5 mars 2013

Les usagers doivent occuper une place plus importante dans la gouvernance de l'hôpital public


Nous avons eu, nous avons, nous aurons tous et toutes besoin un jour de l’hôpital public. Quand j’entends les personnels hospitaliers demander plus de moyens j’incline à souhaiter que le gouvernement leur donne satisfaction. Mais avant d’entrer dans les méandres des différents services et des diverses spécialités pour cerner l’ensemble des besoins, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a demandé un rapport à un spécialiste de l’hospitalisation publique afin de dresser le diagnostic réel de ce grand service public régalien : "L'important, a-t-elle déclaré, est de tourner la page de la loi Bachelot, qui a crispé comme jamais le monde hospitalier."
Parmi les propositions présentées à Marisol Touraine le 4 mars, le rapport insiste pour que les mesures à mettre en œuvre restaurent la confiance entre les soignants et les soignés. Cela passe évidemment par une meilleure prise en charge technique des malades mais aussi et surtout par une écoute plus attentive et plus longue dans la durée de leurs besoins.
Quand on regarde de près les services d’urgences, par exemple, il est évident que 60 % des patients présents n’ont pas grand-chose à y faire sinon à être rassurés. Et ce n’est pas rien. Mais les 16 millions de personnes qui se pressent aux urgences chaque année en France devraient être mieux conseillées, mieux renseignées et mieux fléchées. Cela limiterait l’encombrement des couloirs souvent remplis à ras bord de brancards avec des patients stressés.
Plus globalement, Il s’agit de susciter une vaste réforme destinée à remettre en cause le fonctionnement actuel de l’hôpital. Alors que les technologies de diagnostic, de soins, évoluent à une rapidité énorme, alors que le personnel soignant continue de s’investir au-delà de ce qu’on lui demande faute d’infirmières et d’aides soignants en nombre suffisant, alors que la médecine et la chirurgie publiques nous donnent la preuve d’une qualité bien supérieure à la moyenne des pays européens, il est temps d’agir à la fois pour rationaliser les dépenses et les examens et pour mettre en place « des mécanismes nouveaux qui doivent permettre une tarification au parcours ».
Cela ne se fera pas en jour. Une réforme digne de ce nom nécessitera le concours de tous : Etat, collectivités territoriales, agences régionales de santé, professionnels des soins et des patients. Le diagnostic proposé à la ministre demande que ces derniers bénéficient d’une place plus importante dans la gouvernance ce que souhaite également Marisol Touraine. Mais sous quelles formes ?

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