Les habitants de
Neuilly-sur-Seine ont échappé au pire. L’UMP, fort mécontente de la popularité
du maire divers droite, M. Fromantin, voulait en effet tenter de récupérer la
mairie en lançant un scud de première force. Ce Scud devait forcément être une
personnalité de premier plan et à la notoriété capable de susciter l’élan des
habitants de la ville la plus riche du département.
A qui l’appareil UMP a-t-il
songé ? Je vous le donne en mille. A la célébrissime Michèle Alliot-Marie !
Non contente d’avoir joué le rôle (policier) qui fut le sien lors du printemps
tunisien — et je ne parle pas de son voyage privilégié en avion pour se rendre
dans le sud du pays — Michèle Alliot-Marie a payé cash toutes ses erreurs et maladresses lors des élections législatives
en étant battue dans sa circonscription du pays basque.
Plus habituée aux ors
parisiens et compte tenu des égards dont elle s’estime digne, l’ancienne
ministre de Nicolas Sarkozy se serait bien vue à la tête Neuilly. Finalement,
sondage en poche, MAM a décidé de se retirer sur la pointe des pieds. Elle préfère
le confort douillet d’une place éligible aux prochaines élections européennes.
C’est là — on le sait —que les battus du suffrage universel national se
recyclent pour demeurer vivants dans la vie politique.
« Touche pas au grisbi
salope », voilà ce que Jean-Marie Le Pen a dû dire à sa fille Marine,
paraphrasant Michel Audiard dans le cultissime film de Georges Lautner, les
Tontons flingueurs. Le Grisbi ? C’est le nom du parti de l’extrême droite :
le Front national. Papy a mis tant d’années à le faire connaître, il a connu
tant de hauts et de bas sous l’oriflamme sponsorisée par Jeanne d’Arc qu’il ne
peut accepter un seul instant que fi-fille songe à modifier le nom du parti
comme elle en a manifesté l’intention. D’ailleurs Papy a poussé une grosse colère
en apprenant la nature du caprice de sa progéniture : débile ! A-t-il
résumé.
Marine Le Pen doit déjà
porter un nom lourd de passif, si en plus elle doit encore se coltiner pendant
des mois et des années un nom de parti raciste et xénophobe, jamais elle ne
pourra accéder à certaines fonctions considérées (pour combien de temps encore)
comme respectables. Je ne pense évidemment pas à la présidence de la République.
Où alors il faudrait que les Français marchent sur la tête.
Lors des dépouillements, au soir des élections, les foules ne se pressent plus. (photo JCH) |
Les responsables des partis
politiques devraient lire avec attention une étude réalisée par Mélanie
Gratacos, membre du Conseil économique et social et environnemental. Cette étude
de la délégation à la prospective et à l’évaluation des politiques publiques,
met le doigt sur une plaie vive. Une plaie qui risque bien de s’envenimer.
Alors que la démocratie est considérée comme un acquis, la participation aux élections
— excepté l’élection présidentielle — baisse sensiblement scrutin après
scrutin.
Pour les élections européennes,
par exemple, la participation était de 60 % en 1979, elle n’était plus que de
40 % en 2009. 54 % des Français considèrent que la démocratie ne fonctionne pas
très bien ou pas bien du tout quand seulement 13 % d’entre eux font confiance
aux partis politiques. Il est urgent qu’une réflexion large, pluraliste,
aboutisse à des mesures réglementaires ou législatives pour redonner du sens à
la décision des politiques, accroître la diversité des sexes, des âges, des
professions des élu(e)s ce qui passe par la limitation du cumul des mandats
(simultanés et successifs) l’amélioration su statut de l’élu (inégalité
public-privé) et l’évaluation des lois et de leur application.
étude à consulter sur www.lecese.fr
étude à consulter sur www.lecese.fr
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