Arnaud Montebourg chez M-Real lors de la reprise par Double A. (photo Jean-Charles Houel) |
Un certain Mister Maurice Taylor,
industriel américain recalé lors d’une présidentielle américaine ancienne (républicain et ultralibéral) s’est
distingué, récemment, en adressant une lettre à Arnaud Montebourg, notre ministre du
redressement productif. Le Monsieur Taylor en question, connu pour ses déclarations
crues et son caractère bourru, agresse la France, son gouvernement, ses
syndicats et ses salariés. candidat éphémère à la reprise de l’usine Goodyear à Amiens,
l’Américain écrit au ministre pour lui indiquer qu’il renonce à son projet et
en énumère les causes. Cette lettre (des extraits) la voici :
"Monsieur, votre lettre fait état du fait que
vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si
stupides que ça ? Titan a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus.
Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français", écrit-il sans
ironie.
"J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les
salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois
heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant
trois heures et travaillent trois heures. Je l'ai dit aux syndicalistes français.
Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France".
"Titan va acheter un fabricant de pneus chinois
ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus
dont la France a besoin. Vous pouvez garder vos soi-disant ouvriers. Titan
n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens nord."
On pouvait compter sur
Arnaud Montebourg pour tenir la dragée haute à cet industriel américain surnommé
le Grizzly, un ours particulièrement mal méché, réputé pour son ses manières grossières
et son manque de courtoisie. «Business is business», n’est-ce pas ? Ce qui,
selon Taylor, autoriserait cette absence de délicatesse.
Dans sa réponse, Arnaud
Montebourg contredit point par point les allégations de M. Taylor. Les
entreprises américaines s’implantent en France de manière régulière, les salariés
y travaillent plus de trois heures par jour, et Arnaud Montebourg prévient M.
Taylor que ces produits, s’il les vend en France, feront l’objet d’un examen
attentif concernant sécurité et fiabilité…au-delà du fait que des salariés payés
moins d'un euro de l’heure peuvent être consciencieux.
Cet incident illustre bien
la goujaterie de certains dont le comportement ne peut s’expliquer que d’une
seule façon : l’argent peut tout, l’argent autorise tout. On comprend
mieux le sens de la déclaration de François Hollande quand il affirmait au
Bourget que « notre adversaire, c’est la finance. » Sans en donner le nom ni en
préciser le visage, François Hollande visait ces magnats tout puissants, ces
banquiers véreux, des exilés fiscaux, ces fraudeurs patentés, qui font tant de
mal à l’économie et aux salariés.
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