27 septembre 2011

Sacré Edouard, va…

J'ai suivi avec attention et passion le débat opposant Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et Edwy Plenel, fondateur du site d'information Mediapart. ce site, depuis des mois, se charge de publier scoops sur scoops obligeant la justice à se saisir des documents et des témoignages rendus publics par Medipart.
Yves Calvi, journaliste meneur de jeu, n'a pas réussi à conduire le débat tel qu'il l'avait conçu. Au lendemain de la défaite de la droite au Sénat, l'animateur de « Mots croisés » souhaitait entendre les explications de la Plume du président et les remarques de l'ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde. En fait, de sénatoriales, il fut peu question, les deux bretteurs préférant régler quelques comptes et purger (mission impossible) un lourd contentieux.
Guaino s'est échiné à faire passer Plenel pour un diffamateur, un justicier, un insinuateur…ce que n'aurait rien à voir avec le journalisme. Au contraire s'est exclamé Plenel, le journaliste cherche, se livre à des investigations, enquête, publie, prend le citoyen à témoin. Le tout fondé sur des documents officiels, des preuves en un mot, récusées par son contradicteur.
Henri Guaino n'est visiblement pas habitué à ce qu'on lui résiste. Sa conception gaulienne, assure-t-il, de la démocratie française, repose sur l'homme providentiel (ou d'exception) et sur des institutions qui le servent. A contrario, Plenel plaide pour une démocratie permanente, une information complète des citoyens mais une information libérée des féodalités politiciennes ou économiques et financières. Mediapart est tout de même le site qui a sorti les affaires Tapie-Lagarde, Bettencourt-Woerth, Takiedine…Balladur ?
Que de subtilité de la part de l'auteur des discours de Dakar, Toulon (pas Grenoble) pour assurer que la mise en examen de Nicolas Bazire ne prouvait pas l'implication de l'autre Nicolas dans l'affaire du financement de la campagne du rival de Jacques Chirac. Ils sont amis, et alors ? La présomption d'innocence doit aussi jouer pour Nicolas Sarkozy qui pourtant n'avait pas hésité à traiter Villepin de coupable dans l'affaire Clearstream bien avant qu'il ne soit jugé et innocenté.
Je regrette qu'Edwy Plenel n'ait pas rétorqué à Guaino qui le titillait citant Clémenceau : « Les millions, les millions, ils sont où les millions ? » Justement c'est la question que se posent les juges : les millions de francs en espèces déposés sur les comptes d'Edouard Balladur, ils viennent d'où tous ces millions ! De la vente de tee-shirts et de ballons de baudruche…Sacré Edouard, va.

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