La commission d'enquête parlementaire exigée par Delphine Batho, député PS des Deux-Sèvres, est plus que justifiée. Le rapport de la Cour des comptes sur les finances de l'Elysée remarque, à juste titre, que les enquêtes d'opinion commandées par la présidence de la République passent par un cabinet présidé par un ancien de Minute proche de M. Sarkozy, et se retrouvent dans la presse, le Figaro et LCI, comme par hasard. Qui paie ? Le contribuable. La Cour conteste cette façon de faire et Delphine Batho n'a pas manqué de faire remarquer que cette manipulation ressemble étrangement à une manœuvre politicienne destinée à façonner une image de la majorité très orientée.
Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, a faire rire tous les journalistes, hier, en déclarant sur une chaine de radio que le hasard a voulu que les sondages soient commandés en même temps par l'Elysée et les médias concernés. Les journalistes du Figaro ont ri jaune, eux, en apprenant qu'ils étaient instrumentalisés et qu'Etienne Mougeotte, le directeur du grand quotidien (de droite) n'allait rien changer à ses pratiques.
En fait, il va être contraint de modifier son attitude. Car les sondages d'Opinion-Way vont, dorénavant, être suspects voire douteux. Déjà, au cours de la campagne présidentielle, Ségolène Royal s'était élevée avec vigueur contre certaines informations émanant de cet institut. On a aujourd'hui la preuve que les pratiques condamnables se sont poursuivies depuis l'élection de M. Sarkozy. Hervé Le Tellier dans son billet de verre a trouvé la bonne formule : « Le président confie à un cabinet ami le soin de commander à une société amie les sondages qu'il donne à la presse amie. On peut critiquer, mais c'est quand même beau, l'amitié. »
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