Nous avons eu, nous avons,
nous aurons tous et toutes besoin un jour de l’hôpital public. Quand j’entends
les personnels hospitaliers demander plus de moyens j’incline à souhaiter que
le gouvernement leur donne satisfaction. Mais avant d’entrer dans les méandres
des différents services et des diverses spécialités pour cerner l’ensemble des
besoins, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a demandé un rapport à un
spécialiste de l’hospitalisation publique afin de dresser le diagnostic réel de
ce grand service public régalien : "L'important, a-t-elle déclaré, est de tourner
la page de la loi Bachelot, qui a crispé comme jamais le monde
hospitalier."
Parmi les propositions
présentées à Marisol Touraine le 4 mars, le rapport insiste pour que les
mesures à mettre en œuvre restaurent la confiance entre les soignants et les
soignés. Cela passe évidemment par une meilleure prise en charge technique des
malades mais aussi et surtout par une écoute plus attentive et plus longue dans
la durée de leurs besoins.
Quand on regarde de près les
services d’urgences, par exemple, il est évident que 60 % des patients présents
n’ont pas grand-chose à y faire sinon à être rassurés. Et ce n’est pas rien.
Mais les 16 millions de personnes qui se pressent aux urgences chaque année en France
devraient être mieux conseillées, mieux renseignées et mieux fléchées. Cela
limiterait l’encombrement des couloirs souvent remplis à ras bord de brancards
avec des patients stressés.
Plus globalement, Il s’agit
de susciter une vaste réforme destinée à remettre en cause le fonctionnement
actuel de l’hôpital. Alors que les technologies de diagnostic, de soins,
évoluent à une rapidité énorme, alors que le personnel soignant continue de
s’investir au-delà de ce qu’on lui demande faute d’infirmières et d’aides
soignants en nombre suffisant, alors que la médecine et la chirurgie publiques
nous donnent la preuve d’une qualité bien supérieure à la moyenne des pays
européens, il est temps d’agir à la fois pour rationaliser les dépenses et les
examens et pour mettre en place « des mécanismes
nouveaux qui doivent permettre une tarification au parcours ».
Cela ne se
fera pas en jour. Une réforme digne de ce nom nécessitera le concours de
tous : Etat, collectivités territoriales, agences régionales de santé,
professionnels des soins et des patients. Le diagnostic proposé à la ministre
demande que ces derniers bénéficient d’une place plus importante dans la
gouvernance ce que souhaite également Marisol Touraine. Mais sous quelles
formes ?
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