En ne se rendant pas au
rendez-vous que lui avait suggéré lundi le Ministre de l’agriculture, le PDG de
M'Real, Mikko Hellander, a démontré le peu de considération qu'il avait pour le
Gouvernement. En ne se donnant même pas la peine de négocier avec les éventuels
repreneurs, notamment les candidats français, il a indiqué le peu de cas qu'il
faisait des salariés, de leur avenir, de leur famille. En menaçant d'un plan
social dur les syndicats s'ils obstinaient à défendre leurs camarades promis au
licenciement, il a donné la preuve qu'il ne connaît depuis le début de ce
conflit qu'une seule méthode : le rapport de force. On ne peut laisser l'espoir
conduit au charnier par un tel homme froid et calculateur, sûr de lui et
dominateur. Il faut lui répondre avec ses propres arguments. Comme ont commencé
à le faire les syndicats et leurs avocats, une
action judiciaire rapide doit être menée contre le papetier devant les
tribunaux compétents. A mon sens, il doit être poursuivi au moins au nom de quatre chefs d'inculpation.
Je note que cela fait des années
que le site d'Alizay paye au holding finlandais d'importants "frais de pilotage", parfois
de plusieurs millions d'euros selon certains exercices, sans que cette taxe, ce
prélèvement, ne soient justifiés avec précision dans les comptes. La
profitabilité de l'usine d'Alizay est peut-être encore plus importante qu'on ne
le pensait.
Nous sommes devant un délai d'entrave caractérisé puisqu'un
certain nombre d'éléments sont aujourd'hui publiquement présentés par la partie
finlandaise comme s'ils étaient définitifs, à commencer par la fermeture de
l'usine, sans qu'ils aient été discutés ou au moins soutenus devant les
instances représentatives du personnel et le comité d'entreprise. Ce
comportement n’est pas nouveau. Le droit d'alerte des salariés a déjà été
entravé par le passé. Que l’on se souvienne que M'Real avait bloqué les
informations nécessaires à son exercice à plusieurs étapes cruciales des
discussions sur le futur de l’entreprise.
On peut également se demander si
le déménagement vers d'autres unités du groupe de commandes établies à Alizay
depuis des lustres, 40 000 tonnes pas moins de bon papier, ne s'apparente pas à
de l'abus de biens sociaux.
Enfin il est clair que l'action
concertée des différents acteurs finlandais pour contrôler le marché, diminuer
l'offre, garantir la stabilité voire la hausse de leurs prix, constituent des actions clairement anticoncurrentielles, des dérives oligopolistiques, pratiques que
le droit français et le droit européen punissent pour protéger une économie
saine et sincère.
Saine comme la situation de
l'usine d'Alizay, sincère comme le désir de travailler de ses salariés. C'est
pourquoi, comme hier il fallait soutenir les salariés sans réserve, il faut aux
élus quitter le registre de la dénonciation, de la protestation, pour aller
vers celui de la contestation, du contentieux, de l'offensive pour l'activité
et l'emploi en soutenant cette quadruple procédure judiciaire contre Mikko
Hellander.
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