31 janvier 2011

Julian Assange fout la trouille aux banques américaines

S'il lui arrive de se déguiser en femme pour éviter d'être repéré par les services secrets britanniques, Julian Assange n'en continue pas moins de s'adresser aux médias et de leur confier quelques secrets. Et bien qu'il soit menacé d'extradition pour avoir enfreint les sacro-saints codes protégeant les intérêts nationaux de certains pays et poursuivi pour agressions sexuelles dans son pays d'origine, Assange continue de plaider pour un accès libre des citoyens à certaines informations sensibles. Il y faut du courage moral et un goût pour le risque.

Ces informations, elles nous concernent tous. Que l'on soit Américain, Français, Tunisien…ou Egyptien. Les messages diplomatiques n'étant pas, je le reconnais, forcément destinés à tous les publics, Wikileaks pratique une diplomatie de premier degré à laquelle le bon peuple n'est jamais associée. Mais le bon peuple possède de multiples facettes. On le voit bien avec les événements de Tunisie et d'Egypte dans lesquels les réseaux sociaux et les mails jouent un si grand rôle. Assange propose un jeu nouveau, celui de la démocratie directe et informative décryptée à l'aune de journaux ayant pignon sur rue et assurant ainsi une crédibilité certaines aux informations dévoilées. (1)

Bien qu'il soit (provisoirement) mis sous l'éteignoir, Assange a promis du nouveau pour très bientôt. Cette fois, il lâchera quelque peu les basques des Etats-Unis et de ses ambassadeurs pour s'occuper de ceux qu'Arnaud Montebourg veut mettre sous tutelle parce qu'irresponsables : les banquiers. Julian Assange a promis de sacrées révélations sur les pratiques d'une grande banque américaine ce qui a eu pour effet de foutre la trouille à tous ceux qui, aux États-Unis, se sont servis amplement et goulûment, sous toutes les formes possibles de cupudité, sur le cochon de payant et le cochon de client. Ne nous leurrons pas : ces pratiques ont également cours en France et la crise de 2008 dont on ne voit pas la fin, nous a mis la puce à l'oreille. Que des états mettent la main au portefeuille pour sauver le système bancaire et se trouvent fragilisés, aujourd'hui, par ledit système est bougrement révélateur des dysfonctionnements de la société capitalisée !

Lorsque je vais, aujourd'hui, devant des élèves pour évoquer le journalisme et les journalistes, plus d'un d'entre eux me pose la question sur le rôle et l'importance de Wikileaks. Ma réponse est constante : indispensable et utile. Seuls les obscurantistes et les «sachants» y trouveront à redire.

(1) Les informations sont recoupées et vérifiées en protégeant les individus et leurs contacts.

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