Lors de la campagne des cantonales. (photo JCH) |
La liste MODEM se veut plutôt une liste dite de la « société civile », mais cela mérite quelques explications. D’autant plus que le MODEM vient de rejoindre l’UDI de Borloo et fait l’union avec l’UMP comme à Pau par exemple où François Bayrou espère ravir la mairie à une sortante socialiste. Le MODEM se situe bien à droite. Il y a donc une logique politicienne là derrière. Et un vrai combat politique à conduire puisque tous les candidats et candidates aux élections municipales sont par définition issu(e)s de la société civile composée de citoyen(ne)s éligibles.
Anne Terlez considèrerait
que dans les mots « politique municipale », le mot politique serait un gros
mot. Dans son esprit — c’est un cliché assez répandu — les investissements publics
et la manière de faire fonctionner les services municipaux seraient des notions
neutres, indépendantes des grands enjeux de pouvoir et des orientations «
politiques » des dirigeants. Comme me l’a bien dit un membre de sa liste dont
je tairai le nom : « je ne change
pas d’idées puisque notre liste est sans étiquette. » La formule est
savoureuse et je ne crois pas que son auteur en mesure toute la portée. Anne Terlez a donc tort. Une
politique municipale répond à des objectifs politiques précis et nécessite des
moyens financiers liés à un engagement du même nom. C’est une utopie que de
croire le contraire et c’est une forme de tromperie que de tenter de le faire
croire aux électeurs.
Car il existe bien des
politiques de gauche et de droite. Favoriser la solidarité, investir massivement pour la
jeunesse et pour les écoles, subventionner la vie associative, doter la ville d’équipements
publics performants et accessibles à tous, privilégier la gestion publique sur la gestion privée,
respecter les droits fondamentaux des citoyens notamment ceux des élus de l’opposition, les associer
en amont, les informer en aval, mettre en place des organes de participation, gérer
la dette d’une manière plutôt que d’une autre, tout cela répond à une politique
de gauche…ou de droite. A la CASE par exemple, les prises de position de Bernard Leroy,
maire du Vaudreuil, centriste lui aussi, répondent à des préoccupations d’homme
de droite. Sur la répartition et
le montant des impôts, l’avenir du foncier, la situation du personnel de la fonction
territoriale, le rôle des délégations de services publics, Bernard Leroy
raisonne comme un homme de droite protecteur de l’entreprise privée, animé par
une vision bucolique de la gestion communale.
Que va donc faire Jacky Bidault
sur cette liste du MODEM ? Je sais bien que son adhésion au PRG — il en a
démissionné récemment — n’était qu’une adhésion opportuniste. Cette étiquette
lui a permis de faire campagne aux élections cantonales avec la conviction de l’emporter.
Franck Martin, alors son mentor, et Olivier Taconet, son directeur politique, l’avaient
convaincu de sa victoire. Il y a cru. La campagne contre Leslie Cléret
(sortante socialiste) fut âpre, comme toutes les campagnes lovériennes d’ailleurs.
Sèchement battu, Jacky Bidault ressentit de la déception, de l’amertume, du regret aussi, compte
tenu de l’attitude de certains élus de la majorité municipale qu’il considérait,
sinon comme des amis, du moins comme des « camarades » dont on connaît bien le sens
en politique. Cette campagne a laissé des traces dans les esprits et il fallait
bien qu’un jour ou l’autre l’addition fût payée. Jacky Bidault a pris le prétexte
de l’union prochaine du maire avec les socialistes pour rompre un pacte majoritaire déjà
sérieusement ébréché alors que son travail d’adjoint fut plus que méritoire. Les trottoirs et la voirie viennent toujours en tête des préoccupations citoyennes.
Autrement dit, M. Bidault retrouve sa
famille naturelle. Celle du centre-droit, de la droite quoi, et c’est bien
pourquoi Franck Martin a raison quand il dit que ce ralliement ne fera pas
bouger un seul vote. Même à la marge. Je ne vois donc pas ce que Jacky Bidault
a à gagner, en terme d’estime personnelle, à devenir un transfuge à quelques
semaines du premier tour des élections municipales. Il sait que la liste MODEM fera
un score de basses eaux. Pourquoi ne s’est-il pas contenté de conserver une
image de victime d’un système broyeur d’espérance et cruel pour les égos ?
Il faut savoir tirer les leçons de ses échecs. Et ne pas espérer une revanche là où il n'y aura que du dépit. Mais comme Jacky Bidault est un
golfeur passionné et que pour cette raison, il ne peut être tout à fait mauvais
(humainement s’entend) je lui souhaite de beaux parcours et de belles parties.
(1) Cette citation n'est pas de Jacky Bidault mais d'un membre de la liste Terlez.
Précision
Sur Facebook, Jacky Bidault m'accuse de hurler avec les loups, Franck Martin en l'occurrence. Il m'a mal lu ou mal compris. On peut contester le maire de Louviers sur bien des points et juger que son analyse politique est juste. Je n'ai fait ni plus, ni moins. Je confirme qu'une liste sans étiquette est une liste de droite et que l'ancien adjoint à la voirie à tort de se fourvoyer dans ce qui va être une impasse. Peut-être me reproche-t-il d'avoir rendu public mon point de vue ? Pendant des années, j'en ai pris, j'en prends et j'en prendrai plein la tête selon des méthodes éprouvées et approuvées par le maire. Je n'ai pas vu ni lu que Jacky Bidault s'en était indigné publiquement. Ou alors, j'ai mal suivi le film ! Quand on est un homme public — tout candidat aux élections l'est — il faut savoir accepter la critique et le commentaire.
(1) Cette citation n'est pas de Jacky Bidault mais d'un membre de la liste Terlez.
Précision
Sur Facebook, Jacky Bidault m'accuse de hurler avec les loups, Franck Martin en l'occurrence. Il m'a mal lu ou mal compris. On peut contester le maire de Louviers sur bien des points et juger que son analyse politique est juste. Je n'ai fait ni plus, ni moins. Je confirme qu'une liste sans étiquette est une liste de droite et que l'ancien adjoint à la voirie à tort de se fourvoyer dans ce qui va être une impasse. Peut-être me reproche-t-il d'avoir rendu public mon point de vue ? Pendant des années, j'en ai pris, j'en prends et j'en prendrai plein la tête selon des méthodes éprouvées et approuvées par le maire. Je n'ai pas vu ni lu que Jacky Bidault s'en était indigné publiquement. Ou alors, j'ai mal suivi le film ! Quand on est un homme public — tout candidat aux élections l'est — il faut savoir accepter la critique et le commentaire.
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