François Hollande en visite sur le site M-Real à Alizay (photo DR) |
La
Confédération européenne des syndicats (CES) a décidé d’organiser une journée
d’action européenne, le 29 février à la veille du Conseil européen des 1er et 2
mars prochains. « Il s’agit d’envoyer un message fort aux
décideurs européens : trop c’est trop ! Des alternatives à
l’austérité existent. Il faut mettre l’emploi et la justice sociale au cœur des
priorités ».
Il faut cesser de saigner la Grèce
La CES poursuit
fort justement : « La réponse à
la crise, qui remporte l’unanimité politique en Europe aujourd’hui, est celle
de l’austérité et de la discipline budgétaire. Couper dans les salaires, dans
la protection sociale, attaquer les mécanismes de négociation, hyper
flexibiliser les contrats de travail, voilà ce que les idéologues néo-libéraux
proposent comme seul horizon ! » Des centaines de milliers de
travailleurs grecs ont manifesté avec force contre l’adoption de nouvelles
mesures d’austérité qui entraînent nombre d’entre eux dans la misère. Ces
mesures étranglent la Grèce et ne règlent pas sur le long terme la situation de
ce pays qui plonge dans la récession.
Dans une déclaration intitulée : « Il faut cesser de saigner la Grèce »,
Catherine Trautman, au nom de la délégation socialiste française au Parlement
européen, écrit « Ce à quoi nous
assistons en Grèce nous interpelle : ce que Merkozy fait au peuple grec,
Merkozy le prépare pour le reste de l’Europe ». Et en Espagne,
plus d’un million de personnes ont manifesté, à l’appel des CCOO et de l’UGT,
contre un nouveau code du travail marqué du sceau du recul social qui, selon
les deux grands syndicats espagnols, va « accélérer la destruction de
l’emploi ».
MES et Traité européen : à
renégocier !
Le 30 janvier
2012, un nouveau projet de traité européen « sur la discipline
budgétaire » a été finalisé : le Traité sur la coordination et la
gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG). Pour la
Confédération européenne des syndicats, ce traité « fait un pas de plus vers l’austérité et prévoit des sanctions en cas de
déficits. Ce traité, qui devrait être adopté par le Conseil européen des 1er et
2 mars, grave dans le marbre la discipline budgétaire et risque d’enfoncer
l’Europe dans la récession ». François
Hollande, avec raison, indique que s’il est élu, il le renégociera. Sigmar
Gabriel, le président du SPD (parti social-démocrate allemand), a déclaré dans
un communiqué : « Des sujets
comme la taxation de la spéculation financière, la régulation des marchés
financiers, la lutte contre le dumping fiscal et surtout des mesures efficaces
de soutien à la croissance sont totalement absents du plan Merkel/Sarkozy.
C’est pourquoi François Hollande a raison, s’il est élu président de la
République, de reprendre la discussion sur le pacte budgétaire. Il a le total
soutien du SPD ».
Il faudra un référendum !
Le Mécanisme
européen de stabilité fait référence explicitement à ce traité (sans parler du
fait qu’il est un mécanisme à l’usage de la finance, dans la mesure où les
fonds prêtés vont directement rembourser les banques qui détiennent les titres
de la dette grecque par exemple sans que les Grecs n’en voient la
couleur !). Un vote
« contre » de la part des députés socialistes français aurait été
logique (c’est ce qu’une vingtaine d’entre eux a d’ailleurs fait). Cela aurait
aidé François Hollande à créer un meilleur rapport de forces pour lui
faciliter la tâche lorsqu’il ira, comme il l’a annoncé, rencontrer Angela
Merkel pour renégocier le TSCG. Et il
faudra consulter le peuple france par référendum pour savoir s’il
faut, au final, ratifier ce traité.
Mobilisons-nous !
Quoi qu’il en
soit, le 29 février, aidons au succès des rassemblements intersyndicaux prévus
à l’appel de CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA afin d’affirmer, comme le fait la
CES, que « d’autres solutions
existent à la seule discipline budgétaire. C’est
un plan de relance pour l’emploi et une croissance durable qu’il nous faut ».
(communiqué de Démocratie et socialisme)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire