22 février 2013

Les taupes de Sarkozy sévissent à l'Elysée…et ailleurs


La droite UMP instruit le procès des ministres socialistes. Ces derniers auraient la fâcheuse tendance de nommer aux postes importants des amis à eux, des gens dans lesquels ils ont confiance. A-t-on jamais vu des responsables dignes de ce nom désigner des adversaires pour remplir des politiques manifestement contraires aux idées qu’ils défendent ? Certes, tous les postes ne sont pas politiques. Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, ne vient-il pas de désigner une ancienne magistrate à la cour des comptes peu suspecte de sympathie pour la gauche pour siéger au Conseil constitutionnel ?
C’est d’autant plus hypocrite de la part des responsables UMP qu’un grand magazine généraliste vient de publier un long article sur les «taupes» de Sarkozy. le grand public ne le sait pas mais l’ancien président de la République a laissé, à l’Elysée et dans la police, nombre d’amis à lui chargés de l’informer en temps réel, sur l’agenda de François Hollande, sur les personnalités qu’il reçoit et sur les projets qu’il prépare. L’article en question évoque même des renouvellements de contrats signés par Nicolas Sarkozy entre les deux tour des l’élection présidentielle au bénéfice de ses copains.
François Hollande, Jean-Marc Ayrault, les ministres, dont celui de l’Intérieur, sont donc entourés d’oreilles indiscrètes dont la loyauté à l’égard du pouvoir est plus que discutable. Et ce sont les mêmes à droite qui s’indignent de ce que la majorité actuelle aurait tendance à privilégier des hommes et des femmes fiables !
La France ne connaît pas le spoil system américain. Ce système des dépouilles autorise en effet le président des Etats-Unis à se séparer du jour au lendemain d’une administration complète pour y installer la sienne. En France, les hauts fonctionnaires sont généralement titulaires de la fonction publique, ont passé avec succès des concours difficiles, s’inscrivent dans un plan de carrière précis. Les cabinets des ministres et du président comprennent, heureusement, des conseillers et des administrateurs proches politiquement et donc sûrs. Mais peut-on demander aux huissiers, aux secrétaires, aux chauffeurs, aux membres des catégories B et C d’aimer le pouvoir en place ? Sans doute pas. Le pouvoir doit tout de même attendre d’eux une droiture qui ne confine en rien à la fidélité. Leur probité suffira.

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