annexer pour ses richesses agricoles et pétrolières a connu suffisamment de souffrances et de dominations extérieures pour qu’enfin le peuple ukrainien prenne son destin en mains et ne demeure pas victime des zones d’influences héritées de Yalta.

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