François Hollande est connu
pour la qualité de son humour. Quand il était premier secrétaire du PS, nombre
de ses adversaires et plusieurs de ses amis sont passés à la moulinette de ses
formules redoutables et redoutées. Depuis qu’il a été élu président de la République,
François Hollande est contraint de se retenir, d’être sur ses gardes, de
mesurer ses propos. On sent bien qu’il doit faire des efforts.
Mais si vous chassez le
naturel, il revient au galop et, hier, devant le CRIF, le Conseil représentatif
des institutions juives de France, François Hollande, faisant allusion à Manuel
Valls, ministre de l’Intérieur et à son voyage récent en Algérie en compagnie
du Premier ministre n’a pas pu se retenir : « il nous est revenu sain et sauf et c’est bien là l’essentiel » a
déclaré le président.
Ce qui n’était que de l’humour
est devenu un scandale dont la presse algérienne fait des gorges chaudes. Elle
attaque Hollande en exigeant des excuses publiques et en regrettant des propos
pour le moins maladroits. L’humour, il est vrai, n’est jamais innocent. Qu’il
procède par association d’idées, par hasard, par désir de plaire ou de flatter,
par la volonté de se montrer brillant et drôle, l’humour exprime une vision de
la vie, de l’histoire et du présent surtout quand on est président de la République.
Au fond, que voulait
signifier François Hollande en déclarant que Manuel Valls était revenu sain et
sauf ? Tout simplement qu’il fut un temps où l’Algérie n’avait rien d’une société
sécurisée mais que les temps ont changé. C’est une hypothèse. Il a peut être
voulu dire, aussi, que l’avion de Manuel Valls ne s’était pas crashé. Mais
comme il s’adressait à un public particulier, composé de nos compatriotes
juifs, j’ai tendance à penser qu’il faisait allusion à ce grand pays — notre
ancienne colonie — dont les liens avec la France sont à la fois affectifs et
exigeants. Dans ces conditions on pardonne moins aux amis leurs écarts et leurs…bouteflikades.
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