Je ne doute pas un seul instant que les anciens renseignements généraux vont lire ce billet avec attention. Je le sais depuis longtemps, les grandes oreilles et les gros yeux suivent avec une fidélité qui méritent récompense, les écrits et les dires des journalistes en activité ou plus. Justement, je souhaite réagir aux différents faits divers policiers qui ont émaillé les rubriques des quotidiens ces dernières semaines.
Revenons un instant sur l'affaire Squarcini, du nom du responsable de la DCRI (direction centrale du renseignement intérieure) mis en examen par un juge pour avoir ordonné l'examen des fadettes (1) de journalistes du Monde. Claude Guéant affirme qu'une mise en examen ne vaut pas culpabilité. Il a raison. Alors pourquoi a-t-il suspendu les policiers mis en examen dans d'autres affaires, notamment à Lyon et à Lille ? Deux poids et deux mesures. D'un côté un proche du pouvoir central qui reconnaît avoir demandé une enquête afin de trouver les sources de journalistes et au mépris de la loi (ce que conteste le ministre de l'Intérieur) de l'autre des commissaires ayant confondu les saisies de cannabis et les cadeaux aux indics ou bien ayant mélangé leurs fonctions avec celles de vulgaires proxos dont l'un — ça ne s'invente pas — aurait pour surnom « dodo la Saumure ».
Ce n'est pas tout. M. Penchenard, lui aussi grand policier, ami intime du chef de l'Etat, est convoqué chez un juge d'instruction pour avoir chapeauté M. Squarcini et lui avoir donné l'ordre ou le conseil de faire les recherches souhaitées par le pouvoir. Il devrait être mis en examen prochainement. Ces deux policiers de haut niveau sont des fusibles et ils feront barrage à toute volonté judiciaire d'aller voir plus haut et de décrocher le pompon.
La République irréprochable de M. Sarkozy a du plomb dans l'aile. Je conseille aux divers candidats à la présidence de la République de bien réfléchir avant de parler et de mesurer leurs propos ainsi que leurs promesses. D'ailleurs, M. Sarkozy est victime de la parole donnée puis reprise de M. Berlusconi et de son représentant au sein de la BCE (2). Ce dernier avait juré qu'il démissionnerait pour laisser la place à un Français mais depuis quelques jours il ne veut plus. Comme dit Berlusconi à Sarkozy : « eh, que veux-tu que je fasse, que je le tue ! » Trop drôle. D'autant que Sarkozy et Merkel se sont bien payés la tête de Berlusconi devant des millions de télespectateurs. Angela se souvient certainement des noms d'oiseau dont l'avait affublée le président du conseil italien.
Tout cela pour dire que la police française ne se porte pas au mieux. François Hollande a donc bien raison quand il refuse la « protection » policière que lui offre le ministre de l'Intérieur actuel. Il ne fait aucun doute que les policiers listés auraient tous été instrumentalisés au service du pouvoir et que François Hollande aurait été écouté, épié, suivi, accompagné, jour et nuit. Le service d'ordre personnel du PS fera l'affaire.
(1) factures détaillées de téléphone.
(2) Banque centrale européenne.
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