Régis Petit explique le fonctionnement de la station (photo JCH) |
Régis Petit, directeur général adjoint de la CASE et cheville ouvrière de cette nouvelle station d'épuration, a été un guide à la fois compétent et talentueux. Pendant près de deux heures, M. Petit a répondu à toutes les questions posées par la dizaine de visiteurs attentifs à ses réponses, toujours pertinentes et argumentées.
En quoi cette station d'épuration est-elle « avant-gardiste » ? Elle répond (1) aux contraintes normatives actuelles — c'est bien le moins — et tient compte des spécificités géographiques et hydrologiques du site retenu par les élus de la CASE. Le choix d'une grande station unique (et non plusieurs petites) est justifié des nécessités de contrôle et de sécurité et par la plus grande facilité d'obtenir des aides à l'investissement. Au-delà des seules économies d'échelle liées à la centralisation des fonctions. Les visiteurs ont également retenu le souci d'offrir des conditions de travail sécurisées aux salariés affectés aux tâches quotidiennes. Le hasard a voulu qu'un organisme spécialisé soit présent, le jour de notre visite, pour parfaire les équipements destinés à favoriser cette sécurité.
Deux filières distinctes caractérisent cette station. La filière eau et la filière boue. In fine, après un processus complexe, l'eau est rejetée en milieu naturel (la Seine en l'occurrence) tandis que les boues font l'objet d'un mélange avec broyat de matières végétales aboutissant à un compost agricole « produit » vendable comme élément d'enrichissement organique pour les agriculteurs ou les particuliers. M. Petit n'exclut pas de faire installer des bennes de stockage de ce produit dans les déchetteries, produit qui pourrait être offert aux visiteurs apportant des déchets verts : « Ce compost pourra être vendu aux professionnels de quatre à cinq euros la tonne alors qu'à la station de Louviers nous devons payer pour l'élimination et le transport de nos boues. » Rappelons que la station de Louviers est déjà âgée de dix ans et que des progrès sensibles ont été accomplis depuis dans les nouveaux équipements même si les normes de 1991 ont dû y être respectées.
Cette visite s'inscrivait dans la démarche globale de l'association qui vise à mieux connaître les équipements liés à la production et la distribution de l'eau ainsi qu'à la récupération et le traitement des eaux usées. Ainsi, des questions ont été posées à M. Petit sur la présence de métaux lourds dans les boues et sur celle de résidus médicamenteux ou hormonaux dans les eaux rejetées en milieu naturel. Les grands établissements hospitaliers, comme les entreprises aujourd'hui avec des contraintes différentes, devront sans doute, demain, procéder à la construction d'équipements de micro-filtration limitant la présence de ces produits dans nos rivières et dans nos fleuves.
(1) Pour le site Seine-aval, un schéma prévoyait la modernisation des installations actuelles afin de respecter les normes fixées par la DERU (directive des eaux résiduaires urbaines) en 1991. Cette directive impose notamment un traitement plus rigoureux du phosphore et de l'azote : des éléments susceptibles de nuire aux réserves d'eau douce et au milieu marin en favorisant la prolifération d'algues qui étouffent les autres formes de vie (eutrophisation).
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