23 février 2013

Municipales 2014 à Louviers, l'union demeure un combat


L'école Jean Prévost aurait besoin d'un entretien suivi. (photo JCH)
Contrairement à ce qu’a affirmé le maire de Louviers à plusieurs reprises, je ne suis en aucun cas le porte-parole de la section de Louviers du Parti socialiste et encore moins celui de la fédération de l’Eure. Ces organes ont leur bureau, leurs responsables, tous élus, et je me garderais bien de m’arroger des fonctions que je ne possède pas. Je sais bien qu’il est facile de caricaturer et de coller des étiquettes pour étayer des démonstrations mais la réalité est que ce blog est tenu par un militant socialiste dont les avis et les remarques lui appartiennent en propre.

Si je prends cette précaution en introduction de mon propos c’est pour contrecarrer en amont les éventuelles critiques que certains pourraient faire collectivement au PS à la suite des observations que m’inspire la rencontre entre Franck Martin, maire de Louviers, accompagné de Jacky Bidault et Denis Laheye, adjoints, Diego Ortega, directeur du cabinet du maire et Olivier Taconet, président du Parti radical de Gauche (1) et des membres de la section PS de Louviers dans le cadre des futures élections municipales de 2014.

Franck Martin avait sollicité cette rencontre avec le PS local depuis plusieurs semaines, elle a eu lieu, samedi matin, dans la salle de l’Hôtel de ville. Christian Renoncourt, secrétaire de la section, avait à ses côtés, François Loncle, député et Leslie Cléret, vice-présidente du conseil général, ainsi que plusieurs membres de la section issus des cantons nord et sud de Louviers. Le ton fut policé, le climat serein et les débordements inexistants. Au nom de la transparence bien utile en ces temps, je me propose de rendre compte, à ma façon, de cette rencontre, la première depuis les élections de 2008.

Ce que je retiens de ce face à face : Franck Martin se présente comme le leader de l’équipe sortante, fort de son bilan qu’il trouve bon. le contraire eût été surprenant. Il se déclare prêt à poursuivre la tâche sur un programme connu, selon lui, et lancé depuis longtemps. Comme un renouvellement de sa liste semble nécessaire, il se déclare prêt à accueillir des «citoyens »engagés, constructifs, dotés d’idées nouvelles, sans qu’ils soient nécessairement engagés dans un parti. S’ils sont de gauche, c’est bien, s’ils ne le sont pas, c’est bien aussi. Au nom de l’ouverture. Il ne s’engagera pas dans des discussions de parti à parti, tout cela c’est dépassé. Il ne l’a pas dit expressément mais il le pensait, c’est ringard.

Des discussions avec les candidats…à la candidature sur sa liste vont s’ouvrir, il suffira aux membres du PS intéressés de s’inscrire, de prendre un ticket et d’attendre leur tour pour faire leurs propositions. Le leader jugera de la qualité des propositions à la majorité. Christian Renoncourt et François Charmot, pour le PS, ont bien tenté d’interroger Franck Martin sur l’avenir des régies et les délégations de services publics, ainsi que sur la politique financière de la ville. Questions stupides, évidemment (2). Les régies, c’est la CASE, pas la ville de Louviers. Les finances c’est : stabilisation des taux. Point barre. J’ai demandé au maire pourquoi sa plaquette IFOP distribuée dans tous les foyers était incomplète et ne comportait ni la question ni la réponse concernant le niveau des impôts à Louviers jugés majoritairement plus élevés qu’ailleurs. Réponse : parce que tous les citoyens, partout, considèrent qu’ils paient trop d’impôts. C’est donc une question banale. La preuve ? Les journaux locaux avaient à leur disposition l’ensemble des questions et des réponses.

La séance épaissit son mystère quand Nathalie Bellevin fait un peu de comptabilité. Combien de candidats PS ? Pour faire quoi ? Répondre maintenant a semblé prématuré au maire sortant. D’ailleurs, si d’aventure une liste d’union point un jour prochain il s’attardera sur le profil des éventuels postulants socialistes. Ils devront être martino-compatibles et d’une loyauté sans faille. Pas question qu’ils se fassent dicter leur vote ou leurs propositions par le premier secrétaire fédéral du PS (NDLR : Marc-Antoine Jamet). Je rappelle au passage que les négociations de 2008 avaient achoppé sur cette question de la CASE et du nombre de délégués PS et de la crainte par le maire sortant de voir se constituer un axe socialiste au sein de l’agglomération. De mon point de vue, ce procès d’intention est inadmissible. Il l’est d’autant plus que l’ancien président de l’agglomération Seine-Eure clame partout qu’à la CASE on défend des projets collectifs et pas des intérêts communaux. Pourquoi diantre, les éventuels délégués PS de Louviers seraient-ils soupçonnés de ne pas jouer collectif ? A moins qu’il ne s’agisse de faire allégeance au maire sortant et d’accepter sans broncher toutes ses propositions ? C’est faire peu de cas de l’opinion des uns et des autres et du débat contradictoire le cas échéant. A ce sujet, j’aimerais connaître le point de vue de Patrice Yung le nouveau président de la CASE absent ce matin et réputé pour un grand sens du dialogue.

Dans la discussion, quelques membres du PS ont voulu en savoir un peu plus sur l’engagement politique de la future liste du maire. «Les gens nous connaissent» affirme-t-il. Raison suffisante pour ne pas sortir les drapeaux des uns et des autres. Il compte sur le talent, la compétence, l’engagement. Du concret et du pragmatisme. A l’exemple de sa municipalité dont le bilan doit être accepté avec le projet-programme 2014-2020 qui selon Franck Martin, n’aurait pas beaucoup changé depuis 2008. Toujours l’école Jules Ferry et toujours l’éco quartier.

Comme il a sur sa liste actuelle, assure-t-il, des Verts, des membres du Front de gauche, des radicaux et des sans partis…et même des gens de droite, il n’a qu’une exclusive : pas de NPA ! Ce n’est pas surprenant. Imagine-t-on un NPA volontaire pour gérer avec Martin ? François Loncle éclaire le débat : les socialistes ne seront jamais présents aux côtés de membres de l’UDI et de l’UMP. Le député propose une union calquée sur ce qui se fait au plan national dans le cadre de la majorité (PS-EELV-PRG-PC) puisque l’élection de 2014 s’inscrira dans un contexte politique particulier. Après ces échanges polis, les représentants de la municipalité ont quitté la salle. Christian Renoncourt a auparavant promis que la section PS ferait connaître sa position dans un mois. D’ici là, tout le monde prendra le temps de la réflexion.

(1) Olivier Taconet, salarié de la CASE et président du PRG départemental, s’est invité à la réunion, ce que Franck Martin avait tu.

(2) Pour Franck Martin, la rupture de 2007 est due au PS. François Loncle a rappelé, opportunément les événements de l’année 2007 et la candidature du maire de Louviers aux législatives, un geste particulièrement peu amical voire hostile.

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