5 novembre 2011

G 20 ou G vain ?


« Le rideau est enfin tombé à Cannes sur le pitoyable spectacle qu’a donné une fois de plus cette réunion des chefs d’États les plus puissants du monde. Au grand soulagement des Cannois pour commencer, qui ont vécu au cours des derniers jours un véritable enfer. Une concentration policière à nulle autre pareille, reflet de l’obsession sécuritaire qui tourne à la paranoïa. À l’évidence, toutes ces belles personnes ont peur du peuple et de la démocratie dont ils ne cessent de se gargariser.


Cette assemblée autoproclamée de chefs d’États n’a pourtant aucune légitimité démocratique pour décider en notre nom de ce que sera notre avenir. Mais Nicolas Sarkozy, fidèle à lui-même, ne pouvait passer à côté d’un tel évènement avec le déploiement médiatique qu’il suscite sans l’utiliser aux fins de sa propagande personnelle en vue de sa réélection à la présidentielle de 2012. Lui dont la popularité se situe dans les profondeurs abyssales. Remarquez le choix des endroits pour organiser ces grands raouts : Deauville et Cannes. Les lieux les plus bling bling qui soient. Ceux du luxe, du jeu, de l’argent facile, du plaisir et de leur affichage public, aux yeux de tous, sous les flashs des photographes et les caméras de la médiacratie. Du pur, du vrai Sarkozy, tel qu’on le vit au Fouquet’s. Et, cerise sur le gâteau, tout cela aux frais du contribuable français dont notre président de la République ne cesse de nous répéter que les caisses de l’État sont vides et qu’il va falloir se serrer la ceinture. Tu parles !

Tout de même, si au moins il en ressortait quelque chose de positif, de concret. De vraies décisions pour que les sept milliards d’humains qui peuplent notre planète puissent au moins espérer toutes et tous manger à leur faim. Mais non ! Demander cela, c’est déjà être utopiste. Car, au menu, hormis les questions relatives à la santé de la finance internationale, quelle place reste-t-il pour les questions essentielles ? Le réchauffement climatique et les menaces qu’il fait peser sur l’humanité toute entière, la faim dans le monde, les grands problèmes de santé publique ?

Alors, les larmes de crocodiles et la rengaine sur la malfaisance des paradis fiscaux et sur la nécessité de les supprimer, les vœux pieux sur la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, dont on ne saura ni quand, ni comment, ni à quel taux elle pourrait s’appliquer, tout cela n’est que poudre aux yeux pour endormir les peuples et ne rien changer. Comment pourrait-il en être autrement ? Quand toutes ces belles personnes sont, ou les principaux acteurs des politiques ultralibérales qui ont conduit le monde à la crise qu’il traverse, ou leurs successeurs, ou encore leurs complices. Comme le dit Jean-Luc Mélenchon à propos de la nomination par le G20 à la tête du Conseil de stabilité financière (eh oui, ça existe) d’un ancien de la banque Goldman Sachs et d’un ancien responsable de hedge fund, autant confier la lutte contre la drogue à Pablo Escobar. »

Reynald Harlaut
Front de Gauche

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