Michèle Alliot-Marie est une formidable comédienne. En proposant les services de la France à la Tunisie de Ben Ali en matière de sécurité, il ne s'agissait ni d'un lapsus ni surtout de formation par des professeurs de police en maintien de l'ordre ! Les rectificatifs qu'elle a passés une semaine à blablater sur les ondes et à exiger dans la presse ne sont que poudre aux yeux. François Fillon a écrit hier à Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS de l'Assemblée nationale, pour confirmer ce qu'on savait déjà : le 12 janvier dernier soit deux jours avant le départ de Ben Ali chassé du pouvoir, Mme Alliot-Marie donnait son feu vert à l'envoi de plusieurs tonnes de grenades et de bombes lacrymogènes à une police Tunisienne répandant déjà depuis bien des jours le feu et le sang.
Mais il y a mieux ou pire. Le Canard Enchaîné nous apprend, aujourd'hui, que lors de son séjour en Tunisie à Noël dernier, avec son compagnon Patrick Ollier, Mme Alliot-Marie a bénéficié gratuitement d'une mise à disposition d'un avion assurant une ligne interne à la Tunisie, avion appartenant à un membre de la famille de Ben Ali. Ça c'est le bouquet !
Comment voulez-vous, après des informations pareilles, que le gouvernement français s'empresse de soutenir le peuple tunisien dans son combat contre la dictature et la corruption ? Quand on propose — maintenant c'est clair — l'aide des policiers français à la garde prétorienne de Ben Ali, il ne fait aucun doute qu'on souhaite voir mater la révolution en cours malgré le soutien de l'opinion internationale et notamment celui du peuple français.
Discréditée, Mme Alliot-Marie l'est aujourd'hui. Démissionnaire, il serait bien qu'elle le soit très rapidement. On voit mal une ministre des Affaires étrangères se conduire de la sorte sans être atteinte dans sa crédibilité voire dans son sens moral. Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume Sarkozyste !
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