Il y a quelques jours Dominique de Villepin a averti les Français que la situation de crise risquait de finir mal. A l'évidence, Nicolas Sarkozy, candidat-président ou président-candidat suscite un phénomène de rejet tel qu'il ne peut plus se promener dans les rues sans une protection de centaines de CRS et de gardes mobiles. Pourquoi ? Sarkozy, Copé et leur clan ont choisi de conduire une campagne clivante, agressive, rude, méchante. « Un massacre à la tronçonneuse » a assuré Jean-François Copé. Quand on utilise ces expressions, particulièrement odieuses, on agite des sentiments peu nobles et plus primaires que réfléchis.
Les socialistes doivent-ils pour autant tendre l'autre joue ? Bien sûr que non. François Hollande n'est ni un fanatique ni un va-t-en-guerre. Il tente — et y réussit d'ailleurs — à imposer ses thèmes de campagne s'adaptant, comme le souligne le journal Le Monde, à une stratégie de mouvement propre à désarmer ses adversaires. La droite a eu tort de sous-estimer François Hollande, de le considérer comme un candidat de deuxième catégorie, un candidat suppléant…En réalité, le président du conseil général de la Corrèze sait passer à l'offensive au bon moment, ajuster le tir et pratiquer la contre attaque si tant est que la politique est bien l'art de la guerre en temps de paix.
Que s'est-il passé à Bayonne hier ? Sarkozy, contre l'avis du maire UMP qui l'avait mis en garde, a voulu passer outre les conseils de prudence et s'est risqué à gagner le vieux Bayonne. C'est là que l'attendaient des indépendantistes basques et aussi des militants et élus socialistes. Des huées, des sifflets, des œufs ont été jetés (c'est très mal !)…le tout dans une cohue digne d'une féria avec taureau. A Bayonne on n'est pas dépaysé.
Les ténors (appelons les ainsi) de l'UMP accusent aujourd'hui Hollande et le conseil politique du candidat PS d'avoir fomenté cette agression verbale ! Évidemment, Hollande qui était à Lyon, ne savait rien de ce qui se tramait à Bayonne. Sarkozy, jamais avare de bons mots, a même précisé que François Hollande préparait une « épuration ». Allons donc. Non seulement nous délivrons à Sarkozy un point Godwin mais en plus, nous le remercions de se ridiculiser un peu plus chaque jour. Alors que François Hollande est en tête dans les sondages de premier et second tours, quel serait son intérêt à susciter des incidents ? Il n'y a guère que NKM pour croire à ces sornettes. Dupont-Aignan a raison, qui sème le vent récolte la tempête.
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