C’est au
hasard d’un bref communiqué recueilli sur France Info que se découvre peu à peu
la réalité de ce qui s’est joué au Japon dans les heures et les premiers jours
qui ont suivi la catastrophe nucléaire de Fukushima. Au hasard de ce genre de
brèves qu’on n’entend que le matin très tôt et qui ne sont ensuite jamais
reprises... Lentement, très lentement, les informations commencent à filtrer.
Les mois
ont passé. En France, la catastrophe, si dramatique qu’elle fut, a depuis
longtemps été chassée de l’actualité par d’autres nouvelles. De Carla ou de
Valérie, ainsi va la vie ! Elle est désormais reléguée dans les médias au
rang des affaires classées, ce qui est pourtant loin d’être le cas. À nouveau,
sous l’amicale pression d’un lobby électronucléaire toujours aussi actif – nous
y reviendrons prochainement –, nombre des candidats à la présidence de la
République, au premier rang desquels se situe le sortant, se font, ouvertement
ou insidieusement, les avocats du nucléaire civil. Comme s’il ne s’était rien
passé. Les Françaises et les Français auraient-ils la mémoire si courte ?
Mais
lorsque l’homme, ayant joué les apprentis-sorciers, ne maîtrise plus rien, on
ne peut pas toujours compter avec la chance. Les Françaises et les Français
seraient bien avisés d’y réfléchir. La centrale électronucléaire de
Nogent-sur-Seine ne se trouve qu’à 100 kilomètres du cœur de Paris. Et il s’en
trouve bien d’autres en France proches de grands centres urbains. Nos fameux
experts du sujet, dont on découvre lorsqu’on approfondit un peu la question,
qu’ils sont peu ou prou liés au lobby électronucléaire – tout comme les experts
du médicament le sont aux laboratoires pharmaceutiques –, auront beau nous
affirmer, avec l’invraisemblable aplomb des gens bardés de certitudes, que rien
de semblable ne pourrait arriver en France, nous n’en croirons pas un mot. Le
point commun à tous les accidents technologiques est de procéder d’un
enchaînement de circonstances malheureuses et exceptionnelles qu’aucun esprit
rationnel n’aurait eu à priori l’idée d’associer.
Le choix
du nucléaire, imposé depuis cinquante ans par la technostructure, sans que le
peuple n’ait jamais eu son mot à dire sur la question, est quoiqu’on en pense
un pari dangereux. C’est pourquoi, à ce moment de l’histoire de notre pays où
va de nouveau se poser le choix crucial des énergies dont nous aurons besoin
pour les cinquante prochaines années, il importe absolument que notre peuple
soit consulté par voie de référendum sur la poursuite ou l’abandon à terme – et
à quel terme ? – de l’énergie d’origine électronucléaire. Comme le
souligne Jean-Luc Mélenchon, le positionnement de chacune et de chacun d’entre
nous sur cette question ne recouvre pas, loin s’en faut, les clivages
politiques traditionnels. Il est des anti-nucléaires à droite comme à gauche.
Il est aussi des pro-nucléaires à gauche comme à droite. Il faut donc enfin mettre
la question en débat.
C’est une
exigence démocratique et c’est ce que propose le Front de Gauche. Et c’est aussi
la position à laquelle de plus en plus de nos amis écologistes se rallient. Si
le référendum a quelque raison d’exister, c’est précisément pour arbitrer le
choix sur ce type de sujet.
Reynald
Harlaut
Front de
Gauche
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