L'Egypte est dans la rue et la France murmure. La Tunisie manifestait et Mme Alliot-Marie proposait sa science du maintien de l'ordre ! Les 74 (ou 53 selon les sources) morts de l'autre nuit vont-ils enfin conduire les dirigeants actuels de notre pays à prendre vraiment la parole pour affirmer, comme Hillary Clinton, que les gouvernants égyptiens doivent faire preuve de modération, de sérénité, d'ouverture à l'égard d'un peuple qui se réveille ? Et à condamner toute répression sanglante donc mortelle.
Malgré les immenses intérêts économiques (canal de Suez) défendus par les USA et l'occident, le président Obama appelle à l'écoute de la rue et du peuple. Il ignore pourtant sur quoi va déboucher cette révolte (révolution ?) des jeunes Egyptiens relayés par les intellectuels, les démocrates et des religieux. Il est indéniable que le rôle des Frères musulmans ne doit pas être minimisé. Qu'il faut même craindre une éventuelle République islamique à l'image de l'Iran. Mais quand le peuple est dans la rue comment ignorer ses angoisses et ses désirs ?
Mohamed El Baradaï, prix Nobel de la paix 2005, a fait ses offres de service. Bien connu à l'étranger, peu célèbre en Egypte, il a retrouvé son pays pour l'aider à sortir d'une dictature qui ne dit pas son nom. La corruption y règne, les oligarchies s'en donnent à cœur joie et Moubarak en voulant imposer son fils pour lui succéder a ouvert la boite à gifles. Que va faire l'armée ? Tout est dans sa réponse. Jusqu'aujourd'hui, elle se montre plutôt neutre. Mais que vont penser les militaires des aménagements au sommet du pouvoir ? Un nouveau vice-président ancien chef de la sécurité ? Un nouveau premier ministre ? Mais pour quoi faire ?
Le monde entier est conscient des bouleversements en cours au Moyen-Orient. La Tunisie a ouvert la voie au changement. Les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens (vite réprimés) descendent dans la rue et se révoltent contre la faim, la misère et les prix des matières premières, contre la corruption qui mine ces sociétés non démocratiques, contre des dictatures qui assurent, dit-on, la stabilité…mais à quel prix ! La France, patrie des droits de l'homme, doit délivrer son message universel : liberté, égalité, fraternité.
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