Hubert Védrine avec des lycéen(ne)s de Marc Bloch. (photo JCH) |
Dans le cadre des conférences
du cercle Marc Bloch, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et Jean-Pierre
Cantrelle, proviseur du lycée, ont invité Hubert Védrine, ancien ministre des
Affaires étrangères sous François Mitterrand et avec Lionel Jospin, à venir
plancher devant les élèves de l’atelier « Sciences po » et de terminales et
premières intéressés par l’histoire contemporaine. Quelques habitants de la région
étaient également présents au théâtre des Chalands pour écouter l’expert des
questions internationales.
Avec Hubert Védrine, tout
semble simple. Le discours, extrêmement pédagogique, trace les grandes lignes
de forces des puissances mondiales, qu’elles soient anciennes ou émergentes. Si
les Etats-Unis demeurent la nation la plus influente sur les plans économique,
militaire, idéologique, l’Europe occupe encore une place privilégiée car composée
de pays où la démocratie n’est pas née d’hier. Et comme la démocratisation, c’est
lent et long…
Le monde évolue à grande
vitesse. La Chine, l’Inde, le Brésil, le Japon…deviennent des nations de
premier plan ou le redeviennent dans le cas de l’empire du milieu. Le
Moyen-Orient exerce une influence importante grâce à ses richesses naturelles
(le pétrole) ou à des guerres de religion. Les sunnites et les chiites de l’Islam
ne sont-ils pas les catholiques et les protestants de la chrétienté ?
Hubert Védrine explique bien
les enjeux des négociations et des sommets qui les accompagnent. L’Iran, l’Irak,
la Centre-Afrique, le Mali…l’Afrique du sud avec Nelson Mandela (1) l’Egypte,
Israël, la Palestine…autant de terres et de territoires disputés sans que les
nations dites unies ou la communauté internationale (qui n’a rien d’une
communauté selon l’orateur) puissent intervenir utilement sur le chemin de la
paix ou du développement.
Marc-Antoine Jamet
interpelle son ami Védrine : quelle est la politique étrangère de la France ?
La réponse tient en un mot : autonomie. Que l’on puisse encore, dans vingt
ans, défendre les intérêts des Français ou des amis de la France de manière
totalement indépendante, voilà qui peut définir une politique étrangère bien défendue,
au demeurant par Laurent Fabius. Ce dernier, membre de la délégation présente
en Afrique du sud ce jour n’a-t-il pas été en 1984 l’un de ceux qui ont le
mieux plaidé contre le régime d’Apartheid et pour des sanctions plus sévères à
l’égard du régime raciste ?
L'atelier Marc Bloch recevra prochainement MM. Stoleru et Vieworka.
(1) En relatant sa rencontre avec Nelson Mandela en 1994, Hubert Védrine se souvient d'un homme au charisme exceptionnel. « Il semblait flotter dans l'ai en marchant et respirait la bonté. »
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