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Le choix de Nathalie Kosciusko-Morizet comme porte-parole du
candidat Sarkozy avait fait grincer des dents à la droite et à la gauche de
l’UMP lors de la campagne présidentielle. Les Lionel Lucca et autres Jérôme
Chartier la trouvaient trop «bobo» pour incarner correctement la ligne
politique de Patrick Buisson, celle retenue par Sarkozy sous le signe de « à
droite toute ». Malgré bien des préventions, NKM — puisque c’est comme cela
qu’on l’appelle — s’est bouchée le nez à plusieurs reprises en entendant Sarkozy,
Guéant ou les représentants de la droite forte, développer des arguments
fleurant bon l’identité nationale, la viande cascher ou
l’anti-islamisme primaire.
Députée de l’Essonne et maire de Longjumeau, NKM a retrouvé
son siège de parlementaire d’un cheveu et a failli mordre la poussière. Il est
vrai que le Front national avait juré sa perte. Lors de l’épique bagarre
opposant Fillon à Copé, NKM s’est bien gardée de s’engager. Hors du ring, elle
a compté les points sans servir d’arbitre tout comme son compère Bruno Le Maire
très affairé à ne pas apparaître sur la scène publique. Depuis il s’est bien
rattrapé. Très courageusement, ces deux personnalités prometteuses (de
quoi ?) se sont tu pendant les semaines sanglantes avant de faire part de
leur haute opinion sur ce qu’il faudrait faire pour rénover le parti UMP,
adopter un nouveau programme politique et, évidemment, changer les principaux
protagonistes grillés par tant d’insultes et de coups bas.
A Longjumeau, NKM est en danger. La gauche y est plus que
menaçante ? Alors, pourquoi pas un bon petit parachutage à Paris ? Longjumeau-Paris c’est 18 km
à vol d’oiseau et 23 par la route. Et Paris, Ah, Paris ça a de la gueule, non ? Alors
prenant son courage à deux mains, NKM se lance dans la folle course des municipales à
Paris, une décision capitale pour elle plus que pour la France. Mais avant d’affronter Anne
Hidalgo, la dauphine de Bertrand Delanoë, elle va devoir franchir quelques
obstacles : les haines recuites des UMP parisiens, l’hostilité de Rachida
Dati, dont la détestation de Fillon n’a d’égale que l’exécration qu’elle
éprouve envers NKM, et une primaire à droite qu’elle semble devoir gagner haut
la main.
Après, les affaires se corseront. Après, il faudra venir à
bout des élus sortants, socialistes, Verts, communistes, dont le bilan est plus
que flatteur. Certes, NKM jouera le mécontentement à l’égard du gouvernement —
elle ne sera pas la seule en France — et des socialistes. Mais sera-ce
suffisant pour emporter les arrondissements décisifs. NKM présente bien, elle a
une fibre (pas deux) écologiste, mais elle demeure une personnalité très à
droite. Elle a beau se cacher derrière un modernisme de façade, elle demeure
conservatrice, un peu ringarde, souvent réac. Son abstention sur le mariage pour tous est la preuve de la timidité de ses convictions. NKM ? Une bonne bourge
bien-pensante. Pas de quoi émoustiller les parigot(e)s…
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