25 septembre 2011

La grande réussite de Nicolas Sarkozy : faire passer le Sénat à gauche !


Nous sommes ici souvent si critiques à l’égard du chef de l’État, qu’il nous faut en cette grande occasion lui rendre justice. C’est, à ne pas douter, la grande réussite de son quinquennat. Nicolas Sarkozy est parvenu à faire basculer le Sénat à gauche. Ce qui semblait encore il y a peu totalement impossible vient de se réaliser. C’est historique et doit être salué comme tel !

Depuis l’avènement de la Vème République, en 1958, contre vent et marées, le Sénat était jusque là toujours resté ancré à droite. En cause, un mode de scrutin particulièrement injuste et défavorable à la Gauche. En favorisant outrageusement les territoires ruraux au détriment des secteurs urbains, il permettait le maintien d’un électorat conservateur rétif à toute évolution : parité, diversité, représentation injuste du corps social favorisant les agriculteurs, les professions libérales et d’une manière générale, les notables masculins de province.

C’est là qu’intervient le véritable génie de Nicolas Sarkozy qui a permis le basculement. Cette idée fabuleuse, c’est sans aucun doute la Réforme territoriale et la manière dont il l’a imposée aux élus. On sait le mépris qu’a le chef de l’État pour la représentation nationale : députés et sénateurs et la manière cavalière avec laquelle il se comporte envers elle. Mais ce mépris vaut aussi pour l’ensemble des autres élus. En les assimilant, qu’ils soient conseillers régionaux ou généraux, à des parasites vivant au crochet du contribuable et en niant le rôle considérable qu’ils jouent, cela d’autant plus quand l’État ne cesse de se désengager, il est parvenu à dresser contre lui le corps des grands électeurs qui aujourd’hui lui font payer la note. Et de quelle manière ! Il suffisait d’entendre Hervé Morin, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, commenter les résultats pour se dire qu’à droite, les couteaux sont tirés des étuis et qu’il va y avoir du sang et des larmes. Quant à sa règle d’or, le locataire de l’Élysée va pouvoir se la mettre en un endroit que seule la décence m’interdit de nommer.

Certes, tout reste à faire à gauche pour une victoire à la présidentielle en 2012, mais tout de même, en ces temps de crise et de morosité où s’accumulent pour les plus vulnérables d’entre nous les mauvaises nouvelles, saluons cette victoire comme un signe et ne boudons pas notre plaisir.

Reynald Harlaut


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