27 décembre 2013

La libération des Pussy Riots parasitée par l'agression d'une journaliste ukrainienne


Vive la liberté 
Les Pussy Riots ne lâchent rien
Réjouissons-nous. Réjouissons-nous après l’amnistie décrétée par Vladimir Poutine à l’égard des Pussy Riots et des militants de Green Peace. Sur les raisons qui ont poussé le « tsar » de Russie à décider ces libérations anticipées (tout comme celle de l’ancien oligarque Khodorkosvski) j’imagine que celles invoquées par la presse sont quelque peu crédibles. A quelques semaines des jeux olympiques d’hiver de Sotchi, le maître du Kremlin a tenté de se donner le beau rôle et de faire apparaître son pays comme une nation moderne…et un tout petit peu démocratique. Le pari n’est pas gagné.
Car on sait bien que tous ces gens se sont retrouvés en prison sur ordre du despote. Les Pussy riots ont été les victimes du grand chef de l’Eglise orthodoxe tandis que les militants de Green Peace se voyaient administrer une leçon valable pour l’avenir. Sur qu’ils y regarderont à deux fois avant de prendre d’assaut les navires russes quand bien même ces derniers navigueraient dans les eaux internationales.
Si je me souviens bien des propos d’Hubert Védrine à Val-de-Reuil il y a à peine un mois, la Russie n’est plus une super-puissance. Face aux Etats-Unis et à la Chine montante, Moscou est devenu un leader de moyenne importance. Certes, le gaz et le pétrole produits par la Russie ne sont pas négligeables mais l’influence politique des Russes se limite à quelques pays de l’Europe de l’Est (dont l’Ukraine évidemment) et au Moyen Orient où Poutine est parvenu à abattre une carte maîtresse dans le conflit syrien. Depuis, les morts se comptent par centaines, sous les yeux de la communauté internationale.
François Hollande et d’autres présidents ont annoncé qu’ils ne se rendraient pas à la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver. C’est bien le moins qu’ils pouvaient faire.

Journaliste agressée
On apprend, aujourd’hui, qu’une journaliste ukrainienne s’est faite agressée et tabassée par des voyous qui l’ont laissée pour morte. Cette courageuse journaliste pistait depuis des mois les principaux responsables du Gouvernement et ne se lassait pas de dénoncer le système Ianoukovitch. Un système avec prébendes et corruption à tous les étages, grandes affaires pour grands affairistes. Une fois encore, on a cherché à faire taire l’opposition et à museler la presse qui est tout sauf libre dans certaines des anciennes républiques de l’URSS.
L’accord récent passé entre Vladimir Poutine et le président ukrainien permet au pays de faire face à ses dépenses courantes comme le paiement des salaires des fonctionnaires. Mais à terme, l’accord gazier avec remise exceptionnelle, tiendra-t-il la route ? Les protestataires de la place Maidan à Kiev, vont-ils retrouver de la voix et du geste pour fêter la nouvelle année ? Comme disait Rousseau « le despote n’est le maître qu’aussi longtemps qu’il est le plus fort ». Et comme tout a une fin…


Tapie…teusement…
Une fois de plus le site Médiapart nous livre un scoop dont il a le secret et qui fait le succès de la presse d’investigation. Laurent Mauduit, son spécialiste des affaires économiques, a publié un long article, hier, apportant la preuve — dont tout le monde se doutait mais que personne n’avait sous les yeux — que Bernard Tapie, son ancien bras droit et ses avocats, connaissaient très bien les conditions du rachat d’Adidas mêlant le CDR (le consortium de réalisation) le Crédit Lyonnais, Robert-Louis Dreyfus acquéreur ultime de la grande marque de sport.
Laurent Mauduit écrit : « Bernard Tapie a toujours prétendu qu'il avait été floué par le Crédit lyonnais car ce dernier lui aurait caché des clauses secrètes lors de la vente d'Adidas, en 1993. Mediapart révèle un document confidentiel, signé par l'ex-patron du groupe de sports, Robert Louis-Dreyfus, qui ruine cette version et sur lequel la justice n'avait jamais mis la main. »
J’invite ceux et celles qui ne sont pas abonné(e)s à Médiapart et qui souhaitent une information libre et crédible à faire ce geste utile toutes affaires cessantes. Là encore, il y va de la liberté de la presse.

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